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 Procès Colonna

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Carlos Borges
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyVen 30 Nov - 8:54

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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyVen 30 Nov - 17:59

Citation :
Deux dépositions mettent en difficulté Yvan Colonna
Reuters


PARIS (Reuters) - Les dépositions de deux témoins importants de l'enquête sur l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 ont mis en difficulté Yvan Colonna, accusé du crime, à la cour d'assises de Paris.


A la quinzième audience du procès, Valérie Dupuis, compagne de Didier Maranelli, un des hommes déjà condamné pour le crime, a confirmé à la barre avoir vu Yvan Colonna avec son ami, peu après les faits.

Même si elle a dit ne pas se souvenir avec précisions si cette rencontre s'était produite le lendemain de l'assassinat ou un des jours suivants, elle se dit certaine que cela était arrivé "très peu de temps" après le faits.

Cette déposition est embarrassante pour l'accusé, qui nie toute relation avec le commando de tueurs à la période des faits.

Valérie Dupuis a de plus expliqué qu'elle n'avait rien déclaré d'inexact en garde à vue, malgré certaines pressions des policiers qui l'avaient averti qu'elle risquait la prison et son enfant un placement par les services sociaux. "Ce n'était pas dit avec méchanceté", a-t-elle expliqué.

Jeanne Ferrandi, épouse d'un autre membre du commando de tueurs déjà condamné et autre témoin-clef, a tenté d'expliquer à la cour qu'elle ne se souvenait plus de rien.

Devant la police en 1999, elle avait expliqué qu'Yvan Colonna, son mari et Pierre Alessandri - un troisième membre de commando déjà condamné - s'étaient retrouvés à son domicile le soir du 6 février 1998, dans les instants qui avaient suivi l'assassinat du préfet Erignac.

"Je ne me souviens plus, je ne sais plus ce qui s'est passé, c'est enfoui, c'est fermé", a-t-elle dit. Elle a assuré avoir été victime de pressions policières et affirmé que la police avait menacé son enfant avec une arme à feu.

L'avocat d'Yvan Colonna, Antoine Sollacaro, lui a lancé : "votre traumatisme ne vous exonère pas d'exhumer les souvenirs de votre mémoire. Sous serment, ce soir-là, avez vous vu Yvan Colonna ou ne l'avez-vous pas vu ?". Le témoin a répondu : "je ne sais pas".

La veille, c'était Michèle Alessandri, épouse de Pierre Alessandri, qui avait rétracté sa déposition initiale attestant l'existence de cette rencontre du 6 février 1998, sans convaincre.

C'est le point crucial du dossier contre Yvan Colonna, qui repose sur ces dépositions, à défaut de preuves matérielles et de témoignages directs. La cour doit entendre toutes les personnes ayant mis en cause l'accusé d'ici mardi.

Didier Maranelli, le premier membre du commando de tueurs à avoir mis en cause Yvan Colonna en garde à vue en 1999, devait déposer dans la soirée. Il assure aujourd'hui avoir menti.

Yvan Colonna a refusé jeudi et vendredi de s'adresser directement aux témoins. Une fois Valérie Dupuis partie, il a dit à la cour : "je en dis pas qu'elle ment, je dis qu'elle se trompe".
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyVen 30 Nov - 18:18

ça part de là

Citation :
Didier Maranelli a balancé Colonna par "peur"
AP | 30.11.2007 | 19:01

C'est la peur de voir ses proches incarcérés qui aurait poussé Didier Maranelli, le guetteur du commando Erignac, à avouer en garde à vue sa participation à l'assassinat du préfet de Corse et à "valider un scénario proposé par les policiers" mettant "injustement en cause Yvan Colonna".

C'est en tout cas la version livrée vendredi devant la cour d'assises de Paris, chargée de juger le berger de Cargèse, par cet homme de 43 ans, condamné en 2003 à 25 années de réclusion criminelle.

"J'ai compris que persister dans mes dénégations entraînerait mes proches dans la galère. Je n'étais pas prêt pour ça. Et cette crainte m'a poussé à reconnaître ma participation à l'assassinat du préfet" et à porter "une accusation injustifiée" contre Yvan Colonna, a-t-il déclaré, cité comme témoin, donc libre à la barre, entre deux gendarmes mobiles.

"Vous dites que vous validez un scénario, mais vous êtes le premier à donner ces détails", s'étonne l'avocat général Christophe Tessier. Les policiers venus déposer tout au long de la semaine ont en effet affirmé que le nom d'Yvan Colonna n'était pas apparu au cours de l'enquête, avant qu'il ne soit cité en garde à vue. Ce qui explique d'ailleurs que le berger n'a pas été visé par la première vague d'arrestations en mai 1999.

Arrêté le 21 mai, avec sa compagne, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, Maranelli sera le premier à détailler aux policiers la composition du commando de sept personnes ayant commis l'assassinat du préfet. "Six d'entre eux sont condamnés, donc vous les mettez justement en cause, et le septième, vous le mettez injustement en cause!", s'exclame Me Benoît Chabert pour les parties civiles.

"M. Maranelli, vous êtes égal à vous même", lance Me Philippe Lemaire, l'avocat de la famille Erignac, à ce témoin qui a gardé depuis 2003 le principe d'une "défense collective" consistant à ne donner "aucun détail structurel ou technique sur le groupe".

"Vous dites que c'est la peur qui vous a fait avouer, mais en allant commettre l'assassinat, en attendant devant la préfecture, vous n'aviez pas peur?", lui demande l'avocat des parties civiles. "Qui vous dit que j'y suis allé de gaieté de coeur, la fleur au fusil comme on dit", lui rétorque le témoin, ironique. Mais "c'est un acte de patriotisme. Je ne me battais pas seulement pour ma famille, mais pour ma patrie et mon peuple et c'est ce qui vous pousse parfois à surmonter la peur".

Maranelli affirme avoir reçu de mauvais traitements en garde à vue. "On a à faire à des policiers politiques, on n'a pas Pinot simple flic en face de nous", insiste-t-il avec insolence. "Et quand je dis policiers politiques, c'est qu'ils sont aussi pervers que ceux qui les gouvernent".

Si la peur de Didier Maranelli a pu laisser dubitative, celle des femmes des condamnés de 2003 était palpable encore vendredi. Les épouses ayant témoigné jeudi ont mis hors de cause Yvan Colonna, mais Jeanne Ferrandi, en instance de divorce avec son mari condamné à perpétuité, a affirmé vendredi ne plus se souvenir de rien.

"Je me suis fermée à tout ça, c'était le seul moyen de me sauver", déclare-t-elle au président, pétrifiée. Elle ne cesse de répéter "Je ne me souviens plus". A-t-elle vu Yvan Colonna chez elle le soir après l'assassinat? "Je ne suis pas capable de me souvenir d'avoir vu Yvan Colonna ou 'M. Je ne sais qui'. Je ne me souviens plus de rien"... Comme le remarquera le président Coujard, les propos de Mme Ferrandi ne "sont pas des dénégations, mais une sorte d'oubli".

La défense n'aura pas beaucoup plus de chance avec l'ex-compagne de Didier Maranelli qui a au contraire des souvenirs très précis et n'hésite pas à en faire part à la cour. Notamment d'une visite inhabituelle d'Yvan Colonna à son domicile le lendemain de l'assassinat qui aurait fait naître chez elle des inquiétudes quant à l'implication de Maranelli.

Lundi, la cour doit notamment entendre Pierre Alessandri qui s'accuse depuis 2004 d'avoir tiré sur le préfet pour dédouaner son ami d'enfance, Yvan Colonna. AP
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Antone
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptySam 1 Déc - 16:02

01 décembre 2007
La vie, après l’aveu


Les femmes ont tout emporté. Depuis qu’elles ont déposé au procès Colonna, ces compagnes et épouses des membres du commando, rien n’est plus comme avant. Il y a eu, d’abord, jeudi 29 novembre, les témoignages de Nicole Huber Balland et Michèle Alessandri. Puis ceux, vendredi, de Jeanne Ferrandi, l’épouse aujourd’hui séparée d’Alain Ferrandi, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et de Valérie Dupuis, l’ex compagne de Didier Maranelli, condamné à 25 ans de prison.
Il faudrait tout écrire de ces deux journées. Dire au plus près ces heures où ces femmes usées ont dû pour la première fois, face à Yvan Colonna, répondre de ce qu’elles ont dit en garde à vue, répété devant les juges et qui accablent l’accusé. Elles se sont rétractées, comme on fait un ultime effort, mais elles sont lasses et ne cherchent plus à convaincre.
A la dérive de leurs hommes, elles ont payé un lourd tribut. Cela a commencé, pendant les mois qui se sont écoulés entre l’assassinat du préfet et l’arrestation des membres du commando, avec le poids des doutes qui les étreignaient.
Aucune d’entre elles n’était militante nationaliste même si toutes partagent un attachement viscéral à la culture et à la langue corse. L’engagement de leurs compagnons ne leur plaisait guère et la plupart d’entre elles avaient cru, avec soulagement, à leur détachement.
Lorsque Joseph Versini avait confié à sa compagne Nicole Huber Balland qu’il avait participé à l’attaque contre la gendarmerie de Pietrosella, elle n’avait “pas vraiment eu envie de l’entendre”.
- “Je trouvais cela horrible, a-t-elle raconté à la barre. Je mettais cela sur le compte d’un militantisme excessif. Je lui ai rappelé qu’il avait une femme et un enfant. Il m’a promis que ça ne se reproduirait plus”.
Le 6 février, alors qu’il devait participer avec le commando à l’assassinat du préfet Erignac, Joseph Versini a eu une “énorme fièvre” et il est resté chez lui.
Michèle Alessandri non plus n’aimait pas ces réunions clandestines qui se tenaient dans la distillerie de son époux, à Cargese. Le 6 février 1998, elle s’était étonnée de le voir partir en voiture du village en fin d'’après-midi avec Yvan Colonna et un autre homme qu’elle n’avait pas identifié. Ce qui l’avait agacée, surtout, c’était qu’Yvan Colonna ne vienne pas lui dire bonjour dans la maison et discuter cinq minutes avec elle, comme il le faisait d’habitude.
Je me doutais que Pierre allait faire une bêtise dans la soirée, vu les précautions qu’il prenait et j’en étais encore plus convaincue quand j’ai vu qu’il partait avec Yvan”, avait-elle dit sur procès-verbaux.
Et puis, il y avait eu l’immédiat “après”.
Jeanne Ferrandi, qui avait trouvé “bizarre”, l’attitude de son mari Alain, lorsque le 6 février, après 21 heures, il était revenu à la maison accompagné d’Yvan Colonna et Pierre Alessandri. Les trois hommes avaient tiré les rideaux et s’étaient engouffrés dans une pièce de l’appartement pour parler à voix basse. Quelques instants plus tard, son mari l’avait rejointe dans le salon et avait allumé la radio qui diffusait un flash spécial sur l’assassinat du préfet.
Aux policiers qui l’interrogeront plus tard, elle dira:
- “J’ai tout de suite compris. J’étais en quelque sorte assommée, en me disant, comme pour me rassurer: ce n’est pas possible. Mon mari a alors posé sa main sur mon menton et m’a dit: “ça va?” d’un air interrogateur, probablement en voyant ma figure qui s’était décomposée…Je lui ai répondu sur le même ton, “ça va”, et il a bien vu qu’en fait, ça n’allait pas et que j’avais tout compris.
Il y a eu en quelque sorte une connivence pathétique dans ce bref échange car nous nous connaissons suffisamment depuis toutes ces années communes pour nous comprendre sans parler”.
A la demande de son mari, Michèle Alessandri était allée le chercher le 7 février au matin chez Alain Ferrandi et ils étaient remontés à Cargese ensemble.
Nous avons vécu notre week-end comme un week-end normal, mais j’avais en permanence un point d’angoisse sur le coeur. Après j’ai vécu avec le soupçon”, a-t-elle confié.
A Ajaccio, pendant la même période, Valérie Dupuis s’étonne du comportement de son compagnon Didier Maranelli:
Il avait changé. Le soir, il restait sur le canapé, n’arrivait plus à dormir, il paniquait dès qu’il voyait une voiture stationnée en bas de chez nous, et puis, il s’était mis à lire la Bible”.
Convaincu qu’il est écouté chez lui, il se met à communiquer avec sa concubine par petits mots plutôt que de lui parler. C’est de cette façon qu’un jour, il la prévient que s’il est arrêté, elle devra dire que le soir du 6 février, il était parti chasser la bécasse.
Chez toutes ces femmes, au fil des mois, l’angoisse ne cessera d’enfler. Pourtant, elles se taisent.
J’aurais eu honte de révéler à quiconque que j’avais des doutes sur le fait que mon concubin avait participé à l’assassinat”, a confié Valérie Dupuis à la cour.
- Et vous ne lui avez pas posé de questions? lui a demandé le président Dominique Coujard.
- Ce n’est pas une question facile à poser et c’est une réponse encore plus difficile à donner.
- Vous aviez peur de la réponse?
- Oui”
Michèle Alessandri non plus n’a jamais “osé poser la question” à son mari.
La seule fois où nous avons parlé ensemble de l’assassinat du préfet, c’était une dizaine de jours après les faits. Il m’a dit que c’était un geste symbolique parce que le préfet, en tant que plus haut représentant de l’Etat, avalisait la politique du gouvernement en Corse. Comme je voyais qu’il ne voulait pas m’en parler, je n’osais pas lui demander jusqu’à quel point il était impliqué dans l’affaire”.
A elle aussi, pourtant, un soir, Pierre Alessandri demande de dire, en cas d’arrestation, que le soir du 6 février, ils étaient “ensemble, à la maison”.
Lorsque en mai 1999, elles seront arrêtées et conduites en garde à vue, toutes ces femmes répéteront fidèlement ce que leurs compagnons leur ont demandé de dire. A Valérie Dupuis, les policiers prouveront très vite qu’elle est en train de mentir. A l’heure où, selon ses dires, son compagnon était parti chasser la bécasse, la balise de son téléphone portable avait été activée à Ajaccio, devant la préfecture.
Les unes après les autres, ces femmes vont craquer. Devant la cour d’assises, elles ont raconté ce qu’elles ont vécu dans ces heures là. Les menaces lancées par les policiers d’être envoyées en prison et d’en “prendre pour vingt ans” ou encore celles de voir leurs enfants leur être retirés pour être confiés à la Ddass, si elles ne parlaient pas. Alors, elles ont parlé. Beaucoup, longuement, précisément. D’autant que dans les bureaux voisins, leurs hommes, pas tous, faisaient de même. Pierre Alessandri, Didier Maranelli, avouaient leur participation au commando qui avait assassiné le préfet.
De leurs quatre jours de garde à vue, toutes sont ressorties libres. Mais avant de les ramener à l’aéroport d’Orly pour rentrer en Corse, les policiers les ont obligeamment accompagnées chez les juges antiterroristes qui instruisaient le dossier. Elles auraient pu refuser, on s’est bien gardé de le leur dire. Et devant les juges, épouses et concubines ont de nouveau livré de longs récits de ce qu’elles avaient vu, entendu, et tant redouté.
Leurs hommes ont été jugés et condamnés, la plupart à des peines très lourdes. Des couples se sont défaits, d’autres tiennent. Il leur a fallu assumer seules, le quotidien et l’éducation des enfants.
- “J’ai fait une grave dépression, a raconté à la barre Jeanne Ferrandi. J‘ai dû lutter pour rester dans le monde des gens qui tiennent debout, mais je n’avais pas le choix, pour mon fils. Je me suis retrouvée dans la lumière, presque soupçonnée. Et puis, il y a le regard des gens, ça fait beaucoup de choses à gérer”.
Elles ont témoigné une première fois devant une cour d’assises, puis une deuxième lors du procès en appel des deux commanditaires présumés du commando - Vincent Andriuzzi et Jean Castela - qui ont été acquittés.
Et les revoilà pour le procès d’Yvan Colonna. Elles ont fait tout ce que leur ont demandé leurs hommes. Lorque, après dix-sept et vingt mois d’instruction, ceux-ci ont rétracté leurs aveux mettant en cause Yvan Colonna, elles ont fait pareil. Elles ont dit que ce qu’elles avaient déclaré sur contre lui, leur avait été extorqué par les policiers en garde à vue. Devant la cour d’assises de Paris, jeudi 29 et vendredi 30 novembre, elles sont venues le répéter.
Mais elles ont confié aussi, qu’elles ne comprenaient pas cet assassinat. “Pour moi, ce n’est pas la mort du préfet Erignac, c’est la mort de M. Erignac”, a observé Jeanne Ferrandi.
Leurs mots ont buté contre la force de leurs procès-verbaux et le poids de leurs silences. Elles consentent à dire, presque mécaniquement, que tout ce qui, dans leurs déclarations chez les policiers et chez les juges, met en cause Yvan Colonna est faux. Elles ne vont pas plus loin et confirment le reste. Elles ne se souviennent plus, elles ont “oublié”, elles ne savent plus “ce qui s’est passé”.
Comme l’a relevé le président Dominique Coujard, “tout ce que vous avez dit est vrai, mais on efface Yvan Colonna, c’est ça?”.
Dans son box, Yvan Colonna est furieux. Il espérait mieux d’elles et il l’a dit, vendredi matin, à l’ouverture de l’audience. Il a “mal dormi” après la déposition de Michèle Alessandri.
- “Les pressions policières, tout ça, c’est acquis. En garde à vue, l’attitude de Madame Alessandri, je peux la comprendre. Mais franchement, hier, je n’ai pas compris. il n’y a rien de clair, rien de précis. Là, vraiment, je comprends pas. Pourquoi elle le dit pas clairement que je n’y étais pas?”, s’est-il énervé.
La veille, lorsque Michèle Alessandri avait achevé sa déposition à la barre, le président avait pourtant demandé à Yvan Colonna s’il avait “quelque chose à dire” à lui dire et l’accusé s’était contenté de dire non de la tête.
Vendredi, ses avocats ont tenté de jouer leur va-tout avec Jeanne Ferrandi. A la barre, elle ne cessait de répondre qu’elle ne se souvenait plus de rien. “Tout est enfoui, fermé”, disait-elle.
Me Antoine Sollacaro s’est levé:
- “Madame, votre traumatisme, que je comprends très bien, ne peut pas vous exonérer de tenter d’exhumer de votre mémoire certains faits.
Nous défendons un homme qui, comme votre mari, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Qui, comme vous, a un fils. Madame, l’avez-vous vu le soir du 6 février chez vous? S’il y était, dites-le. S’il n’y était pas, dîtes-le aussi. Vous êtes sous serment. Avez-vous vu Yvan Colonna ce soir là chez vous ou ne l’avez-vous pas vu?
Un filet de voix lui a répondu:
- Je ne sais pas”.
Les quatre mots sont tombés comme un couperet. Il n’y a pas plus terribles accusatrices que des femmes qui ne veulent pas mentir.
******
PS: c’est déjà vieux, mais le compte-rendu de la déposition des trois juges d’instruction est ici et celle de Roger Marion, là.
Ce qui précède est tiré du blog "judiciaire" d'une journaliste du Monde qui fait un compte-rendu détaillé de toutes les audiences
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptySam 1 Déc - 18:53

tu es en retard, il y a un article sur la déposition de maranelli
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Benghjè
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptySam 1 Déc - 21:33

V a écrit:
tu es en retard, il y a un article sur la déposition de maranelli

où ça ?
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macagnaman
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyDim 2 Déc - 10:02

et ben c'est interressant tout ça
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Antone
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyDim 2 Déc - 10:24

macagnaman a écrit:
et ben c'est interressant tout ça

attenti à la migraine après des interventions pareilles ding
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Benghjè
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyDim 2 Déc - 20:21

Citation :
Les sept points clés du procès Colonna
STEPHANE DURAND-SOUFFLAND
02/12/2007 | Mise à jour : 18:08

Campant sur son innocence, Yvan Colonna doit faire face à une nouvelle semaine chargée à compter de lundi. Le point sur les débats.

La quatrième et dernière semaine de débats proprement dits s’ouvre ce lundi 3 décembre au procès d’Yvan Colonna. A compter du 10 décembre, il est prévu que la parole soit successivement donnée aux avocats des parties civiles - notamment Me Philippe Lemaire, conseil de Mme Erignac et de ses deux enfants -, aux deux avocats généraux, Christophe Teissier et Yves Jannier, à qui il appartient de requérir une peine (ou l’acquittement) contre l’accusé, puis à la défense. Conformément à la loi, Yvan Colonna (qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, éventuellement assortie d’une peine de sûreté pouvant aller jusqu’à vingt-deux ans s’il est reconnu coupable de l’assassinat du préfet Erignac) sera invité à s’exprimer en dernier. La cour d’assises de Paris spécialement composée de sept magistrats professionnels se retirera alors pour délibérer et livrer son verdict, sans doute vendredi 14 décembre.A ce stade, où en sont les débats?

1. L’enquête.
Elle a été singulièrement mise à mal par la défense, surtout pendant les quinze premiers jours. Il est étonnant que, dans un dossier d’une telle importance, élevé au rang de « cause sacrée » par Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l’Intérieur, subsistent autant d’imprécisions. Les avocats d’Yvan Colonna se sont fait un plaisir de rappeler que la Division nationale antiterroriste (DNAT), sous la conduite de Roger Marion, était dans un premier temps partie bille entête sur la « piste agricole ». Il semblait évident, entre le 6 février 1998 et le mois de mai 1999, que Claude Erignac avait été tué par des agriculteurs insulaires mécontents de la politique de subvention décidée par Paris et appliquée par le préfet. Quelque trois cents personnes seront arrêtées dans cette procédure n° 13-37, plus de quarante seront mises en examen et, pour beaucoup, incarcérées. Résultat : cette enquête n’est toujours pas close, bien qu’aucun des suspects n’ait été traduit devant un tribunal. Pour la défense, qui ne manque pas d’arguments sur ce point, le « dossier poubelle » permettait aux juges et aux policiers d’avoir les coudées franches dans les interpellations, et de dissimuler le plus longtemps possible certains éléments aux avocats des assassins présumés, poursuivis dans la procédure n°13-38. Cela étant, l’incongruité de ce découpage a déjà été soulevée lors de deux procès. Il n’en reste pas moins que six nationalistes ont été définitivement condamnés en 2003, pour leur participation au crime. En revanche, les deux professeurs bastiais, « cerveaux » présumés de l’assassinat après l’abandon de la « piste agricole », ont été acquittés en appel en 2006. Ce n’est pas parce que l’enquête est loin d’être parfaite que ses conclusions sont toutes erronées.

2. La position constante d’Yvan Colonna.
Le berger de Cargèse n’a jamais cessé de clamer son innocence, insistant sur l’absence totale d’éléments matériels – seuls des témoignages, rétractés, l’accablent. En cavale, il a écrit une lettre en ce sens au périodique proche des milieux nationalistes, U Ribombu . Cette attitude tranche avec celle, habituelle, des militants « durs » qui, une fois confondus, revendiquent leurs actes et se murent dans le silence. Cependant, d’autres lettres versées au dossier sont moins favorables à la défense : celle des parents du fuyard à Mme Erignac, en date du 28 mai 1999 - le berger est en cavale depuis cinq jours. En voici le texte : « Madame, nous sommes la mère et le père d’Yvan. Au soir du 6 février, nous avons imaginé et partagé votre détresse. Aujourd’hui, pour lui, pour nous, nous vous demandons pardon ainsi qu’à vos enfants et à tous ceux à qui nous avons fait du mal. » L’on peut également citer un courrier de Pierre Alessandri à Stéphane Colonna, le frère du suspect. En juillet 1999, il écrit notamment, en référence à Yvan : « Je me demande si j’ai fait le bon choix, je me demande s’il a fait le bon choix ». Ce qui a permis à l’un des trois juges d’instruction, Gilbert Thiel de déclarer le 28 novembre, les yeux vissés dans ceux de l’accusé : « Cela ne m’a pas paru être la lettre de quelqu’un qui accusait faussement son meilleur ami ».

3. L’affaire du médecin légiste.
Appelé à témoigner le jeudi 15 novembre dernier, le Dr Paul Marcaggi s’attendait sans doute à rester, comme en 2003, quelques minutes à la barre, les causes de la mort du préfet Erignac ne faisant, hélas, pas de doute : la victime a succombé à trois balles tirées dans la nuque. Coup de théâtre : l’on ne sait pourquoi, l’un des avocats généraux demande au légiste d’Ajaccio quel pouvait être la taille de l’assassin – question qui ne lui avait jamais été posée jusqu’alors. Réponse du praticien : selon les angles de tir, il estime que le tireur devait mesurer sensiblement la même taille que sa victime, soit 1,83m. Or, Yvan Colonna mesure 1,72m ! Ni la partie civile, ni le ministère public n’ayant réagi dans l’instant, le président Coujard demande au médecin de revenir le lundi suivant. Loin de perdre contenance, il réitère ses observations. Cette déconvenue pour l’accusation appelle quelques commentaires. Primo, si la parole d’un légiste corse est sujette à caution, comme cela s’est murmuré après sa première déposition, il appartenait à la justice de désigner le 6 février 1998, pour l’autopsie, un praticien « continental » incontestable – le Dr Marcaggi s’est lui-même étonné d’avoir été chargé de cette tâche. Deuxio, le médecin corse a relevé qu’il n’avait jamais été convié à une reconstitution sur les lieux. Une première a eu lieu le 17 mars 1998, avec les témoins oculaires. Une seconde était prévue en juin 1999, mais les membres du commando ont refusé au dernier moment de s’y prêter. En ces deux occasions, si le légiste et le balisticien – ce dernier a scandaleusement refusé de témoigner à ce procès –, avaient été présents, leurs observations auraient pu être croisées avec les témoignages. Notamment celui de M. Colombani, qui a vu le préfet se courber en deux pour chercher à fuir au moment de son agression : ceci n’explique-t-il pas les conclusions du légiste ? En effet, si la victime est très penchée en avant, même un tireur nettement plus petit peut imprimer une trajectoire quasi horizontale à la balle mortelle. Faute d’avoir organisé une reconstitution en présence des hommes de l’art, la justice s’est privée d’une réponse potentiellement précieuse.

4. Le témoin qui ne reconnaît pas Yvan Colonna.
Marie-Ange Contart a eu le triste privilège de dévisager l’assassin du préfet l’espace de quelques secondes, pendant qu’il achevait sa victime – ce qu’elle ignorait, le corps étant dissimulé par des voitures en stationnement. Or, depuis que M. Colonna est officiellement suspecté, c’est-à-dire depuis mai 1999, ce témoin capital a toujours indiqué qu’elle ne reconnaissait pas l’individu qu’elle avait vu « tirer par terre » le 6 février 1998. Elle a maintenu « formellement » ses déclarations à la barre, après avoir dévisagé l’accusé. A noter qu’elle ne l’avait pas plus reconnu, lors d’un « tapissage » organisé en 2005, que MM. Alessandri et Ferrandi (définitivement condamnés) également présents derrière la glace sans tain. Lorsque le président Coujard a fait projeter le portrait-robot élaboré sur ses indications, seul un avocat des parties civiles a laissé entendre qu’on pourrait y voir Yvan Colonna affublé d’une perruque blonde. Le ministère public est resté silencieux, laissant supposer qu’il entérinait le fait qu’il ne s’agissait pas de l’accusé.

5. Les aveux de garde à vue.
La contestation de leur déroulement, entre le 21 et le 24 mai 1999, est au cœur de la stratégie de la défense. En résumé, il s’agit pour les avocats de prouver qu’elles étaient « poreuses », en ce sens que les déclarations des uns pouvaient être influencées par celles des autres. L’intervention d’un policier de sulfureuse réputation, le commandant Georges Lebbos (il détournera plus tard la procédure à des fins privées, sans pour autant être sévèrement sanctionné par sa hiérarchie), est également exploitée pour semer le trouble. Il n’en reste pas moins que les déclarations recueillies tant auprès des membres du commando que de leurs épouses, accablent Yvan Colonna. Didier Maranelli, le premier, donne le nom du berger de Cargèse comme étant celui du tireur. Pierre Alessandri, son ami d’enfance, confirme. Jeanne Ferrandi décrit précisément la présence d’Yvan Colonna à son domicile de la banlieue ajaccienne, quelques minutes après le crime. Michèle Alessandri atteste qu’elle l’a trouvé là le lendemain matin, alors qu’elle venait chercher son mari, lequel lui en avait donné la consigne par le biais d’un code (deux sonneries sur leur fax). Alain Ferrandi refuse de donner le moindre nom, mais déclare aux enquêteurs : « Ma femme dit la vérité ». Par la suite, après avoir maintenu leurs dires à l’instruction pendant dix-sept mois, tous se rétractent de manière synchronisée : Yvan Colonna n’y était pas, la police leur a dicté leurs aveux. Deux observations : lorsque le nom d’Yvan Colonna apparaît, le berger ne fait pas figure de suspect de premier choix – sinon, il aurait été immédiatement interpellé avec ses compagnons présumés, et il n’aurait pas pris la fuite, faute de surveillance. Dans ces conditions, n’était-il pas hasardeux de chercher à tout prix à faire de lui le tireur ? N’était-il pas plus simple de « charger » Alain Ferrandi, par exemple, le moins bavard du groupe ?

6. L’incohérence passée inaperçue.
Elle ne sera soulevée que par Yvan Colonna en personne, après son arrestation. L’enquête a validé tous les témoignages décrits ci-dessus. Or, Valérie Dupuis, compagne de Didier Maranelli, déclarait en 1999 que le berger est venu chez elle, à Cargèse, pour la première et la dernière fois, le 7 février au matin, lendemain de l’assassinat, aux alentours de 9h. Il aurait eu avec M. Maranelli un mystérieux aparté, dont elle n’a pas saisi la teneur. Pourtant, Mmes Alessandri et Ferrandi affirment que M. Colonna se trouvait à ce moment au domicile de la seconde. Cargèse se trouvant à environ une heure d’Ajaccio, les deux versions sont incompatibles. Séparément, elles sont mauvaises pour la défense ; mais le fait qu’en 2005, devant le juge Le Vert, Mme Dupuis ait sensiblement modifié sa version (elle n’est plus sûre du jour de la visite), permet à la défense de crier, une fois de plus, à la manipulation.

7. Les rétractations à la barre.
La semaine qui vient de s’écouler a vu les compagnes de plusieurs membres du commando tenter de justifier leurs rétractations quant à l’implication d’Yvan Colonna. Elles avaient l’air si mal à l’aise, elles faisaient si peine à voir, qu’on ne pouvait pas ne pas imaginer qu’une pression terrible pèse sur leurs épaules. Mme Alessandri vit à Cargèse, où elle croise tous les jours les proches de l’accusé. De quelle liberté de parole dispose-t-elle ? L’attitude d’Yvan Colonna, d’ailleurs, laisse perplexe : invité par le président à s’adresser à ce témoin, épouse de son ami d’enfance, il décline l’offre. Mais le lendemain, en son absence, il se plaint de ce quelle ne l’a pas « franchement » dédouané. C’est vrai, ces femmes dont la vie a basculé sans qu’elles aient eu la maîtrise de leur destin, inspirent la pitié. Mais ici, aux assises, il est difficile de leur accorder le plein bénéfice de la compassion car, comme l’écrivait Lautréamont, « qui vante la pitié, vante la terreur ».
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyDim 2 Déc - 20:29

synthèse (elle sort d'où) qui me paraît de bien bonne facture et qui pointe les points forts et faibles de chacune des parties.
Pour le moment, sans parler du fond, ce procès est conduit comme il fallait
(PS: je n'en suis pas encore revenu de l'absence du balisticien arf )
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyDim 2 Déc - 21:07

Oui pardon, j'ai oublié de citer la source : c'est du Figaro d'hier.

Ça tient effectivement du surnaturel l'absence du balisticien, tout comme l'enquête en général... arf
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 11:22

Citation :
Procès Colonna: Alain Ferrandi disculpe Colonna d'une phrase à double sens

PARIS, 3 déc 2007 (AFP) -

Alain Ferrandi, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet
Claude Erignac, a disculpé lundi Yvan Colonna de toute participation au
complot, mais en utilisant une phrase à double sens, invoquant le sens
de "l'honneur" du berger corse.
C'est l'accusé lui-même qui a interpellé depuis le box de la cour
d'assises spéciale son "ami" en débutant en corse, avant de passer au
français : "Alain, je vais te parler franchement. On m'a accusé à
tort... Maintenant, il faut dire les choses, dire la vérité, que je n'y
étais pas. Il faut dire pourquoi vous n'avez rien dit, pourquoi vous
avez tant attendu", lance-t-il en essayant de capter son regard.

Mais Alain Ferrandi, le deuxième à témoigner des six condamnés à
la prison en 2003 pour cet assassinat, garde le visage fixé sur les
juges.

"Je sais que tu es un homme d'honneur et que si tu avais participé
à cette action, tu l'aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme
que tu ne faisais pas partie du groupe", répond Alain Ferrandi qui
assume la pleine "responsabilité" de cet acte mais a toujours refusé de
détailler les responsabilités de chacun.

Prononcée d'une voix monocorde, sa phrase peut aussi bien résonner
comme la disculpation d'un innocent que comme le rappel à l'honneur de
la part d'un homme qui a revendiqué son acte à son complice qui
persiste dans le démenti.

S'il n'a pas innocenté avant 2003 le berger corse, c'est parce
qu'il "ne voulait pas rentrer dans le factuel de qui appartient ou non
au groupe. Point barre", a-t-il dit.

Pour autant, il confirme que le groupe qui a fomenté l'assassinat
du préfet le 6 février 1998 comptait sept membres et que l'un manque
donc à l'appel.

Est-ce Yvan Colonna ? lui demande la défense : "M. Colonna n'est pas la personne qui faisait partie du groupe", répond-il.
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 12:06

je m'étonne que Maranelli et Ferrandi ne se soient pas excusés d'avoir accusé à tort Colonna...sauf si ce dernier était effectivement sur les lieux du crime et qu'à ce moment là on cherche à sauver 1 soldat

franchement je ne sais plus quoi penser embara
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 13:05

sur le même, un texte plus complet
À la Une < Société


PROCES ERIGNAC
Colonna interpelle Ferrandi, qui le disculpe de façon ambiguë
NOUVELOBS.COM | 03.12.2007 | 13:28
1 réaction
Interpellé par Yvan Colonna, Alain Ferrandi l'a disculpé de façon ambigüe. Il a déclaré: "si tu avais participé à cette action, tu l'aurais revendiquée", en évoquant le sens de "l'honneur" du nationaliste, ce qui peut être interprété de plusieurs façons.


(c) Reuters
Alain Ferrandi, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, a disculpé lundi 3 décembre Yvan Colonna de toute participation au complot. Mais, utilisant une phrase à double sens, il a invoqué le sens de "l'honneur" du berger corse.
Yvan Colonna a lui-même interpellé depuis le box de la cour d'assises spéciale son "ami", dans une déclaration d'abord en corse. Il poursuit ensuite en français, cherchant à capter le regard de Ferrandi : "Alain, je vais te parler franchement. On m'a accusé à tort... Maintenant, il faut dire les choses, dire la vérité, que je n'y étais pas. Il faut dire pourquoi vous n'avez rien dit, pourquoi vous avez tant attendu".
Alain Ferrandi, le deuxième à témoigner des six condamnés à la prison en 2003 pour cet assassinat, garde le visage fixé sur les juges.

"Colonna ne faisait pas partie du groupe"

"Je sais que tu es un homme d'honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l'aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe", répond Ferrandi, d'une voix monocorde. Celui-ci assume la pleine "responsabilité" de cet acte mais a toujours refusé de détailler les responsabilités de chacun.
Disculpation d'un innocent ou rappel à l'honneur de la part d'un homme qui a revendiqué son acte à son complice qui persiste dans le démenti… La phrase de Ferrandi peut être doublement interprétée
S'il n'a pas innocenté avant 2003 le berger corse, c'est parce qu'il "ne voulait pas rentrer dans le factuel de qui appartient ou non au groupe. Point barre", a-t-il dit.
Il confirme par ailleurs que le groupe qui a fomenté l'assassinat du préfet le 6 février 1998 comptait sept membres et que l'un manque donc à l'appel.
La défense lui demande alors s'il s'agit d'Yvan Colonna. "M. Colonna n'est pas la personne qui faisait partie du groupe", répond Alain Ferrandi.

L'assassinat "n'a servi à rien"

Cet homme de 47 ans, qui fut le chef du commando selon les enquêteurs, revendique "l'entière responsabilité" de son acte. "Vous, au moins, vous assumez", lance Philippe Lemaire, l'avocat de Dominique Erignac, la veuve du préfet.
Alain Ferrandi explique malgré tout ne pas "être en mesure de qualifier (l'assassinat) d'erreur".
Il se tourne vers Dominique Erignac, lui rappelant ses propos dans la presse selon lesquels l'assassinat de son mari n'avait "servi à rien" puisque l'Etat n'en avait pas profité pour rétablir l'état de droit dans l'île.
"Je dois reconnaître que vous aviez raison. Je ne suis pas insensible à votre souffrance. Je sais combien c'est difficile pour vous mais je veux dire également que notre engagement nationaliste n'est pas fait de haine", lui dit-il.

Pierre Alessandri entendu dans l'après-midi

Il rappelle le contexte de l'assassinat en 1998 dans une Corse soumise à "l'assistanat et le clientélisme", avec "des conditions politiques difficiles, tendues, larvées par l'affrontement fratricide entre les nationalistes qui a énormément dégradé la situation et blessé les militants les plus sincères".
"Etre citoyen en Corse peut conduire inévitablement à la prison", dit-il.
Dans l'après-midi, la cour doit entendre Pierre Alessandri qui, après avoir longtemps mis en cause Yvan Colonna, affirme depuis 2004 avoir lui-même tiré sur le préfet. Colonna est accusé d'avoir abattu le préfet de Corse Claude Erignac en février 1998, avec l'arme dérobée cinq mois plus tôt lors de l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella. Il a toujours nié sa participation à cette attaque, ainsi qu'à l'assassinat du préfet. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 13:08

Citation :
Colonna est accusé d'avoir abattu le préfet de Corse Claude Erignac en février 1998, avec l'arme dérobée cinq mois plus tôt lors de l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella. Il a toujours nié sa participation à cette attaque, ainsi qu'à l'assassinat du préfet. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


Je crois que c'est la phrase que j'ai le plus lue sur le net depuis 2 semaines...
Et toujours rédigée de cette façon...
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 16:15

“T’aghjà parlà francu…”


Il faut bien écouter chacune des phrases prononcées, lundi matin, par Alain Ferrandi. Mot à mot, elles disculpent Yvan Colonna. Mais Alain Ferrandi a tout fait pour que son témoignage reste plein d’ambiguités.
Présenté comme le “chef” du commando, il a toujours reconnu sa participation à l’attaque de Pietrosella et à l’assassinat du préfet. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il n’a pas fait appel de cette condamnation. Pendant sa garde à vue, puis devant le juge d’instruction, il s’en est toujours tenu à la même ligne: répondre de ce qui le concernait, ne pas parler des autres.
Lorsqu’on lui avait soumis les déclarations de sa femme Jeanne, qui constituent l’un des éléments à charge contre Yvan Colonna en ce qu’elles attestent de sa présence au domicile des Ferrandi, la nuit du 6 février, après 21 heures, en compagnie de Pierre Alessandri, Alain Ferrandi avait répondu : “Je n’ai rien à ajouter. ma femme vous a dit la vérité”.
- Un commentaire sur cette déclaration? , lui demande le président Dominique Coujard
-Oui. A ce moment, mon seul souci était de voir ma femme retrouver son enfant.
Il marque un temps, puis déclare:
- Je connais bien M. Colonna. Je reste et je suis convaincu que s’il avait participé, il aurait reconnu sa participation.
Chacun des mots semble avoir été choisi avec précaution. De part et d’autre du prétoire, on les soupèse. Ils laissent une impression étrange.
Le président insiste. “Pendant la garde à vue et l’instruction, vous ne parlez pas de la participation d’Yvan Colonna, mais vous reconnaissez sa présence à votre domicile. Pourquoi ne dîtes-vous pas qu’il n’y était pas?
- Il y a eu tellement de monde mis en cause dans cette affaire! Je n’allais pas passer mon temps à disculper tous ceux qui étaient arrêtés, répond Alain Ferrandi.
- Mais tout de même, lui fait observer le président, vous savez que les accusations qui pèsent sur lui sont très graves. Peut-être auriez-vous pu dire que, parmi les noms cités par votre femme, il y en avait un qui n’avait eu aucun rôle. Pourquoi avoir tant attendu?
Comme il l’avait fait lors d’une confrontation avec Yvan Colonna, Alain Ferrandi se limite à observer:
- “Il eût été plus judicieux que je dise qu’Yvan Colonna avait été accusé à tort”.
Dans le box, Yvan Colonna est tendu. Les mots d’Alain Ferrandi ne semblent pas lui convenir. Il se lève soudain de son siège, attrape le micro et lui lance :
- Alain, t’aghjà parlà francu. Je veux te parler franchement. On m’a accusé à tort, tu le sais, toi. Maintenant, je te demande de dire la vérité, que je n’y étais pas. Il faut que tu expliques pourquoi vous avez rien dit et pourquoi vous avez tant attendu…
D’une voix calme, qui détache chacun des mots qu’il prononce et sans jamais regarder Yvan Colonna, Alain Ferrandi répond:
- Je sais que tu es un homme d’honneur. Si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu n’étais pas et ne faisais pas partie du groupe.
Moi, je ne voulais pas rentrer dans le factuel de qui appartient ou pas. Point barre. je n’ai pas d’explication tangible à donner à la cour sur l’attitude qui a été la mienne pendant toutes ces années”.
Le visage d’Yvan Colonna ne se détend toujours pas.
- Je sais que tu es un homme d’honneur. Si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu n’étais pas et ne faisais pas partie du groupe.
Moi, je ne voulais pas rentrer dans le factuel de qui appartient ou pas. Point barre. je n’ai pas d’explication tangible à donner à la cour sur l’attitude qui a été la mienne pendant toutes ces années”.
En effet, en lisant la déclaration complète, je comprends mieux le malaise des uns et des autres. La première phrase signifie en gros "puisque tu ne revendiques pas, tu n'étais pas dans le groupe et tu n'en fais pas partie" et la seconde renforce cette idée. Le témoin explique qu'il ne se pose pas la question de savoir qui y était ou qui n'y était pas renvoyant chacun à sa responsabilité individuelle et à ses choix. Le refus d'apporter une explication tangible (même la pression policière par exemple déjà évoquée par d'autres témoins) revient à démentir le démenti.
Neutral l'ambiance à Carghjèse doit être assez terrible
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 16:26

Citation :
Procès Erignac: "J'ai tiré sur un symbole"

Condamné à la réclusion à perpétuité en 2003, Pierre Alessandri, qui s'est accusé en 2004 d'être le tireur lors de l'opération qui a coûté la vie au préfet Erignac, a été auditionné lundi après-midi par la cour d'assises spéciale de Paris. Prié de dire s'il confirmait être le tireur, Alessandri a déclaré: "Je n'ai pas tiré sur un homme, j'ai tiré sur un symbole. Pour pouvoir tuer un homme qui ne m'avait rien fait, il a fallu construire quelque chose, j'ai appelé ça une bulle psychologique." Pierre Alessandri, qui a refusé de donner le modus operandi de l'assassinat, a par ailleurs laissé entendre qu'Yvan Colonna n'était plus son ami, répondant ainsi à une question du juge. "Les événements ont laissé des traces, des séquelles indélébiles", a déclaré le militant corse.

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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 17:21

Antone a écrit:



- Je sais que tu es un homme d’honneur. Si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu n’étais pas et ne faisais pas partie du groupe.



c'est vrai que c'est trés trés ambigu comme déclaration, on peut l'interpréter comme "tu es un lache et tu n'assume pas ton acte" mais aussi comme Colonna était effectivement absent, mais quand on pèse le sens des mots, mot par mot....... à moins que Ferrandi soit dans sa propre logique, bref pas facile de se faire une opinion sur le coup......la déclaration est vraiment alambiquée


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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 18:11

C'était des amis, c'est sûr, ils se connaissaient très bien. ILs ont peut être essayé de monter un mouvement ensemble. A mon avis Colonna ne pouvait pas ne pas savoir ou se douter et il a dû refuser de participer. Cela ne devait pas correspondre à ce qu'il pensait juste. Il a désavoué l'action. Depuis les autres lui en veulent. Juridiquement il aurait dû les dénoncer mais il n'a pas voulu le faire.
C'est une hypothèse qui peut être plausible.
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 21:11

J'ai assisté cet après-midi à l'audience avec 3h30 de témoignage de Pierre Alessandri.

Un témoignage qui laisse un goût d'inachevé... Au début du témoignage,
Alessandri prend la parole que le président lui propose et prévient
d'entrée qu'il ne tient pas à ce que son procès soit refait et que tout
ce qu'il dira sera dans le cadre du procès Colonna.

Il précise que les gardes à vue ont été conformes à ce qu'il attendait,
d'une enquête sur un crime aussi grave. "Je ne me plains pas", "je
trouve légitime" (les traitements). Il dit que la pression
inacceptable, est celle exercée par rapport à sa femme, que les
enquêteurs prennent soin de faire voir à Alessandri quand il est
déplacé dans le commissariat : il passe régulièrement devant la cage
vitrée dans laquelle elle pleure à chaque fois qu'elle le voit. Il
parle également de la technique bon flic méchant flic, et surtout des
claques sur l'oreille qui font "exploser le tympan" et font perdre un
peu la tête à la personne interrogée. Le président demandera ensuite à
raison pourquoi aucun médecin n'a constaté l'éclatement du tympa ? Les
explications de PA seront un peu confuses... Il dit en gros, que
l'éclatement du tympa est trop difficilement décelable, qu'on ne peut
savoir de quand ça date, et qu'il souffre toujours aujourd'hui
d'acoufènes suite à cette période. Voila un bon symbole de son audition
: des explications qui pourraient être simples et franches, deviennent
louches... Pourtant l'homme s'exprime avec une diction impeccable et un
vocabulaire plutôt châtié.

Un autre symbole de ces "bizarreries" c'est l'explication sur l'arme.
PA déclare qu'il a laissé tomber un chargeur de son arme et qu'il est
revenu en arrière pour le récupérer. Il est donc précisé, que c'est une
deuxième arme (celle dont il révèlera la cachette dans la lettre où il
s'auto accuse ensuite) dont il s'agit, après la première qui gît à côté
du corps du préfet. Le président reprend et s'étonne du fait que si PA
est le tireur, il a donc à un moment donné, tenu deux armes. PA répond
"un dans la main, un à la ceinture". Le président s'étonne de ce fait,
trouve que cela fait un peu "western". PA répond "qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise ? c'est comme ça... pour la sécurité...". Là où
une réponse facilement préparable du type "une première arme pour
perpétrer le meurtre, et une deuxième pour assurer la fuite" aurait été
claire et indiscutable, on a droit à une phrase hésitante, peu claire,
qui laisse ce goût d'inachevé.

Concernant les aveux, si je résume, il explique que durant la garde à
vue le nom de Colonna a été soufflé par les enquêteurs et qu'il a
corroboré dans le but d'en finir. Il a ensuite continué sur cette
version, en assumant l'acte collectif, mais en arrivant pas à assumer
de manière personnelle son acte précis. Pourtant, il est noté dans un
des PV qu'il répond "oui" à une question des enquêteurs "si c'était
vous qui aviez été désigné comme tireur, l'auriez-vous fait?". En
somme, il assume jusqu'à un certain point de blocage, expliqué selon
ses mots par la pression des gardes à vue et autres auditions devant
les juges, et de la "lâcheté" et l'angoisse des répercutions de l'aveu
ultime, notamment sur sa famille. L'argument de l'accusation, comme
quoi attendre tant de temps avant de rétablir la vérité est suspect, il
répond que le temps n'est pas un argument, citant des exemples, pour le
coup convaincant.

Il refuse de répondre aux questions du ministère public, arguant que ce
dernier a eu une attitude plus que discutable lors de son procès, et
également lors du procès de son fils condamné pour jet de pierres lors
d'une manif à Ajaccio en déclarant que lorsqu'on a un père condamné à
vie, on évite de se faire remarquer dans une manifestation
nationaliste. Cela donne un moment à l'américaine, où Alessandri
affronte le procureur et lui assène "je ne répondrai pas à vos
questions. Les avocats de la partie civile, de la défense et le
Président sont suffisamment compétents pour poser les questions qui
s'imposent". L'avocat du ministère visiblement vexé comme un pou, part
dans une litanie qui se conclut par un lapsus que Freud aurait
décortiqué avec gourmandise : "[...] votre participation à l'assassinat
du préfet Colonna ! ... euh Erignac !", provoquant un certain émoi dans
la salle.

D'autres débat plutôt stériles, où un des avocats de la partie civile
ergotte pendant un quart d'heure sur le double datable (juillet et
septembre) de la lettre où il s'incrimine, là aussi pourtant, les
altermoiements de PA se font sentir en sourdine. Pour ce sujet comme
pour d'autres, il dit qu'il ne se souvient plus, qu'il a fait le vide
autour de lui lors de cette soirée (la fameuse bulle) et qu'il est
incapable de se souvenir de ses vêtements ou même du placement de ses
acolytes. Dans les PV où ils déclarait que le commando s'était muni de
"lunettes et de casquettes" il répond pareillement qu'il n'a pas la
moindre idée des accessoires éventuellement préparé et utilisés. Petit
moment anecdotique aussi, où l'avocat demande s'il a déjà "porté la
raie au milieu". PA déclare qu'il fût en son temps "un beau bébé frisé"
mais qu'il ne comprend pas la pertinence de la question. Autre
cacciata, l'avocat qui insiste pendant 5 minutes sur le fait de savoir
comment PA sait tirer, ce dernier, irrité, finit par ironiser "j'ai
répondu à une petite annonce dans le journal qui proposait une
formation de tireur". Ces moments où il reprend le dessus de manière
énergique, tendent à remonter la tendance sincère de ses dires, faisant
opposition donc, aux moments plus flous.

En gros il remet en cause ce qu'il a dit en garde à vue et
effectivement dans la ligne "je ne peux plus me souvenir", c'est bancal
dans la mesure où il refuse de répondre à certaines questions.

Le bal se termine avec Yvan Colonna qui se lève et prend le micro, le
Président lui donne la parole : "je veux que tu dises si je faisais
partie ou non du groupe des anonymes, si je faisais partie ou non des
personnes qui ont attaqué la gendarmerie de Pietrosella et si je
faisais partie du commando Erignac". Alessandri, s'adresse alors au
Président en commançant "je n'ai pas répondu à ces questions tout à
l'heure" (car posées par le représentant du ministère public) "mais là
Yvan Colonna me prend à l'affectif" alors il répond que non, Yvan
colonna ne faisait partie du groupe qui a attaqué la gendarmerie et de
celui qui a tué Erignac. Il ajoute alors d'autres choses que j'avoue
avoir oublié, deux ou trois phrases qui n'ont pas de rapport direct et
qui parlent de revendication de l'acte au niveau collectif encore, il
me semble. Bref, pas une réponse franche et massive. Colonna le coupe :
"non ce n'est pas ça que j'ai demandé. Est-ce que je faisais partie de
ces groupes oui ou non ?". Alessandri répond "mais je viens de
répondre, non tu n'en faisais pas partie". "Merci" lâche YC en se
rasseyant, ce qui clôt après un mot de conclusion l'audition de Pierre
Alessandri.
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyLun 3 Déc - 21:51

J'étais également présent à l'audience aujourd'hui, pas grand chose à rajouter à ce qu'a dit Chjucu sur Alessandri.
Par contre, pour la phrase "à double sens" de Ferrandi, moi je ne pense pas qu'il faille l'interprêter. J'ai vu ce matin Ferrandi disculper clairement Colonna avant même que ce dernier ne s'adresse à lui.

Alors pourquoi aurait-il utilisé une phrase à double sens ?
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyMar 4 Déc - 13:33

Citation :
Yvan Colonna accuse ses amis de vouloir sa perte
Reuters


PARIS (Reuters) - Yvan Colonna, jugé pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, accuse les protagonistes du crime de vouloir le faire condamner alors qu'il est innocent, dans le but d'en protéger un autre.


A la 17e audience de son procès, le berger de Cargèse a exprimé sa déception d'avoir vu mardi les hommes déjà condamnés pour le crime déposer de manière incomplète et ambigüe, même s'ils ont affirmé qu'il n'avait pas participé aux faits.

"Je ne comprends pas, je pense qu'ils ont fait un choix, celui de prendre le risque de me faire condamner à perpétuité alors que je suis innocent, pour protéger quelqu'un d'autre ou quelques-uns", a-t-il dit à la cour. Il n'a pas dit qui, à ses yeux, ses amis de Cargèse cherchaient à protéger.

"Je n'ai jamais tué personne, M. le président (...) J'ai peut-être une responsabilité, parce que j'ai pris la fuite. mais qu'est-ce qui empêchait les magistrats instructeurs d'aller au fond des contradictions ?", a-t-il ajouté.

Cinq des six hommes déjà condamnés pour leur participation à l'assassinat du préfet sont venus témoigner à la cour pour tous affirmer qu'Yvan Colonna, qu'ils avaient mis en cause initialement, était innocent.

Ils se sont cependant refusés à expliquer en détails le déroulement des faits et sont restés évasifs sur les motifs de leurs revirements.

C'est surtout Alain Ferrandi, chef présumé du commando qui a tué le préfet, qui a semé le trouble lundi, en répondant par une phrase équivoque à Yvan Colonna qui le sommait de déclarer qu'il n'était pas sur les lieux.

"Je sais que tu es un homme d'honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l'aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe", a-t-il dit.
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyMer 5 Déc - 14:52

PROCES COLONNA

La défense obtient un déplacement sur les lieux du crime


Le transport se déroulera à huis clos, à une date non précisée. C'était la dernière carte à jouer pour la défense d'Yvan Colonna.


(c) Reuters


La cour d'assises spéciale de Paris a accédé mercredi 5 décembre à la demande de la défense d'Yvan Colonna d'un transport en Corse, sur les lieux de l'assassinat du préfet Claude Erignac, à Ajaccio. Il aura lieu à huis-clos, à une date que le président Dominique Coujard n'a pas précisée. Ce dernier a pris seul la décision, en vertu de son pouvoir discrétionnaire.
Après les témoignages décevants des six membres du commando, qui ont fait le service minimum pour disculper Yvan Colonna, la défense du berger corse avait joué son dernier joker mardi en demandant l'organisation de ce déplacement. Les avocats ont déposé par écrit mercredi en début d'audience leurs arguments, qui ont pris une tonalité politique. Rappelant que la défense s'était vu refuser à 5 reprises une reconstitution, durant l'instruction, Me Antoine Sollacaro a dénoncé "un pays qui n'est plus une République mais est devenu Sarkoland", faisant allusion au président Nicolas Sarkozy. "Nous pouvions espérer devant vous un procès équitable. Sommes-nous encore en France dans le pays des droits de l'Homme ?", a-t-il apostrophé le président Dominique Coujard.

Deux hommes et non trois


La défense a demandé un transport dans la rue d'Ajaccio où le préfet Claude Erignac a été assassiné le 6 février 1998, et à la gendarmerie de Pietrosella (Haute-Corse), cible d'un attentat en septembre 1997, dont Yvan Colonna est également accusé. Les avocats du berger corse veulent notamment tenter de prouver que seules deux personnes étaient sur les lieux de l'assassinat du préfet, à savoir Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, qui ont déjà avoué leur présence. Cela permettrait ainsi d'exclure celle d'Yvan Colonna. "Tous les témoignages concordent pour dire qu'il n'y a que deux hommes", a assuré Me Gilles Simeoni. "Ce transport est incontournable pour la manifestation de la vérité", a-t-il ajouté.

Témoignage remis en cause


Aux accusations de "manoeuvre dilatoire" des parties civiles, l'avocat a répliqué que cette demande, à trois jours de la fin des débats, se justifiait par la fin des témoignages mardi, alors que la cour entame un nouveau et dernier chapitre, celui de la cavale de l'accusé. La défense assure également qu'un des membres du commando, Marcel Ottaviani, a jeté mardi une nouvelle lumière sur un témoignage très compromettant pour l'accusé. Un des témoins raconte en effet avoir été dépassé à deux pas du lieu de l'assassinat, le 6 février 1998 par un groupe de trois hommes. Or, Marcel Ottaviani, le chauffeur du commando, a affirmé à la barre qu'il était en fait sorti de son véhicule, son talkie-walkie ne fonctionnant pas. C'était assez pour que la défense veuille y voir le fameux "troisième homme", qui ne serait donc pas Colonna. "Il fallait quelqu'un, on a trouvé M. Ottaviani. Huit ans et demi après, tout à coup, il se souvient, quelle merveille !", a lancé Me Philippe Lemaire, avocat de la veuve du préfet.
Rejet de la demande requis


"M. Ottaviani est le spécialiste du souvenir aidé", a renchéri l'avocat général Yves Jannier, rappelant qu'à une question de la défense le témoin avait répondu "ah, ça, oui, c'est ça" pour établir sa présence. L'avocat général, Christophe Tessier, a requis le rejet de la demande, estimant qu'on "ne peut concevoir" ce type de mesure "que si on peut entrevoir un bénéfice ou un éclairage nouveau".
Parties civiles et accusation ont souligné la difficulté d'un tel transport, qui n'a de sens que si les conditions du soir du drame sont reconstituées, alors que l'éclairage urbain a été changé et qu'un échafaudage masquait partiellement la vue des témoins."Cette demande ne présente strictement aucune utilité. Elle n'apportera aucun élément, si petit soit-il, utile à la compréhension de cette affaire", a dit Yves Jannier.
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyMer 5 Déc - 16:55

Putain pocu suspense o zitelli pour ce procès, personne à l'heure actuelle ne peut dire comment ça va finir...
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 EmptyJeu 6 Déc - 8:26

Ce qui m'étonne c'est le fait que l'on veuille créer un "éléctrochoc" dans une Ile déjà survoltée, per une volta j'ampère mon latin.






je sors merci
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MessageSujet: Re: Procès Colonna   Procès Colonna - Page 6 Empty

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