Le cout de la vie en Corse

Citation :: Manifestations contre "la vie chère" en Corse

AJACCIO, 10 fév 2007 (AFP) -

Deux manifestations organisées samedi simultanément à Ajaccio (Corse-du-Sud) et Bastia (Haute-Corse) ont rassemblé dans le calme 1.400 à 1.800 personnes pour dénoncer la "vie chère" qui place la Corse au rang de région la plus chère de France, selon les syndicats.
A l'appel de l'ensemble des organisations syndicales de Corse, fédérées à diverses associations et formations politiques de gauche et nationalistes, 600 personnes selon la police ont défilé à Ajaccio (800 selon les organisateurs).
Au même moment à Bastia, 800 manifestants selon la police (plus d'un millier selon les syndicats) ont assisté à la lecture de discours revendicatifs. Les syndicats dénoncent notamment la flambée des prix de l'immobilier et le coût des produits alimentaires, vendus jusqu'à 20% plus cher que sur le continent.
Devant la préfecture de Corse à Ajaccio, où des banderoles affichaient le slogan "Stop à la vie chère", le porte-parole de l'union départementale CGT Jean-Michel Biondi a déclaré que "la Corse, avec un coût de la vie exorbitant, est la région la plus chère de France" et "avec le Nord-Pas-de-Calais la région la plus touchée par la précarité".
Selon M. Biondi, "la disparition progressive d'un tissu familial solidaire (...) laisse désormais éclater les difficultés du plus grand nombre, confrontés à un niveau des prix qui rend difficile l'accès aux besoins essentiels".
Le secrétaire départemental de FO pour la Corse-du-Sud, Paul Giacomoni, a dénoncé "une formidable arnaque (...) qui consiste à subir en Corse une cherté de la vie nettement supérieure à la moyenne des régions françaises".
Pour le syndicaliste, la responsabilité des pouvoirs publics est engagée: "les rares fois où des commissions d'étude se sont penchées sur le problème, elles ont déclaré forfait. (...). C'est en pratiquant l'absence d'intérêt pour nos problèmes quotidiens que les pouvoirs publics et certains élus nous poussent à l'action".
L'ensemble des syndicats mobilisés appelle à une revalorisation de la "prime d'insularité", obtenue en 1989 afin de compenser "le différentiel du coût de la vie existant entre Corse et continent" après un bras de fer syndical sans précédent qui avait paralysé l'île durant plusieurs jours. Cette prime, qui concerne les secteurs public et privé, n'a plus été revalorisée depuis 2003.
Depuis le début 2007, la préfecture de Corse a entamé une série de réunions sur le sujet du coût de la vie. Les syndicats sont invités à une réunion d'étude sur les prix le 26 mars, mais FO n'y assistera pas, selon M. Giacomoni.
"C'est trop tard, les salariés ne peuvent plus attendre", a-t-il poursuivi, accusant le préfet de chercher à "allumer un contre-feu pour calciner nos revendications". Il a exhorté les Corses à se mobiliser "au-delà de nos différences" pour une série d'actions restant à déterminer.
Vers 12h00, les cortèges de manifestants d'Ajaccio et de Bastia se sont dispersés dans le calme.

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