Domenech sors de ce corps!

Casoni: "Quand ça ne veut pas marcher..."

A la manière d'un Raymond Domenech en sursis, Bernard Casoni, joint par téléphone, a préféré jouer sur l'ironie et prendre de la distance avec des propos plus ou moins modérés pour évoquer la mauvaise passe actuelle de Bastia. Actuellement 15e de Ligue 2, le club corse est en manque cruel de confiance en championnat et aura l'opportunité de changer d'air en Coupe de France, dès samedi, sur le terrain de Luzenac, modeste équipe de CFA.

Bernard Casoni ne semble pas trouver les solutions pour parvenir à redonner de la confiance à son équipe. (Maxppp)

Et lorsque la première question qui est adressée à l'ancien Marseillais concerne une réaction impérative de Bastia en championnat, sa réponse fuse: "d'après vous ?" Ce qui en dit long sur sa fierté et sur son incapacité à trouver des solutions pour redresser la barre. En effet, avec une seule victoire lors de ses dix dernières apparitions en championnat, le bilan s'avère extrêmement faible pour une équipe qui avait pourtant bien démarré sa saison avec trois succès lors de ses cinq premières rencontres. "Il y a des matches qu'on aurait pu gagner et qu'on n'a pas gagné, voilà après ça s'est un peu dégradé". Manque de confiance des joueurs, pression qui les entoure, incapacité à s'exprimer pleinement sur la pelouse en laissant son adversaire prendre le jeu à son compte ou tout simplement un message de l'entraîneur qui ne passe plus et un schéma tactique qui ne convainc guère ? Quelles que soient les raisons, elles devront rapidement être corrigées pour ne pas que la formation corse s'enlise irrémédiablement dans les profondeurs du classement.

Et ce n'est pas l'entraîneur bastiais qui dira le contraire. Conscient de mener une équipe en proie au doute, Bernard Casoni prône une remise en question générale: "Il faut faire des résultats dans les trois prochains matches pour repartir du bon pied. Il faut du travail, de la confiance, de l'investissement, de l'efficacité offensive et une remise en question". Des propos pour le moins censés de la part de l'ancien Marseillais, en sursis et d'ores et déjà condamné par certains observateurs depuis bien longtemps, qui avoue ne pas céder à la pression médiatique qui l'entoure: "On est tout le temps en danger. Même Alain Perrin, avec deux titres avec Lyon était en danger et il a été démis de ses fonctions". Une chose est sûre, la présidence du club corse n'attendra pas l'arrivée de trophées pour licencier l'entraîneur bastiais en cas de non réaction rapide en championnat.

La Coupe de France pour se rassurer ?

Mais si en Ligue 2 les résultats ne sont pas au beau fixe, les protégés de Bernard Casoni ont l'occasion de se racheter auprès de leurs supporters en réalisant un bon parcours en Coupe de France. Samedi, le Sporting Club de Bastia se déplace sur le terrain de la modeste équipe de CFA, Luzenac. Une rencontre qui, sur le papier, donne les Corses largement favoris mais dont ils doivent probablement se méfier, tant on sait par expérience que ces confrontations entre une écurie de Ligue 2 et une formation de CFA peuvent réserver bien des surprises. L'ancien joueur de l'AS Cannes en est d'ailleurs conscient: "Il faudra se méfier comme dans tous les matches de Coupe de France, comme lors du match de Coupe de la Ligue entre Lyon et Metz. Je respecte tout le monde. Je me méfie plus de nous que de l'adversaire".

Un adversaire qui, selon le milieu de terrain, Sébastien Mignotte, n'est pas disposé à se laisser impressionner par le fait que plusieurs divisons séparent son équipe du SC Bastia. "Ce n'est pas un match de gala. On va jouer pour gagner. On a les pieds sur terre, on sait que ce sera dur. Mais, au départ, il n'y a qu'un point sur lequel Bastia ne nous est pas supérieur: c'est l'envie", déclarait dans les colonnes de La Dépêche, le capitaine emblématique de Luzenac, au club depuis dix ans.

Méfiance tout de même pour cette équipe amateur car malgré la récente défaite du SC Bastia à Furiani face au Racing club de Lens (0-1), le coach corse, interrogé en conférence de presse d'après match, avouait avoir eu du plaisir à voir évoluer son équipe qui selon lui ne méritait aucunement de repartir avec zéro point: "Que voulez-vous dire ou faire ? Quand ça ne veut pas marcher, ça ne marche pas. Mon équipe a tout donné ce soir. Elle a dominé de la tête et des épaules ce match, elle a su réagir. Elle a montré à nouveau de l'état d'esprit. Une chose est sûre, on a retrouvé notre foot. On est très déçu mais j'espère que ce match va nous servir de point de repère à nouveau". Des propos mesurés qui à la fois tendent à modérer les récentes contre-performances bastiaises mais qui en disent également long sur l'incapacité de Casoni à sortir son équipe de cette mauvaise passe...