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 Les secrets du «dossier Powell»

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Antone
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MessageSujet: Les secrets du «dossier Powell»   Les secrets du «dossier Powell» EmptyMer 15 Oct - 11:39

Les secrets du «dossier Powell»
L'affaire corse qui inquiète le pouvoir

Elus, policiers, chefs d'entreprise... On s'est beaucoup agité au chevet de la SMS, une société de sécurité montée par d'ex-nationalistes aux curieuses pratiques. Tandis que l'enquête tourne à la guerre des polices, Ariane Chemin et Marie-France Etchegoin ont exploré les doubles fonds de ce sulfureux polar insulaire
C'est l'un de ces déjeuners comme seules la Corse et la République savent les organiser. Ce 17 janvier 2008, deux hommes que tout devrait séparer se retrouvent chez Maxim's, la fameuse étape de tous les guides touristiques parisiens, à deux pas de la Concorde. D'un côté de la nappe amidonnée, Bernard Squarcini, à l'époque patron de la DST Le Squale, comme on le surnomme, est le policier préféré de Nicolas Sarkozy : dans quelques mois, il prendra la tête d'une super Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI), regroupant également les Renseignements généraux. Autant dire, le flic le plus puissant et le mieux rencardé de France.
De l'autre côté de la table, un jeune homme aux allures sages, Jean-Christophe Angelini. A 32 ans, ce garçon bien mis est le bébé de l'Assemblée de Corse et l'étoile montante de la politique dans l'île : il a réuni 45% des suffrages à Porto-Vecchio aux dernières municipales. Nationaliste modéré, opposé à la violence et à la clandestinité, Angelini a pour lui un CV sans tache : il est trop jeune pour avoir connu la guerre sanglante qui a déchiré les «natios» au coeur des années 1990 et, surtout, il n'est pas soupçonné d'affairisme. Ce profil parfait lui vaut depuis quelques années les éloges de Nicolas Sarkozy. Le président de la République a enfin trouvé «son» nationaliste, beaucoup plus fréquentable, croit-il, que le Talamoni de Lionel Jospin ou le Santoni de Charles Pasqua.
Que fait cet élu autonomiste sous les stucs Art déco de Maxim's, face au «n°1» de la DST ? «Il voulait me voir pour prendre le pouls de l'île», explique Angelini. «J'ai fait un tour d'horizon avec un homme qui a une analyse politique un peu fine», confirme Squarcini. Bien que - ou parce que - superflic et corse, le grand manitou du renseignement français continue à garder un oeil discret sur la cuisine locale. Un troisième quidam au moins est pourtant au courant de cet impromptu de chez Maxim's. C'est un chef d'entreprise nommé Jean-Luc Schnoebelen. Le matin même, au téléphone, Angelini lui a glissé avec les précautions habituelles de ceux qui se devinent surveillés : «Je déjeune avec... comment t'expliquer... la personne que vous aviez rencontrée avec Eric, tu sais ? - Celui qui est à Levallois ! [le siège de la DST]», décrypte aussitôt Schnoebelen.









Angelini a raison de parler à mots couverts. Depuis quelque temps, les «grandes oreilles» de la police enregistrent tout. Son téléphone, comme celui de Jean-Luc Schnoebelen et de tant d'autres, est écouté dans le cadre d'un incroyable feuilleton instruit depuis octobre 2006, à Marseille, par les juges Duchaine et Tournaire et suivi en haut lieu à Paris. Dans ce polar insulaire, on croise en effet, par raccroc au moins, le premier flic de France, sous le coup depuis la semaine dernière d'hallucinantes accusations anonymes (voir encadré), et, dans les premiers rôles, le prometteur Angelini, qui y révèle une autre facette de sa personnalité. On y rencontre aussi d'anciens nationalistes reconvertis dans la SMS, Société méditerranéenne de Sécurité. Une boîte qui ne compte que 300 salariés mais qui est le troisième employeur de l'île. Une PME, surtout, qui peut devenir le pivot d'un marché aujourd'hui très porteur : la sécurité. Gardiennage, surveillance des sites sensibles, fouille ou filtrage aux ports et aéroports, la SMS intéresse ceux qui veulent investir paisiblement en Corse ou, en ces temps de terrorisme, se développer à l'étranger. C'est la raison pour laquelle tant de gens - politiques, policiers, élus de la chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio (CCI), chefs d'entreprise venus du continent - se sont bousculés à son chevet. Et tant soucié de son ancien gérant, aujourd'hui en cavale. Reprenons le fil...
Tout ou presque commence deux mois avant le déjeuner chez Maxim's. Le 20 novembre 2007, à l'heure du laitier. A Ajaccio, Marseille ou Toulon, les hommes de la PJ déboulent chez une dizaine d'hommes liés à la SMS. Tous sont embarqués. Tous, sauf un : Antoine Nivaggioni, gérant de fait de la PME. Lorsque les policiers ajacciens frappent à sa porte, il a déjà pris la poudre d'escampette. Disparu, évanoui, au maquis, comme au vieux temps où, avec son ami Alain Orsoni, chef de l'ex-MPA, vitrine légale du FLNC-Canal habituel, il ne dormait jamais deux nuits de suite sous le même toit. La PJ enrage. Nivaggioni, c'est sûr, a des complicités dans la «maison». Il a été prévenu.
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A Ajaccio, tout le monde connaît «Antoine», le fils de l'épicerie la Parisienne, na guère «ouverte toute l'année jusqu'à minuit» sur la place Abattucci. Après avoir fait dans la viande et le commerce de chaussures, il se lance en 2000 dans la «sécurité». Avec succès. Un an plus tard, il est relaxé par le tribunal d'Ajaccio d'une tentative d'assassinat datant de 1993. Tout semble sourire à cet homme rond, jovial, ami de tous les rescapés du MPA aujourd'hui versés dans les affaires ou recyclés à la chambre de commerce de Corse-du-Sud. Il décroche de jolis contrats dans l'île et sur le continent : aéroports d'Ajaccio et de Toulon-Hyères, fret postal, station de France 3 Corse, hôpitaux, navires de la SNCM, et jusqu'au port autonome de Marseille avec son juteux trafic vers l'Algérie. A cette époque, Bernard Squarcini est préfet des Bouches-du-Rhône. C'est lui qui donne les agréments pour des marchés aussi délicats que la sécurité du port. Il épluche le dossier de la SMS et tombe sur le nom de Nivaggioni. Une vieille connaissance, forcément, pour cet ancien des RG corses. Confier la surveillance des quais phocéens à l'ex-lieu- tenant d'Alain Orsoni ? «C'était sa boîte que voulaient les responsables du port, explique-t-il aujourd'hui. Parce c'était la meilleure.»
Nivaggioni affiche sa bonne fortune sur le cours Napoléon dans son Audi A6 blindée à 150 000 euros, court les boutiques et les hôtels de luxe. Jusqu'à ce qu'en décembre 2006 l'organisme antiblanchiment Tracfin s'étonne, avec les enquêteurs de l'OCRGDF (Office central de Répression de la Grande Délinquance financière), saisis au même moment, de ce train de vie «mirobolant», de ses «besoins personnels effrénés» et de ses «augmentations de salaires faramineuses». Pour la police, pas de doute : Antoine Nivaggioni a tapé dans la caisse. Tout laisse croire aussi que les marchés passés, notamment avec la CCI, sont truqués, entachés d'un «favoritisme manifeste et sans équivoque». Mieux : les prestations de ses agents de sécurité (dont certains n'étaient même pas assurés !) ont été surfacturées - quand elles n'étaient pas purement fictives. Le préjudice au détriment de la chambre de commerce (dont le président, Raymond Ceccaldi, a été mis en examen) se monterait à 3 millions d'euros. Les juges marseillais s'interrogent aussi sur une série de «prêts» consentis au dynamique entrepreneur. Parmi les créanciers, on trouve Toussaint Luciani, ancien élu et figure patriarcale de l'île, personnalité «éminemment respectée», comme l'écrivent les enquêteurs dans un rapport de synthèse, ou un transporteur de l'Isère, fortement incité par un truand grenoblois à verser son obole : 128 000 euros. Le prix à payer, lui a-t-on expliqué, pour qu'«un continental puisse investir tranquillement dans l'île».
Mais Nivaggioni a bien d'autres amis. Hauts placés. Alors que la SMS frise la faillite et que se resserre l'étau de l'instruction ouverte pour «abus de biens sociaux, faux et usage de faux, blanchiment, escroquerie, association de malfaiteurs», le tribunal de commerce d'Ajaccio, début 2008, lui évite, contre toute attente, les affres du redressement judiciaire. C'est qu'entre- temps deux hommes providentiels sont arrivés du continent. Le premier, c'est Jean-Luc Schnoebelen. Celui qu'Angelini prévient de son déjeuner avec Squarcini. Ancien de Bouygues et de la Lyonnaise des Eaux, il dirige les 3 500 salariés et la cinquantaine de sociétés à travers le monde du groupe Ginger, coté en Bourse et spécialisé dans l'«ingénierie». Le second se nomme Eric-Marie de Ficquelmont. Il a été l'éminence grise d'Henri Proglio à la tête de Veolia, avant d'être mis à l'écart en 2006. Aussi secret que redouté, il possède un carnet d'adresses long comme le bras, une technique éprouvée en matière de marchés publics et une prudence de Sioux : pas d'autre agenda qu'un carnet en papier dont il déchire chaque soir la page du jour.
Ficquelmont et Schnoebelen s'acharnent à sauver la SMS : chacun met près de 200 000 euros dans l'entreprise. «Qu'est-ce que vous allez vous foutre là- dedans, si c'est pas indiscret ?», s'insurge l'un des actionnaires de Ginger au téléphone, fin 2007, aussi surpris que les enquêteurs de voir Schnoebelen s'embarquer dans cette galère. Réponse de l'intéressé : «Je peux pas en parler au téléphone... C'est lié à Ginger pour d'autres raisons... On a rendu service plus ou moins aux politiques...» Deux jours plus tard, il répète au président du conseil de surveillance : «On nous a demandé un service là-dessus (...). Aux plus hautes instances de... Aux plus hautes instances !» Fanfaronnades ?
A l'autre bout du fil, si l'on peut dire, les policiers sont sur les charbons ardents. Certes, Schnoebelen a, il le reconnaît lui-même, «une très grande gueule» et un culot à toute épreuve. En décembre 2007, il a été jusqu'à rencontrer Alain Juillet, chargé de l'intelligence économique à Matignon, pour lui parler des problèmes de la SMS, après la cavale de Nivaggioni. Mais tout de même, quel zèle, quelle énergie déployée pour cette société ! Chaque jour, les enquêteurs, pendus à leurs écoutes, font plus ample connaissance avec les bonnes fées qui se penchent sur la société de sécurité.
à suivre...

Marie-France Etchegoin, Ariane Chemin
Le Nouvel Observateur
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MessageSujet: Re: Les secrets du «dossier Powell»   Les secrets du «dossier Powell» EmptyMer 15 Oct - 11:39

suite...

Angelini, contrairement à ce qu'il prétendra par la suite, se dépense lui aussi sans compter : coups de fil quasi quotidiens au fils du fugitif et au repreneur Schnoebelen, rencontre avec le nouveau comptable, débats sur la politique commerciale et salariale... «Mon amitié avec Nivaggioni est ancienne et profonde mais c'est avant tout le sort des 300 salariés de la SMS qui a préoccupé l'élu que je suis», se justifie-t-il aujourd'hui. Il jure en tout cas que ce n'était pas au menu du déjeuner chez Maxim's.
Angelini a pu compter, en revanche, sur Didier Vallé, avec lequel il s'entretient régulièrement. Un autre protagoniste haut en couleur, dans ce club étroitement surveillé par les enquêteurs. Vallé, ancien des Renseignements généraux, a été le collaborateur de Bernard Squarcini, qui l'a décoré de l'Ordre national du Mérite, peu après la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. «J'ai fait de même avec tous ceux qui ont travaillé avec moi», sourit le Squale. Il sait bien ce qu'on peut dire, l'usage que font ses ennemis de cette amitié qu'il ne renie pas, et toutes les rumeurs qui entourent les activités de Didier Vallé. Le retraité des RG a en effet créé une société de «consulting» et mené en 2005 et 2006, des travées de l'Assemblée de Corse jusqu'aux colonnes des journaux, une efficace campagne de lobbying pour que Veolia rachète la SNCM. Il s'occupe aussi activement de tous les marchés de la SMS, entre deux voyages au Burkina Faso, au Bénin ou en Côte d'Ivoire. Des pays qu'il parcourt «bénévolement», confie-t-il aujourd'hui, pour... la «fondation humanitaire» de la Pefaco, une société espagnole spécialisée dans l'implantation des machines à sous ou le rachat des casinos, et qui emploie aussi Alain Orsoni. De quoi nourrir le fantasme de la pieuvre affairiste qui veut dévorer la Corse. Ou de ces «flics insulaires» qui jouent un double jeu.
L'affaire SMS rend fou. Drôle de dossier - baptisé «Powell» par les enquêteurs ! - où des policiers des RG s'enquièrent auprès des opérateurs de l'éventuelle surveillance de leurs lignes par leurs collègues de la PJ qui les jugent trop proches de la «SMS Connection», pendant que les nouveaux dirigeants de la société de sécurité communiquent eux sur des portables prétendument «sécurisés»... Vaine précaution. Car tout va se précipiter autour d'un dernier épisode rocambolesque : un vrai faux passeport.
Le 10 janvier 2008, Jean-Luc Schnoebelen appelle le fils du fuyard Nivaggioni : «Normalement, je ramène le diplôme d'Antoine. - C'est quoi le diplôme ? - Ben, t'es con ! Réfléchis.» Angelini a l'esprit plus vif : «Très bien, excellent», s'exclame-t-il à l'annonce de cette «bonne nouvelle». Diplôme ? Les policiers ont leur idée : le trio cherche des faux papiers pour exfiltrer le fuyard. Leur contact ? Un ancien légionnaire, qui connaît Eric de Ficquelmont depuis dix ans. Ce baroudeur du continent noir possède plusieurs passeports, dont un israélien, et dans sa cave, des armes détournées d'un stock de l'armée. On lui a promis une place à la SMS, «pour développer les activités en Afrique». C'est lui, l'ancien légionnaire, qui est chargé d'adresser un dossier bidon à la mairie d'Amiens pour obtenir des faux papiers. Las ! Les documents sont saisis avant même d'arriver dans le maquis.
Le 17 janvier 2008, Schnoebelen, Ficquelmont et Angelini sont interpellés et placés en garde à vue. Seuls les deux premiers sont mis en examen, mais ils nient farouchement toute implication dans la fabrication du passeport. «Depuis, l'ex-légionnaire a totalement dédouané mes deux clients, dit Me François Binet, avocat des dirigeants de Ginger. Quant aux écoutes brandies par les enquêteurs, on sait bien qu'on peut leur faire dire ce qu'on veut. Messieurs Schnoebelen et Ficquelmont ont eu le courage d'investir à titre personnel pour aider une entreprise en difficulté. Ils ont appris à leurs dépens qu'il est risqué de faire des bonnes actions en Corse.» En mars dernier, les deux hommes, «dégoûtés», ont pris leurs cliques et leurs claques. Ils n'ont plus aucun lien ni aucune part dans la SMS, assure leur avocat. Antoine Nivaggioni a été vu au moins à deux reprises depuis sa cavale, mais il reste introuvable. Quant à Angelini, il travaille toujours à son destin politique et prépare les élections territoriales de 2010, malgré la «cabale politico-judiciaire» dont il se dit victime. Entretemps, son rendez-vous secret avec le patron du renseignement a fini par «fuiter». Un coup tordu des «grandes oreilles» et de la PJ ? Maudits dossiers corses ! Bernard Squarcini, le superflic, l'homme qui a la charge de surveiller les réseaux terroristes islamistes, se voit contraint de répondre publiquement à un misérable tract polycopié. Mais sur cette île, où les assassinats s'enchaînent depuis quelques mois sans qu'aucun ne soit jamais élucidé, rien n'est anodin. Il y a trois semaines, lors d'une conférence de presse, Alain Orsoni, prévenu par la police qu'on cherchait à l'abattre, a dénoncé le «jeu dangereux» de deux fonctionnaires du commissariat d'Ajaccio, les citant nommément. Tracts anonymes, rumeurs, «poussettes»... Gilles Leclair, nommé patron de la sécurité en Corse après l'«affaire Clavier», débarque au beau milieu de cette guerre des polices en homme averti. Quand il était encore au ministère de l'Intérieur, il a supervisé une bonne partie du dossier Powell...

Jean-Christophe Angelini, le «natio» empressé.
Ce courtois conseiller territorial est le nationaliste qui monte en Corse. Nicolas Sarkozy a placé beaucoup d'espoirs en lui. Mais il s'est beaucoup démené pour aider la SMS, au point d'être mis en examen dans une rocambolesque affaire de faux passeport.
Antoine Nivaggioni, le patron en cavale.
Gérant de fait de la SMS, il est en cavale depuis le 19 novembre 2007. Il est accusé d'abus de biens sociaux, de blanchiment et d'escroquerie. Le préjudice au détriment de la chambre de commerce s'élèverait à 3 millions d'euros.
Alain Orsoni, du FLNC au foot.
Fondateur du MPA, vitrine légale du FLNC Canal habituel, il se réfugie au Nicaragua à la fin des années 1990, où il travaille pour le compte de la Pefaco, société de jeux basée à Barcelone. Pourquoi est-il revenu à Ajaccio cet été ? Pour reprendre le club de football local, dit-il.
Jean-Luc Schnoebelen, le continental à la rescousse.
Patron du groupe Ginger, une société d'ingénierie cotée en Bourse, il a voulu, avec un ancien dirigeant de Veolia, tenter de sauver la SMS. Il s'est retrouvé embarqué dans une «enquête corse» qui lui vaut aujourd'hui une mise une examen.
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MessageSujet: Re: Les secrets du «dossier Powell»   Les secrets du «dossier Powell» EmptyMer 15 Oct - 11:39

Squarcini veut porter plainte

Le Nouvel Observateur. - Vous êtes l'une des cibles d'un long tract anonyme diffusé le 2 octobre à Ajaccio, qui cite des policiers, qualifie d'«indics» un certain nombre d'anciens nationalistes et évoque des «officines barbouzardes»... Votre réaction ?
Bernard Squarcini. - Je suis victime d'une campagne de diffamation. J'ai l'habitude, j'étais déjà cité dans le faux fichier Clearstream... C'est la deuxième fois en deux ans qu'un tract de cette nature circule en Corse. Pas besoin d'être un grand expert des affaires corses pour s'apercevoir que ce texte n'est qu'une mauvaise bouillabaisse.
N O.-D'où vient le coup ?
B. Squarcini.- Le tract est posté de Bastia mais il vient sans doute du sud ajaccien. On peut y voir des règlements de comptes entre nationalistes. Mais dans ce galimatias, on reconnaît surtout un certain jargon policier. Je suis en train d'étudier les suites judiciaires à donner à ces attaques. Le procureur d'Ajaccio, José Thorel, a déjà ouvert une enquête. De mon côté, j'envisage une plainte pour propagation de fausses nouvelles et dénonciation calomnieuse. Je vais d'abord demander le soutien du ministère de l'Intérieur et de Michèle Alliot-Marie.



Le Nouvel Observateur
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MessageSujet: Re: Les secrets du «dossier Powell»   Les secrets du «dossier Powell» EmptyMer 26 Nov - 15:00

L’attentat contre la voiture de Robert Saby, le directeur adjoint de la police judiciaire d'Ajaccio, n’est qu’ un nouvel et troublant épisode de cette dangereuse "affaire Powell" révélée il y a deux mois dans le Nouvel Observateur ("L'affaire corse qui inquiète le pouvoir", par Ariane Chemin et Marie-France Etchegoin (09/10/2008).
Depuis 2006, des enquêteurs de la PJ s’intéressent à une société de Sécurité privée corse créée en 2000 par d’anciens nationalistes ajacciens reconvertis dans les affaires. En novembre 2007, la justice décide de le poursuivre le gérant de fait de la SMS, Antoine Nivaggioni, pour abus de biens sociaux, blanchiment et marchés truqués. Las ! Lorsque les policiers veulent le "cueillir" chez lui, Nivagionni s’est fait la belle. Du coup, le soupçon qu’il ait été prévenu par des amis des renseignements généraux prend corps à la PJ. Placés sur écoutes, Nivaggioni et ses amis entretiennent en effet de fréquentes et troublantes conversations avec un ex-policier des RG à la retraite, Didier Vallé, mais aussi avec un fonctionnaire de la DCRG basé rue des Saussaies à Paris. Tous deux viennent d’être entendus à Marseille par les juges Tournaire et Duchaine, qui instruisent l’"affaire Powell".
Robert Saby, lui, est un commissaire divisionnaire de la PJ d’Ajaccio. Le gérant de la SMS et ses amis ne l’apprécient guère. Deux fois, déjà, depuis l’été, il avait été deux mis en cause. La première, par le nouveau responsable du club de foot (ACA) d’Ajaccio, Alain Orsoni, qui, lors d’une conférence de presse, le 15 septembre, n’avait pas hésité à citer publiquement son nom, en l’accusant de forger des "manipulations" et de répandre la rumeur selon laquelle il serait lié à plusieurs des sanglants récents règlements de compte qui ont cours depuis plus d’un an en Corse-du-Sud.

Attaque ad hominem

La seconde attaque vient d'Antoine Nivaggioni, ancien lieutenant d’’Alain Orsoni et du FLNC-Canal habituel, au milieu des années 1990. Dans un entretien au magazine Corsica de novembre, qu’il donne depuis le maquis, le patron de la SMS n'avait pas de mots assez durs pour cette PJ qui le presse d’abandonner sa cavale : "Dites[-lui] qu'il vaut mieux qu'il se rende maintenant car Squarcini est un manipulateur parfaitement capable de le faire assassiner", lui aurait, via des proches, indiqué un "commissaire de la direction de la police judiciaire d'Ajaccio" . Une attaque ad hominem, qui désignait pour les initiés le même commissaire Saby ("Guerre des polices en Corse", le Nouvel Observateur (09/11/2008)).
Interrogé sur un tract circulant à Ajaccio et mettant en cause les liens entre les nationalistes de la SMS et des policiers des RG, le fugitif expliquait aussi: "J'ai lu dernièrement que M. Squarcini soupçonne certains policiers d'être à l'origine de ce tract. (...) Pour schématiser, je dirais que s'(...) opposent certains policiers que j'ai déjà mis en cause à d'autres qui se contentent de faire leur travail".

L'IGPN saisie

Il reprenait ainsi les propos du patron de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI) qui, dans un entretien au Nouvel Observateur ("Squarcini veut porter plainte", (09/10/2008)), s’expliquait pour la première fois sur cette sombre affaire. "Le tract est posté de Bastia mais il vient sans doute du sud ajaccien. On peut y voir des règlements de comptes entre nationalistes. Mais dans ce galimatias, on reconnaît surtout un certain jargon policier".
La veille de l’attentat contre la voiture de Robert Saby, le Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, avait déjà décidé de saisir l’IGPN pour enquêter sur les agissements des policiers des RG. Mais, à ce jour, Robert Saby est le seul à avoir fait les frais de cette guerre des polices. Il y a trois semaines, il apprenait qu’il était muté à Paris, où il rejoindra le 1er décembre l'Office central de lutte contre les jeux clandestins…

Ariane Chemin et Marie-France Etchegoin
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MessageSujet: Re: Les secrets du «dossier Powell»   Les secrets du «dossier Powell» EmptyJeu 4 Déc - 16:24

cheese mais suite quand même...

Révélations sur des écoutes compromettantes
Drôles de flics
Les documents que s'est procurés «le Nouvel Observateur» éclairent les étranges relations entre des fonctionnaires du renseignement et un nationaliste corse en cavale reconverti dans les affaires. La police des polices enquête
Le 7 mars 2007, rue des Saussaies, direction centrale des Renseignements généraux, Paris. Le téléphone sonne dans le petit bureau de Christian [Orsatelli. Le brigadier major des RG reconnaît tout de suite la voix et i accent de celui qui l'apostrophe gaiement : «Bonjour, mon ami... Il fait beau à Paris ?» Après les considérations politico-météorologiques d'usage, l'homme au bout du fil enchaîne : «Regarde, je vais te donner un numéro, tu regardes ? 06-16-07... Ca serait bien qu'on ait la réponse vite. - OK, mon ami. Ciao. Je t'embrasse.»
Qui est donc ce donneur d'ordres auquel ce policier de la Place-Beauvau ne semble rien pouvoir refuser ? Un collègue ? Un magistrat ? Ni l'un ni l'autre. C'est un nationaliste corse que des malversations financières ont placé dans le collimateur de la justice, et donc sur écoutes. Il s'appelle Antoine Nivaggioni et dirige une société de sécurité, la SMS (voir «le Nouvel Observateur» du 9 octobre). Que de- mande-t-il dans son langage à peine codé à l'avenant fonctionnaire ? De vérifier si d'autres policiers, ceux de la PJ qui sont à ses basques, font surveiller la ligne dont il donne le numéro de téléphone.
Ce genre de conversations entre le très serviable policier et le nationaliste aujourd'hui en cavale, l'IGPN risque d'en découvrir des dizaines. La police des polices vient en effet d'être saisie par Frédéric Péchenard, le directeur général de la Police nationale, soucieux de tirer au clair une histoire qui fait des dégâts dans toute la maison, de Paris à la Corse, du sommet (voir encadré) à la base. Il y a dix jours, la voiture du numéro deux de la PJ d'Ajaccio, Robert Saby, a explosé sur un parking. Un hasard ? Il était la cheville ouvrière de l'enquête sur la SMS et la tête de Turc d'Antoine Nivaggioni. Ambiance ...
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C'est désormais à la police des polices qu'il revient de trancher : Orsatelli, actuellement chargé du «séparatisme corse» à la DCRI, s'est-il contenté de faire son travail d'«officier traitant» - comme il dit ? Ou a-t-il aidé le nationaliste à se protéger des investigations de la PJ, voire à se soustraire à la justice ? Les écoutes téléphoniques pratiquées sur la ligne d'Antoine Nivaggioni dans deux procédures judiciaires, dont «le Nouvel Observateur» a pu prendre connaissance, témoignent en tout cas d'étranges pratiques. Entre trois potins mondains («J'ai mangé avec le gros Carlos, le chanteur, il est gentil comme tout...», dixit Orsatelli) et deux mystérieuses conversations agraires («Pense aux châtaigniers, je voudrais en acheter 2 ou 3 hectares»), voici aussi ce qu'on entend.
11 janvier 2007, llh45. Antoine Nivaggioni appelait déjà son «ami». Cette fois, il est écouté dans le cadre d'une enquête sur l'assassinat, en 2006, d'un nationaliste reconverti dans les machines à sous (1) : «Oh, c'est moi. J'te dérange pas ? Tu peux me taper [vérifier] un numéro ? [Nivaggioni dicte le numéro d'une plaque d'immatriculation.] Dismoi, tu me fais un rapport immédiatement ?»
Sept petites minutes plus tard, Orsatelli rappelle : «Un bougnoule, avenue Noël-Franchini [le commissaire précise l'adresse, donne le nom du propriétaire de la voiture, et même sa marque : 406 blanche] [...] Voilà, mon ami, allez, bisous, bisous, ciao.»

Bien avant l'IGPN, le juge Charles Duchaine, qui instruit depuis deux ans l'«affaire SMS», s'est interrogé sur ces curieux échanges. Le 10 novembre, il a fini par convoquer Christian Orsatelli comme témoin. Pourquoi «vérifier» la ligne 06-1607... ? lui demande le magistrat. «Je souhaitais simplement savoir si elle était surveillée pour protéger ma relation avec Antoine Nivaggioni», répond le policier quinquagénaire. Depuis 2002, il «traitait» le gérant de la SMS : à l'entendre, Nivaggioni était son indic. Il insiste à plusieurs reprises sur la qualité des «informations obtenues» et précise que sa hiérarchie, notamment le directeur central des RG de l'époque, Joël Bouchité, «était au courant de tout».
Le problème, c'est que cette ligne, comme d'autres «vérifiées» par le brigadier major, n'étaient pas au nom de Nivaggioni mais de certaines de ses relations. Plus ennuyeux, l'un de ces numéros est celui d'un entrepreneur qui aurait pu être «victime», selon les policiers de la PJ, d'une «extorsion de fonds menée par Antoine Nivaggioni»... Ce que constate aussi la Police judiciaire, c'est que les suspects mis sur écoutes - aussi bien dans l'enquête sur l'assassinat que dans le dossier SMS - ont abandonné progressivement leurs téléphones mobiles pour passer leurs appels à partir de cabines publiques, jugées plus sûres. Selon elle, ces suspects «ont été manifestement informés des surveillances» dont ils faisaient l'objet. Du coup, tous les soupçons sont permis. Nivaggioni s'est enfui le 20 novembre 2007, quelques heures avant l'arrivée chez lui des équipes de Robert Saby. Et s'il avait été prévenu de son arrestation imminente ? «Cette hypothèse rend les flics de la PJ véritablement furieux», explique un haut responsable du ministère de l'Intérieur.
Tout est possible en effet dans ce nouveau feuilleton insulaire, où les boeufs-carottes risquent de retrouver quelques personnages hauts en couleur. 16 octobre 2006, toujours le même bureau de la Place-Beauvau. Orsatelli sonne Nivaggioni pour lui parler du papier «Le gang qui fait trembler la Corse» que s'apprête à publier le magazine «le Point» (2) trois jours plus tard. «T'avais un truc à dire ou à enlever [...] pour l'article ? J'suis avec un de mes amis, là. Tu veux que je te le passe, comme ça y t'explique.»
L'ami en question, c'est Marc Francelet, un journaliste très entreprenant, mis en examen notamment pour avoir favorisé - contre rémunération - la publication d'articles de complaisance dans plusieurs journaux.
A ce jour, rien n'a été reproché à Christian Orsatelli, ni à d'autres policiers des RG locaux ou à la retraite, dont les interventions étonnent tout autant la Police judiciaire. Seul le commissaire Saby, de la PJ d'Ajaccio, a été «promu» à Paris. Pour sa sécurité et dans son intérêt, lui a-t-on expliqué. Ulcéré par les méthodes de certains RG, il aurait eu le tort de faire de cette histoire un «combat personnel et obsessionnel». Antoine Nivaggioni, lui, est toujours en cavale, ce qui ne laisse pas d'intriguer une pointure de la police insulaire : «Pourquoi tant de risques pour une affaire d'abus de biens sociaux ? Que cache V ex-dirigeant de la SMS ?» Du maquis, Nivaggioni a juste fait savoir qu'il se rendrait une fois Robert Saby parti. Ce dernier a quitté l'île le 1er décembre.

(1) Paul Giacomoni, qui, d'après les enquêteurs, s'était brouillé avec Alain Orsoni, son patron dans h société de jeux Pefaco, et très proche de Nivaggioni
(2) Sous la signature d'un journaliste dont l'hebddomadaire s'est depuis séparé.




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MessageSujet: Re: Les secrets du «dossier Powell»   Les secrets du «dossier Powell» EmptyJeu 4 Déc - 18:49

Je n'ai pas tout lu et je n'ai que survolé l'affaire.

En général, lorsque tu commence à bénéficier de passe droit, que tu a des rendez vous suspects, c'est que tu soit très bêtes, soit très dans la mouvance délationniste ...
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