| | Une idée (mauvaise) par jour | |
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Antone Administrateur
Nombre de messages : 21049 Age : 66 Date d'inscription : 02/09/2004
| Sujet: Une idée (mauvaise) par jour Ven 15 Fév - 9:05 | |
| MEMOIRE DE LA SHOAH Enseignement de la Shoah en CM2 : la presse française s'interrogeNOUVELOBS.COM | 15.02.2008 | 09:33 Risque d'"électrochoc émotionnel" selon Libération, "proposition effarante" pour L'Humanité, "diktat que rien ne vient expliquer" estime l'Est républicain: la décision de Nicolas Sarkozy d'associer chaque enfant français à la mémoire d'un enfant victime de la Shoah fait vivement réagir les éditorialistes. Nombre d'entre eux font le parallèle avec "la malencontreuse expérience de la lecture obligée de la lettre de Guy Môquet".
Nicolas Sarkozy au mémorial de la Shoah (c) Reuters
Après l'annonce de la décision de Nicolas Sarkozy d'associer chaque élève de CM2 à la mémoire de la Shoah, la presse française a vivement réagi, de façon pour le moins circonspecte, y voyant au mieux "une intention louable" et au pire "une proposition effarante". Dans Libération, Annette Lévy-Willard estime qu'"un président de la République, même démocratiquement élu, n'a pas vraiment légitimité à faire des cours d'histoire télécommandés". Faisant un parallèle avec "la malencontreuse expérience de la lecture obligée de la lettre de Guy Môquet", elle observe que "sans en débattre avec les historiens, les enseignants et surtout la communauté juive, (Nicolas Sarkozy) décide d'imposer maintenant, et à des enfants de 10 ans, ce principe contesté et simpliste d''électrochoc émotionnel'". "Tyrannie de la pénitence"Pas tellement d'adhésion non plus chez Pascal Bruckner, dans Le Figaro. "Cela n'ajoute rien, hormis du pathos", critique le philosophe. "Les jeunes sont gavés de Shoah depuis des années et cela n'a pas empêché la montée de l'antisémitisme dans les banlieues". Présenter les Juifs comme des victimes fait courir le risque d'une "surenchère, d'exhibition des souffrances" chez "ceux qui les jalousent, dans l'espoir de les détrôner". Il dénonce au passage une "tyrannie de la pénitence", et la confusion entre "mémoire et histoire" : "Ce qui s'enseigne à l'école, c'est l'histoire (…) Le devoir de mémoire défini par Primo Lévi est l'obligation faite aux survivants de raconter. Pas de commémorer." "Les recettes de la téléréalité"L'Humanité, sous la plume de Maurice Ulrich, s'indigne de cette proposition "proprement effarante": "On n'invite pas impunément des milliers d'enfants à vivre avec des fantômes (...) C'est faire entrer dans l'âme la culpabilité et la mort". Cette proposition, qui "apparaît pour l'instant assez mal ficelée" selon Francis Lachat dans Le Courrier picard, est "une répétition de la lettre de Guy Môquet, alors qu'éduquer ne saurait être affaire d'émotion, comme l'ont rappelé enseignants et psychologues", note Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées. Même son de cloche au Progrès, où Francis Brochet explique que c'est "comme si l'on plaquait sur la Shoah les recettes de la téléréalité, où l'on surjoue chaque sentiment, dans l'excès et l'exhibition, de peur d'ennuyer". "Attention: il est des sujets trop sensibles pour qu'on en fasse trop", met-il en garde. "C'est en aidant la jeunesse à maîtriser ses sentiments et en enrichissant sa connaissance de l'histoire, et de l'actualité, que l'on participe à la construction de la citoyenneté. Pas en faisant parrainer à ces gosses un enfant mort", écrit Daniel Ruiz dans La Montagne. "Surcharge affective"Michel Vagner ( L'Est républicain) est moins acerbe: "Même si l'intention du président (...) est louable, les instituteurs n'avaient pas besoin de ce rappel, ni de ce diktat que rien ne vient expliquer. Ils savent comment aborder le génocide, en classe, collectivement, sans y mettre de surcharge affective." Bernard Revel, de L'Indépendant du Midi, est plus compréhensif: "Mettre des noms à la place de chiffres abstraits aide à mieux comprendre". Avant de préciser aussitôt que "la démarche doit être soutenue par tout un ensemble pédagogique". L'éditorialiste de la République du Centre, Jacques Camus, est le plus critique: "Nicolas Sarkozy devient inquiétant". Son initiative "semble relever de ces soudaines lubies élyséennes plus spectaculaires que réellement réfléchies", observe-t-il. Plus modéré, Patrice Chabanet ( Le Journal de la Haute-Marne) juge que "l'idée de Nicolas Sarkozy sur le devoir de mémoire n'est pas critiquable sur le fond mais reste discutable sur la forme". "On peut légitimement se demander si des enfants de 10-11 ans ont les outils de la connaissance nécessaires pour prendre la mesure du génocide", s'interroge-t-il. | |
| | | vince Nebosja Krupnikovic
Nombre de messages : 4881 Age : 58 Date d'inscription : 06/02/2006
| Sujet: Re: Une idée (mauvaise) par jour Ven 15 Fév - 12:03 | |
| Plus grave, les antisémites seront aidés dans leur tache. Il sera facile de prétendre que les Juifs ont le pouvoir , humilient le peuple français qui n'a plus qu'a leur obéir.
C'est débile comme truc, et pourquoi les juifs et pas les autres victimes .
Impacte psychologique désastreux sur les enfants, pour mon fils ce sera niet , pas de ça ...On ne manipule pas les gosses | |
| | | V Carlos Borges
Nombre de messages : 1268 Date d'inscription : 19/07/2006
| Sujet: Re: Une idée (mauvaise) par jour Ven 15 Fév - 12:28 | |
| En plus il y aurait fatalement des hasards malheureux où l'enfant juif victime de la shoah aurait été arrêté par l'arrière grand-père de celui qui serait associé à sa mémoire. | |
| | | Antone Administrateur
Nombre de messages : 21049 Age : 66 Date d'inscription : 02/09/2004
| Sujet: Re: Une idée (mauvaise) par jour Ven 15 Fév - 16:37 | |
| En voiture Simone | |
vendredi 15 février 2008, mis à jour à 14:00 MémoireShoah en CM2: Simone Veil fustige l'idée de SarkozyPropos recueillis par Anne Vidalie "Inimaginable, dramatique, injuste": l'ancien ministre n’a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d’un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2. la seconde, mon sang s’est glacé". Simone Veil, qui assistait mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n’a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d’un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2, dès la rentrée prochaine. "C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste, tranche l’ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans! On ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l’école." Aux yeux de Simone Veil, la suggestion du Président de la République risque, en prime, d’attiser les antagonismes religieux. "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d’incarner le souvenir d’un petit juif?" s’interroge-t-elle. | |
| | | Speranza Reynald Pedros
Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 12/01/2007
| Sujet: Re: Une idée (mauvaise) par jour Ven 15 Fév - 16:59 | |
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| | | Speranza Reynald Pedros
Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 12/01/2007
| Sujet: Re: Une idée (mauvaise) par jour Lun 18 Fév - 11:48 | |
| - Citation :
- Quand Sarkozy joue avec le feu des émotions enfantines
«C’est inimaginable, insoutenable, dramatique, et surtout injuste.on ne peut pas infliger ça à des petits de dix ans, on ne peut pas demander à un enfant de s’identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter…» Ces mots sont ceux d’une femme qui fut raflée dans sa plus belle enfance, déportée, et dont toute la famille a péri dans les camps. Hommage soit rendu à Simone Veil. C’est par ces paroles qu’elle a réagi à la décision de Nicolas Sarkozy d’imposer, dès la rentrée prochaine, à chaque élève de CM2 de prendre en charge la mémoire d’une des victimes de la Shoah. Elle résume en quelques mots ce que tous les psys connaissent du psychisme des enfants qui parfois, trop souffrants, s’adressent à eux.
Tous les êtres en devenir sont travaillés par des fantômes, c’est notre destin d’humain que de porter une histoire, des souvenirs, une mémoire. Dès avant notre naissance, nos ascendants nous attribuent un prénom, projettent en nous les images de ceux qui nous ont précédés, nous indiquent, lorsqu’il ne nous le prescrivent pas, un avenir. Le plus souvent, ces fantômes, grand-père admiré revenu du front, sœur aimée et trop tôt disparue, portent, nourrissent, donnent du sens, permettent de se situer dans une lignée et de s’inscrire non seulement dans l’histoire de sa famille mais aussi dans celle de toute la société qui l’entoure. Ils sont un puissant facteur d’intégration.
Mais parfois ces fantômes nous hantent et nous encombrent. Ils sont un fardeau abominable, ils distillent le ressentiment, la haine de soi, la haine des autres. Ils désintègrent le lien social. Je ne veux pas ressembler à cette grand-mère maltraitante, mais c’est plus fort que moi, elle me colle à la peau… Parfois encore, de gentils fantômes tournent mauvais, ou d’horribles spectres désertent nos pensées inconscientes, nul ne connaît très bien le destin des revenants.
Cette décision «pédagogique» suppose que tous les enfants seraient formatés dans le même moule. Si certains pourront sans aucun doute s’emparer de l’histoire singulière d’un jumeau disparu, se l’approprier pour comprendre et pour grandir, pour s’inscrire dans une morale collective, d’autres ne rencontreront que les tourments de la culpabilité ou la terreur de l’innommable. Or la culpabilité est puissamment contre-productive, elle a vite fait de transmuter l’amour en haine. Ce projet produirait alors exactement l’inverse de ses objectifs : la haine de l’autre, le mépris du juif, l’exacerbation de l’antisémitisme. Nul ne sait en outre comment la famille de chaque enfant est en mesure d’accompagner ce travail.
Alors, à celui qui joue avec le feu des émotions enfantines, il faut dire clairement d’arrêter ses instrumentalisations. Arrêter de vouloir traquer la délinquance chez les mômes de maternelle. Arrêter de vouloir enfermer des individus en prédiction de ce qu’ils pourraient accomplir. Arrêter de jouer avec nos coeurs, avec nos âmes en exhibant en permanence le yoyo de ses tourments intimes. Arrêter cette prestidigitation fébrile qui sature les sens et paralyse le jugement. Arrêter cette inflation narcissique par laquelle il peut embarrasser, humilier, blesser tout en exultant de ses actions et de ses valorisations personnelles.
Il est des signes qui ne trompent pas : j’ai eu la nausée en entendant cette nouvelle…lorsqu’un mouvement s’organise et empoisonne les autres sans incommoder celui qui l’exerce, l’organisation perverse n’est pas loin. Et si le sang de Simone Veil s’est glacé instantanément, c’est que tombée dedans petite, elle en reconnaît, hélas, parfaitement les effets.
• Serge Hefez • Anch'eiu so statu stumacatu quandu aghju imparatu sta scimizia. | |
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