Mauvaise limonade pour les modérés?

Un élu nationaliste corse en garde à vue à Paris, un faux passeport saisi dans une mairie

18/01/2008-16h22 - J-M.D, H.G. et A.M. - © Le Point.fr
EXCLUSIF LEPOINT.FR - Jean-Christophe Angelini, secrétaire général du Parti de la nation corse (PNC), a été interpellé avec quatre autres individus soupçonnés d’avoir contribué à la fuite d’Antoine Nivaggioni, homme d’affaires poursuivi pour blanchiment et abus de biens sociaux. Les enquêteurs ont saisi dans une mairie de la Somme un passeport en cours de fabrication destiné au fugitif.

Mauvaise limonade pour les modérés? 624_Montage

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Antoine Nivaggioni et Jean-Christophe Angelini © AFP

Jean-Christophe Angelini, ainsi que deux autres personnes, dont Jean-Luc Schnoebelen, le président du groupe d’ingénierie Ginger, sont en garde à vue depuis jeudi soir à l’Office central de répression de la grande délinquance financière, à Nanterre. Également gardé à vue, le directeur général de Ginger, Éric-Marie de Ficquelmont, ancien haut responsable du groupe Veolia, a lui été relâché vendredi matin.

Leader autonomiste corse, Jean-Christophe Angelini, âgé de 31 ans, a été interpellé jeudi après-midi à Paris à la sortie d’un restaurant du 17e arrondissement, dans le cadre de l’enquête ouverte à Marseille sur les finances de la Société méditerranéenne de sécurité (SMS), dont le dirigeant, Antoine Nivaggioni, est en fuite depuis le 20 novembre 2007. Jean-Luc Schnoebelen et Éric-Marie de Ficquelmont, déjà actionnaire à 40 % de la SMS, se préparaient apparemment à en prendre le contrôle.

Élu municipal et territorial, secrétaire général du Parti de la nation corse (PNC), Jean-Christophe Angelini, qui s’oppose à la violence politique en Corse, est considéré par le gouvernement comme un élément stabilisateur sur l’île. La semaine dernière encore, il s’était opposé à l’occupation, suivie d’un incendie, de l’Assemblée territoriale de Corse par plusieurs dizaines de nationalistes.

Faux passeport

Les enquêteurs surveillaient depuis plusieurs semaines l’entourage d’Antoine Nivaggioni. C’est ainsi qu’ils ont appris qu’une entrevue devait avoir lieu à Paris entre les repreneurs de la SMS, qui connaît d’importantes difficultés financières, et certains de ses dirigeants, en compagnie de Jean-Christophe Angelini. Les surveillances policières conduisaient en outre à penser que le rendez-vous parisien serait suivi d’un contact direct avec Antoine Nivaggioni. Selon nos informations, un passeport en cours de fabrication a été saisi par les enquêteurs dans une mairie du département de la Somme Il aurait été destiné à favoriser la fuite d’Antoine Nivaggioni.

Au sein de la SMS, qui détient notamment les marchés de la sécurité des aéroports d’Ajaccio, de Toulon-Hyères et de Saint-Tropez, Antoine Nivaggioni est soupçonné d’avoir détourné plus de deux millions d’euros entre 2003 et 2006 à partir de la SMS. Dans cette affaire aux allures de scandale financier, plusieurs personnalités ont été placées en détention provisoire, dont le président de la chambre de commerce d’Ajaccio, Raymond Ceccaldi.

Per avà,ùn vecu micca ciò ch'elli li ponu rimpruverà? D'esse amicu cù un tippu chì vole fughje?
Eppò nunda ùn permette di dì chì ghjè ellu chì hà fattu u "faux-passeport",forse ch'ellu hè statu chjappu solu perchè era cù ste ghjente in Pariggi...ci vulerebbe à sapè perchè... arf

Wait and see Idea

Corse : les contacts entre l'Etat et les autonomistes sont compromis

LE MONDE | 22.01.08 | 14h05 • Mis à jour le 22.01.08 | 14h05

'interpellation, jeudi 17 janvier, de Jean-Christophe Angelini et son incarcération lundi 21 à la maison d'arrêt de Luynes (Bouches-du-Rhône) ont-elles parasité des contacts discrets entre l'Etat et les nationalistes corses opposés à la violence ?
Le jeune leader autonomiste, chef de file du Parti de la nation corse (PNC) et élu territorial, a été mis en examen pour "association de malfaiteurs et faux et usage de faux" dans le cadre d'une enquête visant des détournements de fonds à la Société méditerranéenne de sécurité (SMS).
Six personnes, dont un mineur, toutes proches des cercles indépendantistes, ont été interpellées, lundi 21 janvier, dans le cadre de l'enquête sur l'incendie qui a ravagé, le 12 janvier, les bureaux du conseil exécutif de l'Assemblée de Corse, en marge d'une manifestation de protestation contre "la répression de l'Etat". Lundi soir, alors que l'une d'elles était toujours entendue au commissariat de Bastia, de violents heurts ont opposé quelques manifestants aux forces de l'ordre, blessant six gendarmes.
Or, selon ses proches, M. Angelini aurait rencontré à Paris "un représentant du gouvernement" afin de "faire le point sur la situation très tendue de la Corse", quelques heures avant son arrestation à la sortie d'une brasserie des Champs-Elysées.
Son entourage affirme que M. Angelini, dont les contacts avec le gouvernement avaient été rompus voilà près de trois ans pour cause d'alliance électorale avec les nationalistes soutenant la lutte armée, aurait été approché par une ancienne "source" peu après la manifestation du 12 janvier à Ajaccio, qui s'était soldée par l'occupation sauvage des locaux de l'Assemblée de Corse et un incendie qui avait ravagé les bureaux du conseil exécutif. M. Angelini, présent dans le cortège ajaccien, avait refusé de s'associer à l'envahissement de l'Hémicycle régional, avant de se désolidariser publiquement de cette initiative (Le Monde du 15 janvier).
Ces "contacts" entre l'Etat et une partie de la mouvance nationaliste se seraient doublés, d'après plusieurs sources, de tentatives d'alléger le sort judiciaire de M. Angelini en échange d'informations sur la situation d'Antoine Nivaggioni, le fondateur et patron de la SMS, toujours en fuite. "Dimanche matin, nous avons reçu un appel téléphonique d'une personne de confiance qui nous a déjà servi de passerelle avec le gouvernement, affirme un militant très proche de M. Angelini. Celle-ci nous a proposé un deal : Jean-Christophe sortait indemne de son arrestation si nous acceptions de livrer des informations sur le sort d'Antoine (Nivaggioni)."
L'interpellation, puis l'incarcération de M. Angelini viennent aggraver une situation locale déjà très tendue depuis plusieurs semaines. De nombreuses interpellations ont eu lieu, ainsi que des plasticages à répétition.
"La Corse traverse une grave crise : la sienne propre et celle de la France", estime Camille de Rocca-Serra, le président (UMP) de l'Assemblée de Corse. Reçu la semaine dernière à l'Elysée, cet élu proche de Nicolas Sarkozy assure toutefois que le gouvernement "s'efforce de tirer la leçon de ces événements et met tout en oeuvre pour sortir de la crise par le haut". Mais, reconnaît le député, "il appartient aussi aux élus locaux de s'emparer des problèmes de l'île : nous sommes à un tournant, tout le monde doit prendre ses responsabilités".
Les nationalistes corses s'épuisent dans des querelles internes opposant partisans de la violence clandestine et modérés appelant au dialogue, sur fond de radicalisation d'une partie de la base, menée par une nouvelle génération de jeunes militants difficilement contrôlables par les anciens.
Leur profil colle, pour un responsable de la sécurité dans l'île, avec le portrait-robot de plusieurs "jeunes" interpellés dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de l'Assemblée : "Du petit, de l'obscur, du sans-grade", estime le policier, qui juge "difficile à contenir" la menace d'actions de plus en plus dures. Reste que le traitement apporté depuis plusieurs semaines par la justice antiterroriste et les parquets locaux - "58 interpellations en deux mois pour même pas trois mises sous écrou", souligne un policier ajaccien - agace les services de sécurité locaux.
Dernier épisode en date, plusieurs responsables nationalistes, y compris ceux d'organisations ayant condamné l'occupation de l'Assemblée de Corse, ont été cités à comparaître devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio le 29 février prochain pour leur participation à la manifestation du 12 janvier.
"Il y a un manque évident de discernement en matière de priorités. Ça part en vrille, ça s'excite de tous les côtés, et on va finir par en arriver au drame", prophétise un fonctionnaire corse chargé de la lutte antiterroriste.
Antoine Albertini

Citation :: Reste que le traitement apporté depuis plusieurs semaines par la justice antiterroriste et les parquets locaux - "58 interpellations en deux mois pour même pas trois mises sous écrou", souligne un policier ajaccien - agace les services de sécurité locaux.

"Il y a un manque évident de discernement en matière de
priorités. Ça part en vrille, ça s'excite de tous les côtés, et on va
finir par en arriver au drame", prophétise un fonctionnaire corse chargé de la lutte antiterroriste.

Voila tout est dit arf

Reynald Pedros Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 12/01/2007

Citation :: Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789

Art. 16 :Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation
des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

Speranza a écrit:

Citation :: Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789

Art. 16 :Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation
des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

La rebellion devient un droit dans certaines situations.

Encore un peu et ça va être bon

Reynald Pedros Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 12/01/2007

vince a écrit:

Speranza a écrit:

Citation :: Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789

Art. 16 :Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation
des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

La rebellion devient un droit dans certaines situations.

Encore un peu et ça va être bon

La rébéllion oui, mais dans les urnes. Wink

Reynald Pedros Nombre de messages : 1673 Date d'inscription : 12/01/2007

Comme l'a si bien dit Jean Vitus Albertini sur RCFM, si vraiment on soupçonnait Angelini d'aider Nivaggioni dans sa fuite, alors pourquoi l'avoir arrêter au lieu de se laisser conduire au fuyard en le suivant, bizarre n'est ce pas ?

La Corse traverse une nouvelle période de tensions, par Antoine Albertini

LE MONDE | 28.01.08 | 13h56 • Mis à jour le 28.01.08 | 14h23

Consultez les dépêches vidéo des agences AFP et Reuters, en français et en anglais.
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Surenchère nationaliste et répression : la Corse renoue avec une de ces périodes de tensions qui la secouent à intervalles réguliers.
En moins de deux semaines, l'île a été marquée par l'incendie de l'Assemblée de Corse par de jeunes éléments radicaux, une demi-douzaine d'attentats, de violentes échauffourées en marge de plusieurs rassemblements nationalistes. Dans le même temps, des magistrats ont dû rendre leur jugement derrière une haie de gendarmes mobiles casqués...

Les élus de l'île font part de leur désarroi. Ils critiquent le désengagement de l'Elysée du dossier. Confronté à ce bouillonnement, l'Etat ne semble pas décidé à dévier de sa stratégie du "coup de filet". En 2007, cette approche sécuritaire a porté ses fruits sur le plan statistique : plus de 200 interpellations ont eu lieu dans les milieux proches de la mouvance nationaliste radicale, 68 armes de poing ont été saisies, ainsi que 74 armes d'épaule, 1 lance-roquettes et plus de 10 000 munitions.

Mais cette politique répressive n'est pas parvenue à faire oublier que l'année 2007 s'est écoulée au rythme d'un attentat commis tous les deux jours et demi ; surtout, ladite politique apparaît désormais comme l'unique voie de règlement de la question corse.
Ainsi, la situation locale est jugée "préoccupante" par nombre d'élus et autant de représentants de l'Etat, au premier rang desquels les responsables des services de sécurité. "Il faut relativiser, tempère l'un d'eux, mais il est vrai que nous traversons une zone de turbulences : les nationalistes sont désunis, c'est dans ce type de contexte que quelques radicaux peuvent se lancer dans l'aventurisme."
Très impliqué dans le dossier corse depuis 2002 et après plus d'une trentaine de déplacements dans l'île, Nicolas Sarkozy, confronté à des difficultés au plan national, paraît se désintéresser de la question insulaire. "La situation actuelle relève de la gestion des affaires locales et d'un éventuel traitement judiciaire lorsque cela est nécessaire", souligne-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
Cet aveu sème le trouble jusque dans les rangs de la majorité présidentielle en Corse. "Il est venu trente fois, nous a demandé de serrer les rangs en nous assurant de son soutien et aujourd'hui, il est pratiquement aux abonnés absents", tempête un conseiller territorial UMP sous couvert d'anonymat.
Elu communiste à la région et farouche opposant des nationalistes, Michel Stefani fustige quant à lui "un cycle de répression de l'Etat et de surenchère des nationalistes qui occulte les vraies difficultés de la Corse avec une pauvreté qui gagne du terrain et touche désormais toutes les couches de la population".
Menacée d'une rupture depuis plusieurs mois, la coalition électorale nationaliste Unione naziunale doit faire face à l'incarcération de Jean-Christophe Angelini. Ce jeune conseiller territorial autonomiste, leader du PNC (Parti de la nation corse), opposé à la violence et présenté comme un élément modérateur du jeu politique nationaliste, a été mis en examen le 20 janvier pour "association de malfaiteurs" et "faux". Il est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la cavale d'Antoine Nivaggioni, un militant nationaliste suspecté d'avoir commis d'importants abus de biens sociaux au préjudice de l'une de ses entreprises, la Société méditerranéenne de sécurité.
Les conditions de l'interpellation de M. Angelini à Paris, jeudi 17 janvier, quelques heures après une entrevue avec Bernard Squarcini, patron de la direction de la surveillance du territoire (Le Monde du 21 janvier), et celles de son transfert pour une perquisition à son domicile de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), ont suscité de vifs remous dans la classe politique locale, y compris parmi ses adversaires.
"J'estime que le fait de conduire un élu menotté dans les rues de Porto-Vecchio est disproportionné par rapport à ce qui pourrait lui être éventuellement reproché", a ainsi regretté Camille de Rocca-Serra, président de l'Assemblée de Corse et député (UMP) de Corse-du-Sud.
Samedi 26 janvier, 1 500 personnes ont défilé dans les rues de Porto-Vecchio pour protester contre le "délit d'injustice" dont serait victime M. Angelini, concluant une semaine marquée par de nouvelles tensions. Trois jours auparavant, alors que cinq personnes étaient jugées pour l'incendie de l'Assemblée de Corse en marge d'une manifestation nationaliste le 12 janvier, l'audience du tribunal correctionnel d'Ajaccio a été marquée par de violents heurts, en plein prétoire, entre les forces de l'ordre et le public. Le lendemain, de nouveaux affrontements opposaient jeunes militants du mouvement U Rinnovu à un cordon de gendarmes mobiles face au palais de justice de Bastia. "La chape de plomb de la répression s'abat encore, et toujours, sur notre pays", a estimé un porte-parole du mouvement Corsica nazione indipendente.
Face à cette situation, la classe politique locale semble essentiellement préoccupée par la tenue prochaine des élections municipales et cantonales et retient son souffle en attendant un signe du gouvernement. Celui-ci pourrait venir de la rencontre proposée par François Fillon aux élus corses le 13 janvier. D'abord envisagé sous le seul angle de la sécurité, l'ordre du jour de ce rendez-vous a finalement été étendu à la "situation globale" de l'île à la demande de M. de Rocca-Serra. A ce jour, aucune date n'a cependant été fixée. Antoine Albertini

Article paru dans l'édition du 29.01.08.

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