Football - PSG, OL, OM : L’effet PLM est-il inéluctable?
François Thomazeau Les quatre plus grandes villes de France aux quatre premières places du classement de Ligue 1, Frédéric Thiriez en rêvait, le championnat l’a fait. Rappelons nous ce que disait voilà deux ans le président de la Ligue du football professionnel :
« La recette du succès est la stabilité. Si Marseille et Paris l’appliquent, ils vont forcément réussir. Leur potentiel est énorme. Il faut que l’on retrouve la trilogie PLM : Paris, Lyon, Marseille. Le jour où l’on aura PLM, le football français fera un malheur. »Avec Toulouse à la quatrième place, la prime à la population est encore plus nette.
C’est qu’on avait un tout petit peu oublié, par la faute ou la grâce du système de redistribution français, qui tente de corriger les disparités du territoire en répartissant de manière peu ou prou équitable le pactole généré par les droits télé, des vérités arithmétiques simples. Lyon, Paris et Marseille ont forcément plus de supporters que Lorient, Auxerre, ou l’En Avant Guingamp. Canal Plus ne s’y est jamais trompé, qui diffuse les matches du PLM à peu près trois fois plus que ceux des clubs de villes moins peuplées.
Les affluences au stade confirment également l’effet PLM, Marseille restant un solide leader devant Paris et Lyon.
Deux des équipes du PLM, l’OM et l’OL, disposent de leur propre chaîne de télévision câblée (le PSG se contentant pour l’instant d’une chaîne sur le web) et les sites officiels des trois clubs sont les plus fréquentés de la toile, dans le même ordre que les affluences au stade : Marseille, PSG, Lyon.
Inutile de se poser l’éternel dilemme de la poule et de l’oeuf… Que toute les motrices du football aient poussé le PLM sur les rails du succès est une évidence.
Mais le championnat de France a longtemps été une incongruité aussi artificielle que les découpages électoraux qui donnaient au monde rural une sur-représentation à l’Assemblée nationale. Voilà un mois, le conseil constitutionnel a décidé de mettre fin aux avantages qui permettaient à un député de la Lozère ou de la Creuse d’être élu avec moins de voix qu’un député urbain. Le football est au diapason, et le redécoupage en cours semble inéluctable.
Après tout, personne ne s’étonne de voir outre-Manche les clubs de Londres, Liverpool et Manchester occuper les devants de la scène. Aston Villa replace même cette saison Birmingham, deuxième ville d’Angleterre par sa population, dans le wagon de tête. Même phénomène en Italie, où Rome, Milan et Turin trustent les sommets, ou en Espagne, où Madrid et Barcelone ne laissent que des miettes aux villes moins peuplées. Le classement de la Liga connaît d’ailleurs le même phénomène que celui de la Ligue 1, les quatre villes les plus peuplées de la péninsule ibérique occupant les quatre premières places.
L’Allemagne fait exception avec l’aventure exceptionnelle d’Hoffenheim, qui est un peu l’AJ Auxerre d’outre-Rhin, mais ce parcours atypique et sans doute éphémère est compensé par la première place en Bundesliga du Herta Berlin qui, pour la première fois depuis longtemps, place la capitale allemande au sommet de son championnat.
Que cela plaise ou non à nos particularismes, il est à craindre que ne soient comptées les heures du football des campagnes et des clochers qu’incarnèrent longtemps Guy Roux ou Noël Le Graët.
Classement de Ligue 1:1 Lyon 49 points
2 Paris-SG 45
3 Marseille 44
4 Toulouse 44Classement par population:1 Paris 2 181 371 habitants
2 Marseille 839 043
3 Lyon 472 305
4 Toulouse 437 715