Le oui en a besoin...

Raffarin prédit une crise "politique" et "économique" en cas de "non"

Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a dramatisé mardi soir à Bordeaux l'enjeu du référendum du 29 mai sur la Constitution européenne en prédisant une double crise "politique" et "économique" en Europe en cas de "non" français.

Alors que son camp en appelle régulièrement à une nouvelle impulsion après le 29 mai, il a aussi tracé quelques pistes dans ce domaine tout en se refusant à apparaître lui-même comme un enjeu de la consultation.

En cas de rejet de la Constitution, "le choc politique naturellement sera un chaos et, notamment, nous en souffrirons sur le plan économique", a-t-il dit lors d'un dîner-débat en faveur du "oui" organisé par son club Dialogue et Initiative.

"Il n'y a pas de crise politique sans crise économique et s'il devait y avoir crise politique en Europe, nous devrons assumer de longs et longs mois de crise économique avec toutes les conséquences que nous connaissons hélas", a-t-il affirmé devant 900 convives.

Auparavant, Jean-Pierre Raffarin avait affirmé sur France 2 que "c'est un mensonge de dire qu'il y a un plan B" en cas de rejet du traité constitutionnel européen et que "ce n'est pas le gouvernement qui serait sanctionné par un vote non" le 29 mai. Invité de l'émission "Question ouverte", le Premier ministre avait également déclaré avoir "assez de courage et assez de prudence pour ne pas craindre l'avenir" alors que les rumeurs persistent sur son départ de Matignon.

"Si nous refusons ce traité, l'Europe sera assommée, l'Europe sera obligée de se retourner vers elle-même, de discuter entre les différents gouvernements pour d'abord décider si on fait un nouveau traité", avait poursuivi le Premier ministre. "Il n'y a pas de traité alternatif", avait-il martelé.

"Le choix du 29 mai n'est pas un choix de politique intérieure. Ce n'est pas le choix pour tel ou tel gouvernement, tel ou tel Premier ministre. C'est le choix pour la France", a lancé ensuite M. Raffarin à Bordeaux en présence de plusieurs ministres - Dominique Perben, Dominique Bussereau, Xavier Darcos, Frédéric de Saint-Sernin - et élus locaux.

Dressant des perspectives pour l'après-référendum, le Premier ministre a rappelé que "dès le mois de juin, une rencontre gouvernement/partenaires sociaux devrait permettre de faire un bilan des six premiers mois d'application du contrat France 2005". "Il faut relancer ensemble le dialogue social, notamment pour gérer ensemble les changements", a-t-il souligné.

Dans la dernière ligne droite de la campagne, M. Raffarin a pointé la "responsabilité des Français" qui s'apprêtent à voter "sous le regard du monde". "Le monde attend de savoir si l'Europe est capable d'avancer ou si elle va tâtonner, piétiner pendant qu'il avance et accélère", a-t-il affirmé.

Le camp du "oui" s'attend de fait à une intense couverture médiatique internationale dans les derniers jours de la campagne qui pourrait, estime-t-il, lui être favorable en soulignant les attentes de l'opinion internationale.

Le Premier ministre s'est aussi fait l'avocat de l'économie sociale de marché, telle que proposée par la Constitution européenne, et du modèle français là où Nicolas Sarkozy avait estimé jeudi que ce n'était "plus le meilleur". "L'économie sociale de marché ce n'est ni le laisser faire, ni la bureaucratisation extrême. C'est une économie qui s'appuie sur les forces du marché mais qui veut que tout cela soit tempéré avec une préoccupation réellement, authentiquement sociale", a-t-il insisté.

"C'est le moins mauvais de tous les systèmes existant dans le monde. Nous ne pouvons pas revenir à des systèmes économiques comme ceux du début du 20è siècle auxquels font semblant de croire un certain nombre de penseurs moustachus", a-t-il affirmé dans une allusion à José Bové.

ce n'est pas un sujet polémique!
On va être tous d'accord. Ce gars est une calamité.

Personnellement, je trouve cet argumentaire affligent!!! Aprés on dira que le débat est pauvre...

Pour ceux qui n'auront pas le temps de lire la constitution en entier...

http://europa.eu.int/constitution/download/summ_da.pdf

on a jamais autant parlé politique, c'est un des points positifs de cette affaire.

Antone a écrit:

on a jamais autant parlé politique, c'est un des points positifs de cette affaire.

Je suis entièrement d'accord, c'est pour ça que je mets ce lien parce que je trouve que le résumé est abordable...

je le remets...

http://europa.eu.int/constitution/download/summ_da.pdf

EN français ce serait mieux quand même...

macagnaman a écrit:

EN français ce serait mieux quand même...

Tu as raison Mac... Désolé...

http://europa.eu.int/constitution/download/oth250604_2_fr.pdf

On devrai le voir plus souvent, quel charisme el gringo, quel dynamisme, on sent le type qui peut courir le 100m en moins de 10s;capable de mobiliser et d'entrainer les foules et l'adhésion populaire rien que sur son nom, dans les chaumières on pleure à chaudes larmes en buvant ses paroles comme du petit lait

Ce qu'on peut dire c'est qu'il fait l'unanimité...

moi je vote non

ça y est Corsu est tombé du coté obscur de la force!
Si je te dis que ça embête Misgiu, tu ne veux pas voter oui?

même si voter oui embête Misgiu, je ne peux que voter non...

c'est terrible car je comprends qu'on veuille voter non, mais en même temps j'ai la certitude qu'il s'agit d'une occasion historique qu'on rate.

Antone a écrit:

ça y est Corsu est tombé du coté obscur de la force!
Si je te dis que ça embête Misgiu, tu ne veux pas voter oui? Mr. Green

Quels arguments... po po po... Digne de Sarko...

Antone a écrit:

c'est terrible car je comprends qu'on veuille voter non, mais en même temps j'ai la certitude qu'il s'agit d'une occasion historique qu'on rate.

Je comprends qu'on puisse voter oui, et je le ferai peut être, mais pourquoi, quand les partisans du oui disent qu'il n'y a pas de plan B et que l'on va faire une erreur historique c'est un argument et que lorsque les partisans du non disent que l'on renégociera c'est un mensonge et une tromperie...

J'ai vraiment du mal à comprendre...

Je caricature Antone parce que je sais que tu ne t'arrêtes pas à cet argument. Mais je sais aussi que les partisans du non ont autant d'arguments valables que ceux que tu nous a exposés...

Minellu a écrit:

même si voter oui embête Misgiu, je ne peux que voter non...

Tu pourrais expliquer pourquoi Minellu parce que je suis intéressé par les arguments du non.

attends je te trouve le lien où j'ai choppé le PDF qui m'a définitivement convaincue...

Eccu:
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Constitution_revelateur_du_cancer_de_la_democratie.htm

ça m'a clairement convaincue...
Antone jettes-y un coup d'oeil, je crois que ça va te plaire...
Je précise l'auteur est pro-européen convaincu et juriste de profession

ah Chouard, il aura fait du mal au miu celui là, tu n'est pas le premier à me donner le lien!
Je m'en vais y jeter un oeil.

punaise , c'est long, il va falloir que je lise ça à tête reposée...

ses cinq points d'accroche tout de même..
1. Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible.
argument curieux. Je ne connais aucune constitution lisible au sens où, n'importe qui peut la lire tel un roman. Cet argument qui postule la simplicité comme préalable au vote postule l'incapacité du peuple à comprendre et à lire. C'est sans doute vrai pour ce texte là mais c'est vrai aussi pour tant d'autres.

2. Une Constitution n’impose pas une politique ou une autre : ce texte-là est partisan.
libéral j'imagine..jugement de valeur. Le traité de Rome est partisan, les sixième et septième directive le sont aussi puisqu'elles organisent la libre circulation des biens et érigent même la disparition des bannières douanières et l'uniformisation des régimes fiscaux comme règle

3. Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.
une constitution est un texte fondateur. Il y a unanimité (je vais chercher la double car je ne vois pas à ce stade où elle se situe). Je ne trouve pas choquant qu'une fédération (ben oui) de 25 états membres se dote d'une loi organique qui ne soit pas susceptible d'évoluer au gré d'une majorité simple ou qualifiée qui fluctuerait au gré des évolutions politiques internes

4. Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là n’organise pas un vrai contrôle des pouvoirs ni une réelle séparation des pouvoirs.
Je vais voir ça, cet argument m'intrigue.

5. Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties.
ça c'est une pure galéjade. L'assemblée constituante peut revêtir plusieurs formes et être composée par exemple des élus qui après le texte adopté retrouvent la chambre. Au cas particulier, ce texte a été préparé et est soumis au référendum ou au vote des assemblées suivant les pays. Le processus est entièrement démocratique et ressemble d'ailleurs à ce qui existe en France. En fait, il apparaît en creux, la vraie motivation de l'opposant "entérine des institutions etc..." Qu'est ce qu'on doit en penser? Il entérine des institutions (qui ne changent pas ) et c'est mal où il les bouleverse de manière profonde (et c'est mal aussi)? Je doute que M.CHOUARD soit aussi pro européen qu'il l'affirme car dans cette dernière phrase transparaît une défiance à l'égard de la construction européenne, oeuvre des puissants contre le peuple, édifiée dans l'opacité et le déni démocratique. Paradoxe interne à la proposition puisque la parole est donnée au peuple .
Bon réaction à chaud.

Antone a écrit:

c'est terrible car je comprends qu'on veuille voter non, mais en même temps j'ai la certitude qu'il s'agit d'une occasion historique qu'on rate.

Je suis entièrement d'accord avec toi, et je pense que rien n'est fait et que l'Europe se construira quand même.

FORZA BASTIA
Elio

Antone a écrit:

Paradoxe interne à la proposition puisque la parole est donnée au peuple .
Bon réaction à chaud.

Au peuple français...

D'autres pays comme l'Allemagne, l'Italie... Ne font pas de référendum... on en revient à ce que je disais, tous les citoyens Européens devraient se prononcer ensemble... ( ce qui ferait un beau bordel de campagne mais bon...)

il n'y a pas que la démocratie directe, la démocratie représentative est largement admise heureusement.

Pas trés rousseauiste question politique hein Antone?

j'ai admiré Rousseau bien longtemps et je lui dois d'avoir dit les plus belles conneries de ma vie sur l'état de nature et tout le reste.

ouhlà attention terrain glissant les enfant "l'état de Nature"...
Bon là j'ai pas le temps de TT expliquer mais je vais commencer par le commencement, c'est une uchronie. Partant de là je n'essaie pas de dédouaner Rousseau d'avoir pu dire qq chose qui ressemble à une connerie, mais je voudrais juste vous laisser réfléchir sur la véritable portée didactique et épistémologique de ce terme.
Et si vous faites bien attention dans "Du Contrat Social" vous verrez que Rousseau avait bien conscience du manque de précision de ses propres termes...