| | Corsica - La descente aux enfers | |
| | Auteur | Message |
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V Carlos Borges
Nombre de messages : 1268 Date d'inscription : 19/07/2006
| Sujet: Corsica - La descente aux enfers Jeu 4 Mar - 19:40 | |
| La descente aux enfers
| | | Englué à la 20e place du classement de Ligue 2, le club paie sportivement le prix de dix ans de gestion calamiteuse. Après les scandales politico-financiers et une relégation, le SCB ne parvient pas à trouver sa stabilité. Depuis le départ de Frédéric Antonetti, en 2001, six entraîneurs se sont succédé en neuf ans. Et la relégation en National n'a jamais été aussi proche.
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Les ambulances roulent en bleu et blanc. Alors ne tirez pas sur le Sporting. Les 10 points de retard avant de recevoir Guingamp parlent d'eux-mêmes. Et mettent joueurs et dirigeants au pied d'un mur qui semble trop haut, à seulement onze journées de la fin. Un mur, ou plutôt une barre symbolique, celle des 42 points à atteindre pour pouvoir espérer le maintien.
Certes, c'est à la fin que l'on paie les musiciens. Mais le SCB tarde à entrer dans le tempo. « L'espoir a disparu du vestiaire depuis le début de saison. Même avant, sous l'ère Casoni, il n'y était plus », constate Albert Pieri avec amertume. L'ancien directeur sportif du club, toujours présent au sein du staff, est même plus sévère : « Il n'y a plus de combattants ! » Et le recrutement de l'intersaison n'a pas arrangé les choses, avec l'arrivée d'éléments plutôt déstabilisateurs. Au premier rang desquels Salim Arrache, un habitué des salles de gardes-à-vue et des rendez-vous chez le juge d'instruction. Ou bien Mehdi Meniri, avec son caractère plutôt explosif. « Ces recrues cadres n'ont pas joué leur rôle. Elles n'ont pas su tirer les jeunes joueurs avec eux. Et puis leur caractère n'a pas aidé. Lorsque Meniri met un coup de tête à un adversaire alors qu'on gagne 6-1, c'est inacceptable. Et je pense que ce qu'il était capable de faire sur un terrain, il pouvait le faire dans le groupe. Derrière, la confiance s'en va et certains ont baissé les bras ». Difficile dans cette ambiance de redresser la tête surtout si l'entraîneur du début de saison, Philippe Anziani, « n'arrivait plus à tenir son équipe », comme le confient plusieurs membres du club.
Aujourd'hui, c'est Faruk Hadzibegic qui a repris les rênes. En arrivant, il reconnaît « avoir vu la préoccupation et l‘inquiétude sur les visages. Mais pas de tensions entre joueurs ni avec les dirigeants ». Le coach bosniaque a donc reçu pour mission de relever le club. Et il est bien conscient que la politique de rigueur menée par les précédents dirigeants avait pour but d'assainir les finances du club. Il leur a fallu faire avec les moyens du bord et recruter en bonne partie au sein du centre de formation. Mais « cela a coûté cher sur le plan sportif, commente le tacticien. L'erreur, c'est que le club s'est retrouvé avec énormément de jeunes joueurs qui n'étaient pas prêts pour les exigences de la Ligue 2 ». Pas par manque de capacités mais d'expérience. « Ils étaient de la chair à canon », ajoute Julien Graziani, jeune supporter de Bastia 1905.
Il y a donc eu des « erreurs de casting », mais par souci d'économie. Alors, depuis décembre, le groupe se reconstruit. Et avec lui un petit réseau indispensable pour détecter de nouveaux joueurs. Car la machine était en panne avec le départ de Christian Villanova, chargé de la cellule de recrutement. « Faruk nous a bien aidés pour relancer un mécanisme coincé par les aléas économiques », affirme Yves Pianelli.
Comme une quinzaine d'investisseurs, il a rejoint le club fin novembre. Chacun a apporté entre 15 000 et 20 000 € dans les caisses pour doter le SCB d'un fonds de roulement supplémentaire : 250 000 euros. Dérisoire au vu des sommes engagées aujourd'hui dans le football professionnel. « C'est vrai qu'on fait dans la débrouille, sourit le nouveau mécène. On entre dans un bateau qui tangue, sportivement et médiatiquement. Alors, cet argent, on le sait, on n'en reverra jamais la couleur. Le budget pour finir la saison était déjà assumé. Nous avons simplement permis de recruter en payant les nouveaux salaires. »
Le Sporting vivote financièrement et doit chaque saison trouver le moyen de combler un déficit. Cette année, il devrait être d'environ un million d'euros à en croire certains dirigeants. Alors, pour joindre les deux bouts, pas d'autre moyen que de vendre un ou deux joueurs en fin de championnat. Cette situation existe depuis 1994 mais « Gérard Gili a fait de mauvais choix, commente Charles Capia. De 2003 à 2005, cet entraîneur a épuisé le stock de joueurs en formation qui pouvaient avoir une valeur marchande. Et il a recruté des grands noms. Maurice, Gourvennec... sur qui il était difficile de faire une plus-value. Ils étaient en fin de carrière. Or, de 1995 à 2004, les déficits structurels du club étaient couverts par les transferts en fin de saison. Il ne fallait jamais interrompre ce processus ».
« Le mal endémique du club, c'est qu'il n'a pas de ressources propres, souligne un ancien responsable de Testa Mora. Les collectivités sont peu impliquées et il y a peu de sponsors ». Ils ne représentent en effet qu'un million d'euros sur les huit millions de budget annuel. « Il y a eu une cassure avec le tissu économique local et, aujourd'hui, il faut plus de complicité, commente Jean-Noël Filippi, dirigeant du club. On a besoin de les sentir avec nous. Ce n'est pas avec des sponsors parisiens qu'on va remplir nos places. Sur nos maillots, il faut trouver la Corse ».
Quant à la tête de maure, il faut la chercher. L'équipe ne peut même plus compter sur elle pour servir de tête de gondole. Le merchandising est en panne malgré la forte identité et l'histoire qui entourent le SCB. En témoigne l'affluence dans la boutique du club, bien qu'implantée en plein boulevard Paoli. Ou mieux, le centenaire du club complètement loupé en 2005. Sans qu'aucun maillot collector ne soit édité et dans un stade qui respirait la dépression pour un bien fade Bastia-Montpellier. Triste, alors que le club est une vitrine pour la Corse.
Difficile aussi de s'appuyer sur les recettes de la billetterie avec seulement 2 800 spectateurs en moyenne pour 1 000 abonnés. Ces fidèles du club sont de moins en moins présents à Armand Cesari : leur nombre a été divisé par cinq en dix ans. « Le public est pourtant l'arme du club » matraque Mathieu Cesari, en charge des relations avec les supporters. Lui aussi est arrivé au club en novembre, avec un chèque de 20 000 ?. Il estime qu'avec 8 000 personnes au stade jusqu'à la fin de la saison, il y a de quoi renflouer une bonne partie des caisses. Pourtant, il n'est pas dupe, Furiani ne va pas se remplir par un coup de baguette magique. Même s'il pense qu'il peut y avoir du mieux : « Les gens sont déçus et ne viennent pas au stade. Mais à Troyes aussi ils sont déçus et le public y va quand même. A Bastia, les supporters s'emmerdent et c'est chiant de rester debout les pieds dans l'eau ! » (voir encadré).
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Pourtant, Emile Zuccarelli se déplace à Furiani. En tant que maire de la ville et supporter bien sûr, mais aussi en tant que président de la communauté d'agglomération de la ville. C'est elle qui est propriétaire du Stade et qui verse des subventions au club. Sauf qu'à en croire certains membres du CSB (Culletivu di i sustenitori bastiacci), des retards de paiement existent. Environ 75 000 euros. Julien Lolli dément formellement : « Les collectivités nous sont fidèles. S'ils ne paient pas le 20 du mois, c'est le 25 ». « Et puis, ils ont d'autres dossiers bien plus importants à traiter » tempère Mathieu Cesari.
Mais alors. Avec quoi vit le Sporting ? Avec les droits télé bien sûr. 5 millions d'euros. Une manne financière versée par la Ligue de football professionnel pour les retransmissions des matchs. A eux seuls, ils assurent 65 % du budget annuel et couvrent les salaires des sportifs et des administratifs. Les actionnaires, eux, sont bénévoles. C'est le statut du club qui veut cela, la SAOS (société anonyme à objet sportif). Le Sporting est le seul club de Ligue 2 dans ce cas. Il ne peut pas redistribuer les bénéfices aux dirigeants. Avec un défaut, celui qui investit n'est pas sûr de récupérer ses billes. Un mode de gestion qui exaspère les supporters du CSB. Ils estiment que « la structure ressemble à celle d'un club amateur, dans lequel les dirigeants ne sont pas choisis en fonction de ce qu'ils apportent mais plutôt en fonction de leurs liens d'amitié avec tel ou tel homme fort du club ».
C'est pourtant sous ce statut que le club s'est remis à flot. Qu'il a pu échelonner ses dettes envers la société marketing Sportfive (800 000 €, par mensualités de 12 000 €) et différents agents de joueurs. Quant au million d'euros dû à Jean-Pierre Bernès, l'ancien bras droit de Bernard Tapie en a fait provisoirement cadeau au Sporting. Le club survit donc grâce au bon vouloir de ses créanciers. Et passe de justesse les épreuves du contrôle de gestion imposées par la DNCG. « Le club est sain. Oui, mais on va mourir sains ! tonne un membre du CSB. Aujourd'hui il y a une dernière poignée d'acharnés de dirigeants-supporters mais cela reste précaire pour la survie du club. Ils écopent d'un côté mais l'eau rentre de l'autre ». Des difficultés qui pèsent sur les résultats sportifs car elles réduisent la marge de manoeuvre du club. Là où un club en pleine possession de ses moyens peut se permettre 5 ou 6 erreurs dans une saison, le Sporting lui, n'a pas droit à une seule erreur.
Julien Lolli a ainsi pris ses fonctions « dans un club qui fonctionne de manière normale ». « S'il est en difficulté, c'est par ses résultats » affirme le président. Avec son équipe, il a même dû batailler pour renouer un dialogue rompu avec les supporters. Deux réunions ont été organisées avec le CSB, en novembre et décembre 2009. Pour remettre les choses à plat. « On a travaillé et discuté avec eux, se rappelle Julien Lolli. Et puis on leur a présenté un nouveau coach. Qui a amené ses valeurs : plus d'agressivité, dans le bon sens du terme, et surtout un respect du maillot ».
Alors, au bénéfice d'un mercato réussi, (six nouveaux joueurs arrivés le 31 janvier), les dirigeants du club veulent encore espérer. « Le National, on ne l'envisage même pas » assure Pierre-Marie Geronimi. Et Faruk Hadzibegic affiche ses ambitions : « Mon objectif, en cas de maintien, est de jouer la montée en Ligue 1. C'est possible en réduisant l'effectif de 30 à 20 joueurs. Si on descend, je pourrais rester au club mais cela dépendra du projet sportif des dirigeants. De mon côté, je dois aussi prouver que je le mérite. » L'optimisme est donc de rigueur du côté d'Armand Cesari. Mais, maintenant, en plus d'une situation délicate, il va falloir gérer une période difficile pour tout club de football : la fin de saison. Elle va amener son lot de négociations, de primes et de contrats. Et ajouter un peu de déstabilisation au sein du groupe.
Quoi qu'il en soit, la relégation ne signifie pas reculer pour mieux sauter. Le passage du Sporting en Ligue 2 en est la preuve. Cela n'a pas permis de faire le ménage et de repartir sur de bonnes bases. Les baisses de revenus liées aux droits télé avaient même entraîné le licenciement de 40 % du personnel du club. Des droits télé qui tomberont à zéro en cas de descente à l'échelon inférieur du foot français. Les derniers mois ont au moins prouvé une chose : les responsables du club ont été capables, avec l'aide des supporters, de prendre conscience de l'ampleur du désastre. Et de réagir. « On a réussi à les faire sortir de leur bunker de la salle des trophées, affirme Julien Graziani. Oui, tout à été fait pour que le SCB se maintienne, mais nous restons vigilants parce qu'il n'y a pas de rupture formelle avec l'ancien système. Pour l'instant, le plus important c'est qu'on est à 70 % en National ».
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| | | vince Nebosja Krupnikovic
Nombre de messages : 4881 Age : 58 Date d'inscription : 06/02/2006
| Sujet: Re: Corsica - La descente aux enfers Jeu 4 Mar - 19:55 | |
| Deux trois choses qui font halluciner, je laisse le soin à Antone et aux autres de donner leurs avis. Je suis las de ce club ... | |
| | | absolut bastia Raaaaaaaaaaleur
Nombre de messages : 7718 Age : 58 Localisation : dans mon bunker en 1ère ligne Date d'inscription : 18/11/2004
| | | | V Carlos Borges
Nombre de messages : 1268 Date d'inscription : 19/07/2006
| Sujet: Re: Corsica - La descente aux enfers Ven 5 Mar - 17:55 | |
| C'est vrai qu'il aurait très bien pu dire « Mon objectif, en cas de maintien, est de faire venir Messi. ou encore « Mon objectif, en cas de maintien, est de faire se carter Zuccarelli à Corsica Libera | |
| | | Antone Administrateur
Nombre de messages : 21049 Age : 66 Date d'inscription : 02/09/2004
| Sujet: Re: Corsica - La descente aux enfers Ven 5 Mar - 20:32 | |
| suis trop crevé pour répondre..levé 4 heures..TGV..réunion à Paris et je rentre à peine mais cette itw m'horripile un brin | |
| | | Antone Administrateur
Nombre de messages : 21049 Age : 66 Date d'inscription : 02/09/2004
| Sujet: Re: Corsica - La descente aux enfers Sam 6 Mar - 15:48 | |
| Grosso modo, on situe le début de la déchéance sportive à l'époque Gili et c'est en définitive le seul responsable qui est pointé dans l'interview. Dans l'article que j'ai posté ailleurs sur le bétonnage, deux choses sont mises en avant: l'appétit du gain et le silence. Pour le SCB c'est pareil. Ce qui a tué ce club, c'est la cupidité. La confusion des genres, dirigeant/agent et le fait que la trésorerie a servi à engraisser des héros de la cause intouchable. Et pourtant pas un mot sur l'époque Pieri. Pourquoi Nouzaret se fait-il frapper avant la finale 2002? Celui qui met la réponse aura un bout de réponse autrement plus probant que d'attaquer Maurice ou Laslandes qui n'ont pas déshonoré le maillot et fait ce pour quoi ils étaient payés. | |
| | | absolut bastia Raaaaaaaaaaleur
Nombre de messages : 7718 Age : 58 Localisation : dans mon bunker en 1ère ligne Date d'inscription : 18/11/2004
| Sujet: Re: Corsica - La descente aux enfers Sam 6 Mar - 18:13 | |
| Gili a bon dos, je le redis, c'est le dernier vrai entraineur qu'on a eu, Capia il comprend rien au ballon qu'il se concentre sur ses boites de petits pois, lire ça quand on connait la réalité des choses, c'est pitoyable, pas un mot sur le duo corses de fossoyeurs sur le terrain du club: padovani et ciccolini qui ont savonné la planche à Gili et l'ont discrédité auprés des dirigeants en manoeuvrant en coulisse, putain mais j'hallucine lire un torchon et des conneries pareilles.... club de merde qu'est devenu le sporting, qu'on crève en national on vaut pas mieux vu nos dirigeants depuis des années | |
| | | vince Nebosja Krupnikovic
Nombre de messages : 4881 Age : 58 Date d'inscription : 06/02/2006
| Sujet: Re: Corsica - La descente aux enfers Sam 6 Mar - 18:39 | |
| - absolut bastia a écrit:
- Gili a bon dos, je le redis, c'est le dernier vrai entraineur qu'on a eu, Capia il comprend rien au ballon qu'il se concentre sur ses boites de petits pois, lire ça quand on connait la réalité des choses, c'est pitoyable, pas un mot sur le duo corses de fossoyeurs sur le terrain du club: padovani et ciccolini qui ont savonné la planche à Gili et l'ont discrédité auprés des dirigeants en manoeuvrant en coulisse, putain mais j'hallucine lire un torchon et des conneries pareilles....
club de merde qu'est devenu le sporting, qu'on crève en national on vaut pas mieux vu nos dirigeants depuis des années Je m'auto censure ce n'est pas bien de dire du mal | |
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