Nicolas Sarkozy se pose en défenseur des "valeurs que la gauche a trahies"
Après plusieurs semaines où il s'était presque exclusivement adressé aux électeurs de droite et d'extrême droite, Nicolas Sarkozy s'est à nouveau tourné vers l'électorat socialiste, citant Jean Jaurès et Léon Blum, jeudi soir 12 avril à Toulouse, pour accuser la gauche de délaisser son héritage.
"Les valeurs que la gauche a trahies, moi je veux les remettre au cœur de la vie politique française", a lancé le candidat de l'UMP devant environ 8 000 personnes réunies au parc des expositions."Ce que la gauche de jadis a accompli, au-delà de toutes ses erreurs, (...) pour les travailleurs, pour les plus démunis (...), je voudrais dans le monde tel qu'il est (...) que nous l'accomplissions à notre tour parce que la gauche ne le fera pas, parce que la gauche est incapable de lutter contre les injustices", a-t-il affirmé.
"LA GAUCHE A TRAHI JAURÈS"
"Jaurès disait, la nation c'est le seul bien des pauvres. La gauche a abandonné la nation à l'extrême droite (...). La gauche a renié la république de Jaurès (...). La gauche, en dévalorisant le travail, a trahi Jaurès", a lancé le candidat de l'UMP, elle "a oublié les ouvriers", confond "la liberté et le laxisme", ne défend plus "l'idéal" de "la propriété pour chacun" mais du "logement social pour tous" et incarne "l'immobilisme", a-t-il dénoncé.
Tout en se réclamant de la "droite républicaine", il a revendiqué l'héritage du Front populaire concernant le droit du travail, des congés payés et de la Sécurité sociale, et repoussé les accusations de "captation d'héritage". "Je sais, j'insiste un peu, mais ça fait tellement plaisir à Ségolène Royal et à François Hollande", a-t-il ironisé. La candidate socialiste "ignore Camus, alors je le reprends à mon compte. Elle a oublié Blum, alors j'en parle, elle ne connaît pas Jaurès, alors je le cite. C'est tellement plaisant d'aider les autres", a-t-il poursuivi. "Si elle veut citer Raymond Aron, Michelet, si elle veut citer le général de Gaulle, il n'y a aucun problème. J'adore les convertis de la dernière heure", a-t-il dit.
L'ancien ministre de l'intérieur a aussi accusé la gauche d'avoir"pris le goût au pouvoir (et des) privilèges", de signer des "pétitions" contre les expulsions de squatters alors qu'elle "n'accepterait pas que ces mêmes squatters s'installent au bas de ses immeubles". Selon lui, cette "gauche de la bonne conscience est dangereuse parce qu'elle est sectaire (...), [elle] excommunie ceux qui ne pensent pas comme elle".