Chjachjaratoghju di Bastia
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Chjachjaratoghju di Bastia


 
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MessageSujet: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyLun 22 Mai - 19:09

Cosa nostra Lemondefr_pet a écrit
Citation :
Il n'est jamais bon pour un truand de s'absenter trop longtemps. En cavale ou en prison, il pense souvent que l'on attend son retour. Mais lorsqu'il revient, généralement, les choses se gâtent. Farid Berrhama, un caïd de 40 ans, surnommé "Gremlin" pour ses accès de fureur, en a fait l'amère expérience, le 7 avril, lorsque 14 balles lui ont transpercé le corps dans une brasserie à Marseille. Ses deux lieutenants ont reçu deux fois moins de balles, mais cela ne les a pas sauvés pour autant.


Berrhama avait fait ses classes dans la région de Tarascon et de Carpentras, auprès de Marc Monge, connu dans le milieu pour sa propension à monter les truands les uns contre les autres, ce qui lui vaudra d'être tué début 2000 à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis.

Machines à sous, trafic de stupéfiants, exécution des concurrents, le jeune Farid devient vite "le caïd de Salon-de-Provence" et grimpe les échelons d'un milieu dominé par le clan de Francis Vanverberghe, dit "le Belge", dont le charisme et la puissance de feu en font le seul véritable parrain du milieu français.

Attiré par la puissance dominante, Berrhama se place dans le sillage d'Antoine Cossu, dit "Tony l'anguille", alors beau-frère du Belge, et obtient une petite renommée grâce à sa spécialité : "la voiture barbecue". Après avoir tué sa victime dans une voiture, il place le corps dans le coffre avant d'y mettre le feu.

L'affaire "Topaze", nom de code d'une enquête sur un réseau international de trafic de cocaïne, dans lequel Berrhama est impliqué aux côtés de proches du Belge, l'éloigne, un temps, du terrain. Arrêté, en 2001, à Malaga, en Espagne, il est ensuite extradé en France. Il ressort de prison au mois d'août 2005, convaincu qu'une place de choix l'attend.

Mais les temps ont changé. La disparition du Belge, tué, le 27 septembre 2000, dans un bar-PMU des Champs-Elysées, à Paris, a entraîné la mort de tous ses fidèles qui voulaient le venger. Ceux qui ont fait savoir qu'ils ne "bougeraient pas" sont encore en vie.

Berrhama, dès sa sortie, remonte une équipe de malfrats venant, pour l'essentiel, de l'Etang-de-Berre pour s'approprier le marché des machines à sous et de la drogue à Marseille. Parmi les victimes de cette reconquête, un Corse, âgé de 36 ans, né à Marseille, Roch Colombani, tué dans sa Mercedes le 23 mars, est celle de trop. S'en prendre à lui, c'est aussi menacer ceux qui occupent aujourd'hui le haut du pavé du crime : les Corses. Mais cela, Berrhama n'en a cure. Il le paiera de sa vie.

Selon les spécialistes du grand banditisme, les Corses de Marseille et de l'île ont repris, depuis la mort du Belge, l'ascendant sur le milieu français. "Aujourd'hui, face à l'éclatement de la grande délinquance, ce sont les rares truands à être organisés. Ils sont plus discrets. Ils se parlent avant de s'entretuer et peuvent même s'entraider", explique un commissaire de police d'origine insulaire.

Ils avaient quitté le devant de la scène depuis l'exécution, en 1982, de l'empereur des jeux Marcel Francisci, soupçonné par les Américains de tremper dans le trafic de drogue, puis, celle, en 1985, de Paul Mondoloni, dit "M. Paul", dont l'austérité n'avait d'égale que sa capacité à échapper à la justice. Francisci appartenait à la lignée des parrains corses qui ont dominé Marseille depuis Paul Carbone dans les années 1930. Mondoloni fut son associé. Juge de paix, capable de réunir le gotha du milieu sur de grosses affaires de drogue, il faisait le lien entre les Corses et la mafia sicilo-américaine.

Après leur mort, les Corses n'ont pas disparu. Repliés, ils ont poursuivi leurs affaires dans l'ombre du Belge, qui s'est imposé en éliminant ses concurrents. Cet équilibre a duré pendant plus de dix ans, chacun faisant ses affaires ou s'associant dans des trafics de drogue, tels que "Topaze". Mais au fil du temps, le Belge a sans doute fini par oublier ses devoirs de parrain. Il ne bougeait plus guère de Paris, où ses lieutenants lui portaient, tous les quinze jours, une mallette d'argent liquide. Tout juste si les policiers ont relevé qu'en 2000 il s'était rendu sept fois en Corse. Pourquoi ? Mystère.

Est-il intervenu en défaveur des intérêts corses ? A-t-il oublié de partager certaines prébendes ? Ses protections sont-elles tombées ? En tout cas, il ne s'attendait pas à ce qu'un tueur casqué vienne l'éliminer dans ce bar-PMU des quartiers chics de Paris, où il rachetait les tickets gagnants pour blanchir son argent de poche.

En 2006, les policiers, un temps égarés sur la piste des caïds de banlieue, s'accordent, désormais, pour dire que "son exécution profite aux Corses". Déjà, le 3 juin 2003, une note des renseignements généraux (RG) indiquait "qu'il y aurait une entente entre une partie des Bastiais de la Brise de mer, les Corses de Marseille et un Italo-Marseillais pour prendre le contrôle des affaires du Belge".

On sait désormais que la jeune garde de la Brise de mer, ce fameux gang basé en Haute-Corse, qui occupe, depuis plus de vingt ans, une place centrale dans le banditisme français, n'est pas étrangère à tous ces bouleversements. Parmi ces nouvelles têtes brûlées figurent notamment José Menconi, grand costaud aux cheveux longs, excellent motard, connu pour ses évasions spectaculaires et ses talents de braqueur. Proche d'un autre braqueur et célèbre fugitif, Antonio Ferrara, Menconi fonctionne depuis longtemps en duo avec Jacques Mariani, fils d'un baron de la Brise de mer.

En 2003, l'Office central de répression du banditisme (OCRB) avait mis en place un dispositif de surveillance près de la plage Ocoa, à Saint-Tropez, après avoir appris que les patrons des principales boîtes de nuit y étaient parfois convoqués par la nouvelle puissance dominante. En vain. Selon les RG, chaque premier mercredi du mois, vers 14 heures, deux hommes à moto travaillant pour les Corses faisaient le tour de Saint-Tropez pour récolter les fruits du racket. Non loin de là, à Toulon, la chute des Perletto, alliés du Belge, dans l'affaire Topaze a fait place nette. Cohabitant jusque-là avec les Perletto, considérés comme les patrons du Var, la famille Barbieri menait ses propres affaires mais restait dans l'ombre. Là aussi les choses ont changé. Fin septembre 2005, les policiers ont incarcéré Antoine Barbieri et ses complices pour 40 kg de cocaïne.

Le lieu d'arrestation, un appartement du Val-de-Marne, dissimulait un laboratoire de transformation de la drogue. Les Barbieri sont originaires du même village, Moltifao, au-dessus de la Balagne (Haute-Corse), que les Costa, piliers historiques de la Brise de mer. Quasiment un lien de sang...
Cosa nostra H_3_ill_774724_06052322_mafia+x1p1_oriLe 7 avril, à Bouc-Bel-Air, près de Marseille, Abderamid Rerbal est tué de seize balles, cinquième victime de règlements de comptes en trois jours. On trouvera sur lui 1 kilo de cocaïne


Citation :
L'avancée des Corses n'est cependant pas uniforme. Les écoutes, dans l'affaire de cocaïne des Barbieri, ont permis d'apprendre qu'ils avaient des griefs à l'encontre de l'activisme de l'équipe Menconi dans le Var. Le même Menconi, alors en cavale, sera d'ailleurs arrêté en 2003, à Aubagne, grâce à un tuyau donné par des voyous... à la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Marseille.


En dépit de ces aléas, les Corses renforcent leurs positions. A Saint-Laurent-du-Var, des fidèles de la Brise de mer, très liés à des élus locaux, sont aujourd'hui présents dans les sports nautiques et se retrouvent dans un établissement balnéaire à la mode dont ils ont fait leur QG. Le jeune Jacques Mariani aurait acheté en sous-main une brasserie de la ville.

Même s'il n'accepte généralement guère les intrusions étrangères, le milieu niçois, tout proche, a laissé faire. Il est vrai que les Corses ont toujours disposé à Nice de bases solides sans prendre part aux affaires de la pègre locale. Pourtant, là aussi, si les policiers locaux estiment qu'"il n'y a pas vraiment de nouveau depuis la mort du Belge", ils s'intéressent de près à la famille Agostini, brasseurs proches de notables locaux dont les appétits commencent à faire jaser. La PJ travaille ainsi sur les liens entre l'un des rejetons de cette famille et une nouvelle bande qui tente de percer dans le milieu de la nuit niçoise.

En février 2002, le parquet de Nice s'était penché sur la tentative de reprise du club de football de la ville par les fils de Rolland Cassone et de Roger Mouret, figures du grand banditisme marseillais. Mouret, originaire de Grenoble, serait un affidé de Cassone, Italo-Marseillais présenté comme l'un des juges de paix du milieu marseillais. Cassone, lié au milieu de la nuit, n'est pas n'importe qui. Vieille relation de Jean-Jérôme Colonna, dit Jean-Gé, ancien de la French Connection et figure incontournable du milieu de Corse-du-Sud, son réseau s'étend de l'Italie à la Corse.

Le paysage marseillais compte également deux familles dont les liens avec la Corse n'ont pas échappé aux enquêteurs. Souvent citées et peu condamnées au regard des faits qu'on leur impute, les Baresi et les Campanella sont des fratries dont le nom est redouté chez les voyous, à Marseille comme à Paris.

L'un des frères Baresi, poursuivi dans des affaires de racket sur le port de Marseille et de commissions occultes dans le football professionnel, illustre un mélange des genres très local. Proche de l'homme d'affaires Bernard Tapie, ami de Renaud Muselier, député (UMP) et maire adjoint de Marseille, qui ne le dément pas, il sait se faire discret à l'instar de ses autres frères. Pourtant, le nom des Baresi apparaît régulièrement dans les notes de renseignements de la police sur le milieu phocéen et leurs contacts avec la famille Mariani de la Brise de mer sont connus.

En 2003, tandis qu'ils surveillaient un Corse, ex-garde du corps du leader nationaliste François Santoni, les policiers rapportèrent, par écrit, à leur hiérarchie qu'il s'était vu proposer la gestion de 200 machines à sous sur Paris et sa région par un homme qui prétendait représenter les Baresi. Son refus les empêcha d'en savoir plus mais l'épisode laissait entrevoir la dimension présumée des Baresi.

Chez les Campanella, Michel, âgé de 44 ans est considéré comme "l'un des plus dangereux malfaiteurs de la région". Le 27 mars, la BRI de Marseille a sablé le champagne après son arrestation en douceur. Ayant purgé dix ans de prison pour des braquages, il était, notamment, recherché pour des règlements de comptes dans la région de l'étang de Berre. Il pourrait, sans doute, éclairer la justice sur l'affaire Berrhama, mais le détenu est du genre taciturne...

Solidement installés dans leurs bastions depuis la mort du Belge, les Corses n'ont pas traîné à pousser leur avantage sur Paris. Machines à sous, trafic de drogue, les voyous insulaires ont retrouvé leur implantation du passé. Face à la dispersion du milieu, ils sont les seuls, à l'exception des Gitans de Seine-Saint-Denis, à offrir un front uni à tout ennemi potentiel.

Les autorités constatent que les Corses progressent même, de manière tout à fait légale, sur leur terrain de prédilection, les cercles de jeux. Longtemps fermé, le Cercle Concorde, établissement de jeu parisien, doit rouvrir prochainement. Son futur directeur, Paul Lantieri, s'était exilé à Aix-en-Provence après que sa discothèque, l'Amnésia, à Bonifacio (Corse-du-Sud), l'une des plus grandes d'Europe, eut été rasée, en 2000, par un attentat attribué au milieu. Paris, Marseille, le Var, il n'y a que Lyon d'où les Corses semblent aujourd'hui absents. La nouvelle donne touche même leur île natale. La Corse-du-Sud est encore sous le choc des assassinats qui ont frappé l'île ces derniers mois. Parmi les victimes figuraient des personnalités n'appartenant pas au milieu. L'élimination en mars de Robert Felicciaggi, homme d'affaires ayant fait fortune en Afrique avant un retour sur l'île pour une carrière politique, a plongé les observateurs dans une grande perplexité.

La situation est si instable que Jean-Gé, personnalité de l'histoire criminelle insulaire, qui affirmait en 2002 s'être retiré des affaires, a remonté une équipe pour se protéger des mauvaises surprises. Il aurait même demandé à ses sbires de découvrir les commanditaires de l'élimination de Feliciaggi dont il était proche. Reste la très fantasmatique Brise de mer, dont les fondateurs, devenus de très riches retraités de 50 ans et plus, évitent de monter en première ligne. En revanche, leur influence, leurs alliances en France et à l'étranger et la crainte que suscitent leurs jeunes successeurs leur assurent un rôle majeur sur le milieu français.

Membre historique de la Brise de mer, Richard Casanova, autre mythe insulaire, a été arrêté début mars dans l'affaire du "casse du siècle" de l'UBS, à Genève, après seize ans de cavale. Atypique, lié à certains chefs d'Etat africains, associé dans les jeux sur ce continent, interlocuteur de certains services de l'Etat, il rappelle ces personnages sulfureux des affaires troubles de la Ve République. Il ne manquait que cette touche du passé pour parfaire le retour en force des Corses sur le marché du crime.

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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyLun 22 Mai - 19:24

et plus on en parle, plus on y va... What the fuck ?!?
simu lecchi...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 7:47

Je condamne fermement l'attentat qui a détruit le domicile d'un de nos concityens à Olmetu;cette violence est rejettée par l'ensemble des Corses...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 10:12

Misgiu Ribellu a écrit:
Je condamne fermement l'attentat qui a détruit le domicile d'un de nos concityens à Olmetu;cette violence est rejettée par l'ensemble des Corses...

il m'a fallu un bon moment pour comprendre ce que cette phrase venait faire dans le contexte. J'ai eu l'explication en parcourant d'autres forii, où j'ai constaté qu'on fait grief aux élus "traditionnels" de condamner les attentats de nature politique et jamais les évènements liés au droit commun.
Sans vouloir jouer les jésuites, il me semble que ce reproche est assez surprenant.
Quand on a affaire à un fait qui se veut politique, on est confronté à une alternative, soit on est d'accord, soit on ne l'est pas. Les deux options sont possibles et intellectuellement recevables. Certains hommes politiques condament donc et d'autre pas ce qui implique qu'ils ne désapprouvent pas.
Quand c'est d'un meurtre qu'il s'agit, il n'y a pas d'alternative. Personne ne peut être d'accord avec ça! Il n'y pas lieu de condamner puisque ça va de soi. Ce serait la course à l'échalotte...Moi je condamne, lui il a oublié de condamner donc il est d'accord etc..
Par contre, ce qu'on peut regretter c'est le silence assourdissant de tous les hommes politiques sur le problème général du banditisme qui est lui de nature politique. Et suffisamment grave à mes yeux pour hypothéquer l'avenir de la Corse, tant les intérêts mafieux ont gangrené l'économie locale.
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 10:16

Antone a écrit:

Par contre, ce qu'on peut regretter c'est le silence assourdissant de tous les hommes politiques sur le problème général du banditisme qui est lui de nature politique. Et suffisamment grave à mes yeux pour hypothéquer l'avenir de la Corse, tant les intérêts mafieux ont gangrené l'économie locale.

Eccu Idea

On ne condamne pas la folie meurtrière,on la combat...Et ce n'est pas en mettant tous les projecteurs sur la violence politique que l'on va y arriver...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 10:39

le problème du banditisme en Corse est très préoccupant!
D'abord, c'est une constante historique. Je renouvelle mon invitation à lire le livre suivant
Cosa nostra 252607230_L
Il ne s'agit pas du tout d'un recueil d'anecdotes mais d'une sèche étude de criminologie qui tord le cou à pas mal de clichés.
Premier constat....Pas de bandit d'honneur (ou si peu) mais des truands en très grand nombre qui exploitaient sans vergogne les paysans, hôteliers et exploitants forestiers. Des parasites de l'économie donc.
Il a fallu carrément l'intervention de l'armée pour les détruire car auparavant, il n'y avait ni la volonté politique ni les forces de maintien de l'ordre suffisantes pour s'en débarasser.
Deuxième constat..la romantisation du bandit. c'est devenu à travers les journaux de l'époque une "figure" de la Corse. Et au lieu d'insister sur la barbarie de certains comportements, on a mis l'accent sur le coté "roi du maquis", récpetion de célébrités etc... En sorte que le bandit est devenu au fil du temps, une figure acceptable moralement voire même flatteuse car elle correspondait à la figure du Robin des Bois ce qu'il n'était pourtant assurément pas!
Troisième constat..l'existence d'un milieu corse sur le continent. Et oui, c'était aussi une activité économique attrayante pour ceux qui voulaient gagner vite et bien, de l'argent. "la Corse c'est 0.05 pour 100 de la population française et 20% de ceux qui sont fichés au grand banditisme" (citation du procureur général Resseyguier, reprise dans l'opuscule cité).
Quatrième constat...le milieu s'est ensuite replié sur l'île et ça vous le connaissez aussi bien que moi.
La conclusion, c'est que l'argent gagné dans des opérations criminelles a peu à peu gangrené l'économie locale (investissement dans les secteurs productifs et pressions amicales sur ceux dont on désire le bien). Moralement, la situation est dramatique car les héritiers des bandits d'antan roulent carosse, finissent par devenir l'exemple du héros à suivre et semblent bénéficier d'une totale impunité.
Dans ces conditions, je ne vois plus trop ce qu'on peut faire puisque ce n'est plus de malfaiteurs qu'on déloge comme des puants qu'il s'agit, mais d'opérateurs économiques qui ne commettent pas l'erreur de faire les casses eux-mêmes. Leurs héritiers sont là pour ça.
Hélas, la porosité avec les milieux politiques est également patente quand eux mêmes ne sont pas devenus des hommes publics de poids.
A mon avis? Il n'y a plus rien à faire.
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 11:10

O Anto, est-ce que la pègre a autant d'inffluence en Corse qu'elle en a en Calabre ou en Sicile?
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 11:20

assurément...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 11:38

je ne suis pas en mesure de te répondra parce que je ne suis pas spécialiste de ces régions. Ce qu'on peut dire par contre, c'est que l'influence est de nature différente. En Corse, il n'y a pas d'organisation centralisée avec un chef (une Coupole) mais diverses organisations susceptibles de se mettre d'accord pour les besoins d'une opération ponctuelle.
C'est en ce sens que les analystes disent que parler de Mafia en corse, est impropre.
Sinon, il y a aussi le problème de l'antériorité. La Mafia, la n'Draghetta ou la Camorra sont de très vieilles organisations parfaitement structurées depuis longtemps (voir le rôle de la Mafia pendant la seconde guerre mondiale) et qui ont investi tous les champs de l'économie même publique (notamment les marchés de construction et le BTP).
Enfin, le milieu et les politiques sont (ou étaient très proches) ce qui donnait un impact enorme aux opérations mafieuses et une impunité quasi totale jusqu'à l'envoi des juges dont Falcone.
Alors, on peut dire que la Corse c'est une épicerie face à super-marché du crime (version optimiste) ou dire que c'est une épicerie qui grandit doucement mais sûrement (version pessimiste).
Toutefois, les régions ne sont pas comparables (taille, population, économie) et nos amis ne sont donc pas sur un marché de même dimension.
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 11:48

je dirai plutot que là ou y'a un Super U en Sicile, y' a 5 ou 6 superettes en Corse.
En fait que ce soit un groupe de 200 perssonnes ou 10 groupes de 20, ca se repercutera autant sur l'economie et la democratie locale....
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 12:04

1. La maffia a été dès le départ utilisée par les américians pour construire la république italienne contre l'influence communiste

2. Lire aussi le bouquin de Stephen Wilson
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 12:11

ghjattuvolpa a écrit:
1. La maffia a été dès le départ utilisée par les américians pour construire la république italienne contre l'influence communiste

2. Lire aussi le bouquin de Stephen Wilson


Cette dimension "guerre froide" est fondamentalement absente chez nous...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 12:25

Antone a écrit:
La conclusion, c'est que l'argent gagné dans des opérations criminelles a peu à peu gangrené l'économie locale (investissement dans les secteurs productifs et pressions amicales sur ceux dont on désire le bien).

Comment nos "élus" peuvent-ils réagir? Nos "élus" ont les mèmes intérèts que les bandes organisées,et la mème vision de l'avenir qui est de construire des zones ou l'argent et la drogue seront "rois"...des zones "concentrées" dans des paradis dénaturés ou chacun tirera profit,certains en controlant les flux d'argent,les autres en vendant les terrains ou en permettant les constructions des premiers...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMar 23 Mai - 18:02

Misgiu Ribellu a écrit:
Antone a écrit:
La conclusion, c'est que l'argent gagné dans des opérations criminelles a peu à peu gangrené l'économie locale (investissement dans les secteurs productifs et pressions amicales sur ceux dont on désire le bien).

Comment nos "élus" peuvent-ils réagir? Nos "élus" ont les mèmes intérèts que les bandes organisées,et la mème vision de l'avenir qui est de construire des zones ou l'argent et la drogue seront "rois"...des zones "concentrées" dans des paradis dénaturés ou chacun tirera profit,certains en controlant les flux d'argent,les autres en vendant les terrains ou en permettant les constructions des premiers...

Pour ce que je connais les premiers concernés et les plus magouilleurs sont pas forcément ceux auxquel on pourrais penser. A ce niveau il y a personne qui peut faire la morale au niveau locale
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMer 24 Mai - 15:21

Il faut tout de même se souvenir que les premières réactions anti mafieuses en Italie ont été le fait de citoyens, d'associations de femmes notamment.
Les élus, et pour cause, n'étaient pas très concernés.
Certains de ces citoyens, journalistes en particulier l'ont payé de leur vie.
Peut être qu'un jour, sur le pavé de Bastia et d'Aiacciu, on verra une manifestation devant certains établissements symboliques avec des banderoles "u banditismu fora".
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMer 24 Mai - 19:25

La différence fondamentale entre la france le Pays ou tout va bien et il n'y a aucun problème, et l'Italie, c'est qu'en Italie il y a des Journalistes avec des couilles, des magistrats avec des couilles et des flics avec des couilles, suffisament pour mettre quasiment constamment leur vie en danger et en mourir parfois comme les juges Falcone et Borsellino.
Voila, juste des gens qui pensent que rien n'est acquis et qu'il faut se battre continuellement pour la justice et le droit, au péril de leur vie, excusez moi mais je n'en connaîs pas beaucoup par ici.........

En ce qui concerne la non lutte de l'Etat contre le crime organisé je me pose la question de savoir si comme en Sicile ou après la Guerre le pouvoir et les Américains se sont appuyés sur la Maffia pour contrer le Communisme et l'ont ainsi puissamment renforcée, si donc en Corse certains ne voient pas d'un mauvais oeil un contre-pouvoir aux Nationalistes, sachant que beaucoup de Nationalistes ont été tués par les voyous.


Dernière édition par le Mer 24 Mai - 20:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyMer 24 Mai - 19:41

Misgiu Ribellu a écrit:
Antone a écrit:
La conclusion, c'est que l'argent gagné dans des opérations criminelles a peu à peu gangrené l'économie locale (investissement dans les secteurs productifs et pressions amicales sur ceux dont on désire le bien).

Comment nos "élus" peuvent-ils réagir? Nos "élus" ont les mèmes intérèts que les bandes organisées,et la mème vision de l'avenir qui est de construire des zones ou l'argent et la drogue seront "rois"...des zones "concentrées" dans des paradis dénaturés ou chacun tirera profit,certains en controlant les flux d'argent,les autres en vendant les terrains ou en permettant les constructions des premiers...

C'est bien de voir ce problème par le petit bout de la lorgnette,

En tout état de cause il est difficile pour un Maire d'empécher toute les constructions,
La solution serait d'annuler tous les Plans d'Occupation des Sols et en revenir à la règle qui veut , en ce cas la, de ne construire qu'en limite des zones déjà urbanisées.

Mais bon, la Loi Française s'appliquant on en reviendrait toujours au même problème, celui de la solitude des Maires des Petites communesface aux gros intérêts (problème qui d'ailleurs se pose dans toute la france)

Il conviendrait donc de changer ces règles de droit français qui ne prennent pas en compte l'intérêt général des Corses et la préservation de leur socio culture,
Mais pour changer les règles et les mettres en adéquation avec nos intérêts il faut l'accord d'un majorité de Corse, car nous sommes en démocratie,
Pour obtenir une majorité il faut assouplir ses positions et ne plus être dévoré par ses certitudes comme le sont une majorité de Nationalistes, sans compter ceux qui sont dans ces mouvements par intérêts ou par frustration (qui n'en n'ont rien à foutre au fond de la Corse juste là pour se donner une identité),
Pour obtenir une majorité il faudra comprendre que les autres corses ne sont pas des "vendus" et des "traîtres" mais des gens qui ont autant l'amour de leur terre que les Nationalistes.

Il faut comprendre que c'est la règle qu'il faut changer pas les hommes, pour changer cette règles il faut être considéré comme responsable et crédible par les autres Corses, le contraire du Nationalisme actuel,

Il y a donc une convergence de vue entre l'Etat Français et le Nationalisme Corse.
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyJeu 25 Mai - 7:58

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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyJeu 25 Mai - 10:18

La solution aux divers problèmes réside en la volonté du gouvernement central, qui est aujourd'hui dans une situation de collusion directe avec certains "gros" élus clanistes (on dira "traditionnels" pour être politiquement correct), et par voie de conséquence avec le milieu (qui sert souvent d'agent électoral à ceux-ci).

De plus, la où le cercle devient vraiment vicieux, c'est lorsque des composantes "économiques" du mouvement nationaliste, pour des questions d'argent, participent (gardiennage) à des projets de promotions immobilière financées par le milieu et facilitées par les élus clanistes.

Si vous voulez d'autres exemples concrets j'en ai a palletate...

Tant que les moyens de l'état seront essentiellement composés de forces type "occupation" (crs, gendarmes, gendarmes mobiles en nombre inégalé dans toute la france), et non pas "investigation", on n'avancera pas (cf. le fameux pôle judiciaire financier de Bastia, mort-né).

Des juges d'instruction, des procureurs ayant carte blanche, y compris en matière politico-financière, des enquêteurs pointus, voilà ce qu'il nous faut.Pas besoin de divisions entières de playmobils comme aujourd'hui.

Autre souci, qui m'a été évoqué par une connaissance servant à un haut niveau dans l'appareil policier. En Corse, il est beaucoup plus apprécié par la hiérarchie, et facile, d'interpeller des petits militants nationalistes que l'on placera trois ans en préventive, que de mener une grosse enquête sur le milieu pour faire tomber des parrains... Résultat, 90% des moyens policiers sont exclusivement orientés vers la lutte contre moins d'une centaine de clandestins DEPUIS 30 ANS. Le milieu, lui, prospère tranquillement... CQFD

Donc sans volonté politique de paris, un ci sorteremu micca!

Enfin, je rêve sûrement...
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyJeu 25 Mai - 11:42

CPP a écrit:
En Corse, il est beaucoup plus apprécié par la hiérarchie, et facile, d'interpeller des petits militants nationalistes que l'on placera trois ans en préventive, que de mener une grosse enquête sur le milieu pour faire tomber des parrains... Résultat, 90% des moyens policiers sont exclusivement orientés vers la lutte contre moins d'une centaine de clandestins DEPUIS 30 ANS. Le milieu, lui, prospère tranquillement... CQFD

Donc sans volonté politique de paris, un ci sorteremu micca!...

On en revient à ma première réponse... Wink
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyJeu 25 Mai - 18:47

Bien, en admettant vos explications et notamment les tiennes ô CPP, quid du sursaut citoyen dont je parlais plus haut?
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyJeu 25 Mai - 23:26

tu irais toi aller dénoncer publiquement les agissements du milieu Question

alors même que :
- de toute manière, ils ne constituent absolument pas la priorité de la police et de la justice
- ils se font rayer des fichiers du grand banditisme on ne sait pourquoi
- quand ils sont en "cavale", c'est au vu et au su de tous, y compris des fonctionnaires de police
- ils ont partie liée avec l'état dans certains endroits du monde, en Afrique notamment
- ils se font régulièrement blanchir lors des procès, au terme desquels ils sortent le plus souvent libres
- dans les rares cas contraires, ils se font évader par fax, avec la complicité évidente de l'état

En tant que simple citoyen, il faudrait être un fou ou un suicidaire pour se dresser contre eux.

Pour reprendre ton exemple italien, rappelle toi que là-bas, l'état central a agi contre la corruption locale et la maffia, en conjonction avec la réaction populaire.

En Corse, on est très loin, bien au contraire : tout ce qui se passe ici arrange les affaires des gouvernants nationaux et de leurs relais locaux (gauche et droite).

Rappelle toi par exemple qui a éliminé (avec la complicité presque active de la police) l'iguane et ses amis alors même qu'ils devenaient remuants en menaçant de manière plausible de déclencher de gros attentats sur le continent...

C'est bien sûr la faute aux michants nationalistes si l'économie ne se développe pas et qu'il faut débloquer d'importantes aides publiques qui devront être gérées par des "élus" ayant la main sur le coeur lorsqu'ils chantent la marseillaise. Et bien sûr, il faut fermer les yeux sur leurs errements si on ne veut pas que les barbus prennent le pouvoir.

Donc pas de salut sans changement de politique judiciaire décidée et appliquée par Paris.

Or pour l'instant, aux yeux de l'état, il semble que de malheureux gros pétards déposés devant les agences du trésor et quinze clampins faisant des ronds dans l'eau avec un bateau entre marseille et Bastia soient beeeeauuuucoup plus importants que des dizaines de morts violentes par an, une économie mise en coupe réglée, aucune démocratie réelle et la peur de plus en plus diffuse sur notre île.
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyVen 26 Mai - 7:35

CPP a écrit:

Or pour l'instant, aux yeux de l'état, il semble que de malheureux gros pétards déposés devant les agences du trésor et quinze clampins faisant des ronds dans l'eau avec un bateau entre marseille et Bastia soient beeeeauuuucoup plus importants que des dizaines de morts violentes par an, une économie mise en coupe réglée, aucune démocratie réelle et la peur de plus en plus diffuse sur notre île.

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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyVen 26 Mai - 10:14

Citation :
Donc pas de salut sans changement de politique judiciaire décidée et appliquée par Paris.
Je ne retiendrais que cette phrase de ton exposé car elle révèle crûment la réalité de la problématique corse.
Le problème du banditisme en Corse est endémique. Personne ne le nie. Et il est exact de dire que la première vague de banditisme a été éradiquée aux 19 et 20ème siècle par une décision du pouvoir central qui a décidé que ça suffisait comme ça , et ce dans le cadre d’une mesure d’exception, à savoir l’envoi de l’armée pour une opération de police
Tous les messages que j’ai lus sont une forme de pirouette classique.
On parle d’un problème insulaire (je ne pense pas que les voyous viennent d’ailleurs) et après avoir fait le constat, on en arrive comme d’habitude à la responsabilité étatique et à celle de ses complices locaux, élus traditionnels voire quelques nationalistes corrompus.
Ca me pose un double problème.
D’abord, de façon générale, j’ai constaté que c’était la conclusion classique des débats comme s’il ne pouvait y a voir de responsabilité partagée.
Ensuite, à supposer qu’un jour il advient ce que certains souhaitent, à savoir l’indépendance, que se passera-t-il lorsqu’il n’y aura plus cet alibi pratique de la politique parisienne mais que les problèmes eux demeureront ?
Enfin, pour essayer d’en rester aux faits….
Jusqu’aux années 1970 et les années 1980, le grand banditisme n’était pas un problème local. La Corse était un sanctuaire, une base de repli sur laquelle venaient se replier ceux qui conduisaient leurs affaires ailleurs. Il y avait des règlements de compte sur place mais liés à des dossiers parisiens ou marseillais. Les parrains avaient à cœur d’apparaître dans leur village comme des bienfaiteurs, et ils l’étaient !, grâce à leur argent et à la possibilité de travail offerte à leurs affidés. Souvent, ils étaient élus.
Dans le même temps, le nationalisme violent a pris son essor. De manière naturelle, l’action des pouvoirs publics s’est dirigée vers ce problème qui constituait le trouble social visible. Les nuits bleues à l’époque c’était jusqu’à 150 attentats par nuit et de façon simultanée, ce qui montre bien à quel point les mouvements clandestins étaient alors compétents et structurés.
Il est évident que dans le même temps, la montée en puissance de la première structure criminelle de la Corse a été négligée. Le poids croissant de la Brise de Mer a été sous-estimé au début et quand l’état s’est vraiment saisi du problème, il était trop tard. En 1986, une enquête judiciaire et financière a été lancée qui a conduit tous les services de l’état a agir de façon simultanée contre des établissements et des personnes suspectées de faire partie de cette mouvance, bars de la place Saint Nicolas, discothèques bastiaises ou de l’Ile-Rousse notamment. Mais c’était trop tard ! Ce n’était plus de banditisme dont il était question mais d’infractions à la législation commerciale et ce sont des seconds couteaux qui ont été condamnée et pour des délits mineurs.
La Brise s’est donc encore faite plus discrète et a fait fructifier les produits de son activité sous des façades légales avec tout l’arsenal d’avocats et de comptables utile.
Historiquement, en guise de synthèse, on peut dire que ce gang a prospéré parce qu’à l’époque l’état avait d’autres chats à fouetter et qu’en quelque sorte, les clandestins occupaient tellement les forces de police qu’ils négligeaient ce qui est dommage, le droit commun. Dire qu’il n’y a pas eu de réaction est également erroné car il y en a eu mais trop tardive, hélas.
Maintenant, dire qu’aujourd’hui, il y a d’un coté les politiques qu’on poursuit et les mafieux qu’on laisse tranquilles (voire même qu’on favorise pour être tranquille) me semble assez partisan comme analyse.
D’abord parce qu’il y a une porosité évidente entre les deux « milieux » .
Ensuite, parce que le banditisme en Corse, ce n’est plus une dizaine d’individus connus qui se livreraient à des braquages mais des entrepreneurs cossus à l’abri derrière des sociétés écran, gérés par des prête-noms, bien conseillés, bardés d’avocats et qui commandent à distance ce qui reste d’activité purement criminelle, ailleurs.
On retrouve le schéma historique du parrain qui a fait fortune et qui devient honorable sur place. Et ce genre de personnage, il n’y a qu’au cinéma que tu les attrapes facilement a l’usu incorruptibles.
Il n’y a plus rien à faire de ce point de vue.
Maintenant quelques questions…
La dernière opération coordonnée a visé Pieri. J’imagine que vous savez qu’il figure toujours au nombre de ceux que certains considèrent comme des victimes de la répression coloniale. Quelle sera la réaction en local si une vaste opération « mani pulite » venait à être déclenchée dans l’île sachant qu’inévitablement tous les intérêts seront affectés ( les mafieux purs, ceux qui vivent de l’impôt révolutionnaire, les bénéficiaires de la corruption etc..). Il ne faudra pas une semaine avant qu’une réaction soit organisée contre les « dragonnades ».
Des témoins on n’en trouvera pas ! Entre ceux qui ont une sainte trouille et ceux qui ont un intérêt à l’affaire, ça va être compliqué.
Vous me dites que l’état est complice. Mon opinion est de nature différente. Je ne vois pas l’intérêt qu’il aurait à se lancer, dans les conditions actuelles, dans une vaste opération de nettoyage dans laquelle il n’y aurait que des coups à prendre pour un bénéfice potentiellement minime.
Et sinon, au risque de déplaire, je procéderai en guise de conclusion à une petite inversion de la problématique posée par CPP
Citation :

Or pour l'instant, aux yeux de l'état, il semble que de malheureux gros pétards déposés devant les agences du trésor et quinze clampins faisant des ronds dans l'eau avec un bateau entre marseille et Bastia soient beeeeauuuucoup plus importants que des dizaines de morts violentes par an, une économie mise en coupe réglée, aucune démocratie réelle et la peur de plus en plus diffuse sur notre île.
Quand les nationalistes en auront enfin fini avec l’action violente qui a montré ses limites et qu’ils se concentreront sur l’action purement politique, peut être qu’on pourra passer à des choses autrement plus sérieuses pour l’avenir de l’île. Parce que les pétards, les roquettes et tout le reste, ça occupe beaucoup la maréchaussée mais ça arrange également tous ceux qui prospèrent pendant que les pandores courent à droite et à gauche.
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MessageSujet: Re: Cosa nostra   Cosa nostra EmptyVen 26 Mai - 10:51

Vu l'efficacité de l'action purement publique Sad

Marches manif et autre contre les constructions illégales : résultat néant
Actions en justice : résultat néant
Manifs pour le statut fiscal : résultat néant


Libert Bou : Même si 250 000 corses voulaient l'autonomie, vous ne l'aurez pas (Edmond Simeoni, Le piège d'Aleria)

Mais c'et vrai que quand la lutte armée s'arrêtera la maffia sera vaincue...
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