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 Sortie de crise : analyses

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MessageSujet: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 13:44

Citation :
La France "humiliée"
LEMONDE.FR | 11.04.06 | 13h50 • Mis à jour le 11.04.06 | 14h22

Alors que le gouvernement a enterré hier le contrat première embauche, à l'issue de dix semaines de crise, la presse étrangère lance une charge sévère à l'égard de la classe politique française.

"Ce retrait est une humiliante défaite politique, à la fois pour M. Chirac et pour son protégé, Dominique de Villepin", affirme le New York Times. Idem pour le quotidien espagnol El Pais pour qui le premier ministre est "humilié". The Guardian titre, quant à lui, sur "la présidence gâchée de Jacques Chirac" : sa "prévisible décision conclut parfaitement une présidence de dix ans qui n'a conduit nulle part". Le quotidien compare le président et son premier ministre à des "empereurs sans vêtements", alors que le quotidien berlinois Die Welt évoque "le désastre français".


Une fois encore, c'est l'incapacité des dirigeants à réformer qui est mise en avant. The Guardian fait la liste : "Raymond Barre, Edouard Balladur, Alain Juppé et maintenant Dominique de Villepin : au cours des trente dernières années, tous ceux qui ont tenté de guérir la France d'une économie sclérosée ont échoué." Faut-il "en rire ou en pleurer" ? s'interroge le quotidien.

C'est "une perte pour la flexibilité du travail, dont la France et une grande partie de l'Europe ont désespéremment besoin", selon le Christian Science Monitor à Boston. " Que la France ait besoin d'une réforme de son code du travail, personne ne le discute ", constate aussi El Pais. Mais l'avenir s'annonce mal : pour le quotidien espagnol, " la France a mis fin, au moins momentanément, à la crise mais sans plan B ". L'International Herald Tribune imagine que cette réforme ne sera plus à l'ordre du jour avant plusieurs années.

Et pourtant – charge supplémentaire pour les responsables politiques – même les patrons ne sont pas solidaires, relève la presse étrangère. Ce fut sans doute "le revers le plus surprenant pour le gouvernement, lorsque des leaders économiques ont commencé à critiquer la gestion de la crise ", remarque le New York Times.

Le Financial Times cite ainsi le français Edouard Leclerc, qui affirme que " lui et les propriétaires de supermarchés n'avaient pas besoin du CPE ".

Perrine Mouterde

Pour ma part : mêmes causes mêmes effets que pour le référendum sur la constitution européenne. Des gouvernés aveuglés, des gouvernants n'ayant aucun sens de l'intérêt national, préférant le sacrifier sur l'autel de leurs ambitions personnelles.

Et tout cela me conforte dans l'analyse que j'avais fait de ce pays (au sens socio-économique), avant d'y rentrer il ya un an (c'était alors mon scénario catastrophe) : il y a maintenant de très fortes chance que la france soit, dans 20 ans, une friche économique, un pays-musée, et un mouroir pour vieux.

Tant pis pour l'écrasante majorité : le tourisme et les soins aux vieux (qui pourront se les payer) continueront à marcher. Ah, au fait, j'ai choisi la première option.
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macagnaman
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 14:10

Depuis le peu de mois qu'ils règnent, ils vous ont convaincus qu'ils n'ont rien oublié ni rien appris.
[ Proclamation du 1er mars 1815 à propos des bourbons]
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vince
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 15:25

@CPP : on le sait que la france est en voie de sous développement, c'est justement pour lutter contre ça que beaucoup de gens refusent l'alignement sur les chinois
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 15:32

J'ai la réponse, les autres (le peuple) sont bêtes.
Je poserai simplement la question : pour q'un état développé s'en sorte, la réduction des revenus et des statuts des employés est elle obligatoire?
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http://www.studiosdolla.net/CV/site/tours.htm
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 15:48

L'homme en naissant porte en lui des droits sur la portion des fruits de la terre nécessaires à son existence.
[ Discours de Lyon, 1791. ]
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 18:16

@Vince & Ghattu : ce n'est absolument pas la réduction des conditions de vie des plus faibles que je prône. Au contraire.

Ce sont les gaspillages de la solidarité nationale, des pouvoirs publics et la faible activité que je condamne. Ils coûtent énormément au secteur marchand et à l'innovation qui, quoiqu'on en pense, sont les seuls créateurs de richesse (vu qu'on a pas de pétrole et de moins en moins d'idées).

Sans une plus forte productivité, sans une diminution des prélèvements obligatoires, sans des investissements massifs (infrastructures et recherche)... la matière grise puis le pognon vont se tirer et ça a déjà commencé (ce n'est que le début).

Et ce sera la fin de l'état providence, que je ne souhaite pas mais que, résigné, je pense inéluctable au train où vont les choses.

Question subsidiaire : pensez-vous réellement que 2007 et les élections à venir dans toutes les centrales n'ont rien à voir avec la mobilisation syndicale de ces dernières semaines, sans commune mesure avec l'importance du CPE (qui ne touchait que quelques classes d'âge, par ailleurs en majorité inactives)?
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sittembre
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 18:26

C'est le fort Jean qui devient forgeron !
[ Campagne d'Egypte]
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 18:32

CPP a écrit:
@Vince & Ghattu : ce n'est absolument pas la réduction des conditions de vie des plus faibles que je prône. Au contraire.

Ce sont les gaspillages de la solidarité nationale, des pouvoirs publics et la faible activité que je condamne. Ils coûtent énormément au secteur marchand et à l'innovation qui, quoiqu'on en pense, sont les seuls créateurs de richesse (vu qu'on a pas de pétrole et de moins en moins d'idées).

Sans une plus forte productivité, sans une diminution des prélèvements obligatoires, sans des investissements massifs (infrastructures et recherche)... la matière grise puis le pognon vont se tirer et ça a déjà commencé (ce n'est que le début).

Et ce sera la fin de l'état providence, que je ne souhaite pas mais que, résigné, je pense inéluctable au train où vont les choses.

Question subsidiaire : pensez-vous réellement que 2007 et les élections à venir dans toutes les centrales n'ont rien à voir avec la mobilisation syndicale de ces dernières semaines, sans commune mesure avec l'importance du CPE (qui ne touchait que quelques classes d'âge, par ailleurs en majorité inactives)?

Je suis en parti d'accord avec toi. Il n'empeche qu'il n'y a que des perspectives négatives à termes. donc la solutions n'est certainement pas de continuer ainsi . Quand je dis continuer ainsi je parle aussi de ces soi disant réformes qui ne font qu'accélérer le processus de destruction du capital (voir Marx)
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 18:38

CPP a écrit:
@Vince & Ghattu : ce n'est absolument pas la réduction des conditions de vie des plus faibles que je prône. Au contraire.

Ce sont les gaspillages de la solidarité nationale, des pouvoirs publics et la faible activité que je condamne. Ils coûtent énormément au secteur marchand et à l'innovation qui, quoiqu'on en pense, sont les seuls créateurs de richesse (vu qu'on a pas de pétrole et de moins en moins d'idées).

Sans une plus forte productivité, sans une diminution des prélèvements obligatoires, sans des investissements massifs (infrastructures et recherche)... la matière grise puis le pognon vont se tirer et ça a déjà commencé (ce n'est que le début).

Et ce sera la fin de l'état providence, que je ne souhaite pas mais que, résigné, je pense inéluctable au train où vont les choses.

Question subsidiaire : pensez-vous réellement que 2007 et les élections à venir dans toutes les centrales n'ont rien à voir avec la mobilisation syndicale de ces dernières semaines, sans commune mesure avec l'importance du CPE (qui ne touchait que quelques classes d'âge, par ailleurs en majorité inactives)?

Tu estimes à combien d'€ le gaspillage Etatique ?
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 20:46

sittembre a écrit:
CPP a écrit:
@Vince & Ghattu : ce n'est absolument pas la réduction des conditions de vie des plus faibles que je prône. Au contraire.

Ce sont les gaspillages de la solidarité nationale, des pouvoirs publics et la faible activité que je condamne. Ils coûtent énormément au secteur marchand et à l'innovation qui, quoiqu'on en pense, sont les seuls créateurs de richesse (vu qu'on a pas de pétrole et de moins en moins d'idées).

Sans une plus forte productivité, sans une diminution des prélèvements obligatoires, sans des investissements massifs (infrastructures et recherche)... la matière grise puis le pognon vont se tirer et ça a déjà commencé (ce n'est que le début).

Et ce sera la fin de l'état providence, que je ne souhaite pas mais que, résigné, je pense inéluctable au train où vont les choses.

Question subsidiaire : pensez-vous réellement que 2007 et les élections à venir dans toutes les centrales n'ont rien à voir avec la mobilisation syndicale de ces dernières semaines, sans commune mesure avec l'importance du CPE (qui ne touchait que quelques classes d'âge, par ailleurs en majorité inactives)?

Tu estimes à combien d'€ le gaspillage Etatique ?

heuuuuu ..... ouuuuuuuuuuuff.... auuuuu moins !!!
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:33

Ce pays n'est plus réformable.

Ca commence même à me gaver de voir des branleurs encore manifester cette journée contre le CNE, à la manière "Tant que je gagne, je joue"...

C'est quand même pas compliqué de comprendre qu'aujourd'hui les entreprises se sclérosent car elle ont peur d'embaucher. Il suffit de voir le nombre de prestataires et intérimaires dans les entreprises. Je peux en parler aisément, je suis prestataire.

Pourquoi part-on du principe que le patron est un salaud prêt à descendre son salarié à la moindre occasion, alors qu'on pourrait partir du principe qu'un salarié faisant bien son boulot ne risque pas de se faire descendre par son patron?

Je me demande si je ne devrais pas quitter la France...
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:41

moi aussi je trouve ridicule que les manif continue...
si tu cherche un pays va en australie ! c'est le top labas !!!! thumright
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:43

ouais super les australiens Confused ... encore plus cons que les amerlocks
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:47

en attendant la vie y est belle labas! j'ai un ami qui est parti faire sa vie la bas en 2 semaine il avait un boulot et un apart !!!! Shocked cheers
et puis le climat aussi c'est pas mal ! Mr. Green
de plus il parait que les femme y sont tres belles !!!! tongue
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:47

Des echos du genre "les australiens sont plus beaufs que les américains" sont parvenus à mes oreilles également...
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:55

bon tes pas corse, mais en tant que corse on dit qu'il ne faut pas que les gens fassent des préjugé sur les corse qu'on est pas tous pareil . Mr. Green
sa vaut pour eux aussi non ???
de plus s'as m'étonne parcque mon ami m'a dit que les gens été tres sympa la bas ... Shocked
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 21:57

sittembre a écrit:
Tu estimes à combien d'€ le gaspillage Etatique ?

Entre les surcoûts, les mesures contre-productives sur les recettes comme les dépenses, les sureffectifs, les doublons, les gaspillages proprement dits, les éléments de train de vie disproportionnés, les abus et les fraudes au subsides ...

... tant au niveau de l'état que que des collectivités et des caisses sociales ...

... au bas mot 200 milliards d'euros. Par an.

Imaginez le nombre d'emplois qu'on pourrait créer, de labos de recherche qu'on pourrait monter, de formations qualifiantes qu'on pourrait financer, d'IRM qu'on pourrait acheter, de lignes TGV et de tunnels sous Vizzavona qu'on pourrait construire avec ça...

Quelques petits exemples repris dans cette article du Point (qui est beaucoup plus pessimiste que moi - je vous laisse le soin de trouver d'autres sources, il en existe à foison).

Mais avant, pour faire bonne mesure, n'oublions le train de vie de l'élysée (budget multiplié par 30 depuis 1995, certes en partie par incorporation des fonds autrefois dits "secrets"), des ministères et des baronnies régionales et départementales, les milliards de la PAC versés aux exploitations agricoles industrielles, etc.
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:00

Citation :
Société
Le grand scandale français
Jacques Marseille
Jan 12 2006
Le Point

Dépenses de santé inconsidérées, gestion irrationnelle du patrimoine immobilier de l'Etat ou du personnel enseignant, intercommunalités dispendieuses... L'auteur du « Grand gaspillage, les vrais comptes de l'Etat » (Perrin, 2005), professeur à la Sorbonne, a répertorié les petits abus qui alimentent le déficit de la France. Edifiant, mais pas irrémédiable : un simple effort de chacun permettrait de réduire la dette du pays et de baisser les impôts. Si tout le monde en avait conscience...

Quoi de plus bénin que de s'accorder un congé de maladie pour un petit coup de fatigue ? Quoi de plus insignifiant que de se faire « ordonner » une cure thermale ? Ou encore de se faire rembourser indûment par la Sécu un taxi pour se rendre à l'hôpital ? Quoi de plus innocent que ces menus gaspillages quand les élites de la politique comme Hervé Gaymard ou celles des affaires comme Daniel Bernard s'accordent des privilèges qui font tourner les têtes ?

Seulement voilà. Non seulement ces mini-abus ruinent les comptes du pays, mais ils sont à la source même de notre « décomposition » civique. Pour en prendre la mesure, il suffit de se plonger dans la lecture aride mais instructive de tous les rapports émis depuis des années par la Cour des comptes, de prendre en compte les travaux de la Mission d'évaluation et de contrôle de l'Assemblée nationale, de dépouiller les multiples rapports de l'Inspection générale des affaires sociales. Et d'évaluer les sommes colossales que la France pourrait économiser tout en assurant aux Français plus d'efficacité dans le service rendu au public et plus de solidarité entre les citoyens. Leur lecture démontre surtout qu'il serait tout à fait possible de réduire la dette et d'investir dans l'avenir tout en diminuant les impôts et prélèvements dont le poids et la mauvaise répartition mettent de plus en plus en question la compétitivité du site France.

Prenons l'« ALD », dont plus de 6 millions de Français sont atteints. En langage purement administratif, il s'agit d'une « affection exonérante de longue durée ». En clair, cela signifie que la France est aujourd'hui malade, gravement malade, presque à l'agonie, puisque près d'un Français sur dix, tous âges confondus, ou encore un Français sur deux de plus de 60 ans souffre d'une maladie dont la gravité et la chronicité seules peuvent donner droit à un remboursement à 100 % des soins. Cela représente plus de 20 milliards d'euros sur les 50,6 milliards d'euros déboursés par la CNAM pour les soins de ville. Et près de 40 % du montant de l'impôt sur le revenu. Une note bigrement salée. Mais qui ne cesse de s'alourdir. Et dans quelles proportions... En quatre petites années (de 2000 à 2003), ces ALD ou « mises à 100 % » ont entraîné 41 % de dépenses supplémentaires. Avec ce chiffre étonnant : pour la seule année 2001, 900 000 personnes supplémentaires ont été mises en ALD ! Et ce pratiquement pour le restant de leurs jours ! Car, comme l'écrit Guy Abitbol, ancien interne des Hôpitaux de Paris, chef de clinique à la faculté et membre de la Société française de cardiologie, « lorsque l'on est en ALD, on s'y installe : le bénéfice est automatique durant trois ans, le plus souvent renouvelé, une durée qui date de l'époque où la tuberculose vous condamnait pour longtemps (1) ».

7,5 milliards d'euros d'indemnités journalières par an.
Comme aucun Tchernobyl médical n'a pour l'instant été identifié, force est d'imputer ces petits abus de biens publics qui font les grandes rivières à l'irresponsabilité de ceux qui ne veulent pas décevoir leurs patients - pardon, leurs clients - et au manque de courage de ceux qui, lisant les multiples rapports publiés par la CNAM ou l'Inspection générale des affaires sociales, ne dénoncent pas fermement ces dérives pour ne pas irriter les citoyens - pardon, leurs électeurs. Peut-être faut-il aussi ajouter que, pour un médecin, remplir la demande d'ALD est « payant » : certaines visites sont mieux remboursées quand elles concernent un patient en ALD. Il faut enfin souligner que les mutuelles n'ont aucun intérêt à combattre ces abus. En effet, plus il y aura de « 100 % », moins elles auront à rembourser de tickets modérateurs. Mieux vaut pour elles que ce soit la Sécurité sociale qui paie.

Autre abus de bien public apparemment bénin, mais fort coûteux, le petit arrêt de maladie pour « mal de tête » ou « petite fatigue » (les deux premières causes d'arrêt maladie de plus de quinze jours), ce petit congé supplémentaire dont les personnes bien informées rappellent aux jeunes fonctionnaires ou aux employés des grandes entreprises qu'ils y ont « droit », sans risque. Le rapport de l'Igas publié en octobre 2003 nous révèle ainsi que les absences pour raison de santé (en jours rapportés à la durée annuelle du travail) s'élèvent en France à 7,2 %. Alors qu'aux Pays-Bas ils ne dépassent pas 5,8 %, en Allemagne 4,2 %, au Royaume-Uni 3,7 %, en Belgique 3,3 %. Et aux Etats-Unis, 2,2 %. Et ce n'est pas tout : l'augmentation au cours des dernières années est impressionnante. + 11 % pour la seule année 2002 et + 46 % depuis 2000. Un peu comme si l'application progressive de la loi des 35 heures avait accéléré la fatigue et le stress de ceux pour qui cette grande avancée sociale devait changer la vie...

Une cartographie de la France alitée mériterait fort d'être publiée. Elle révélerait, par exemple, le danger de vivre dans certains départements comme la Haute-Corse ou les Bouches-du-Rhône, où le nombre d'indemnités journalières par salarié occupé atteint plus de quinze par an, alors que le climat parisien, pourtant moins bien réputé, n'occasionne que 6,3 indemnités journalières par salarié occupé. On le pressentait : subir l'agressivité des rayons du soleil au soleil ou travailler dans la région de Marseille est un risque sanitaire majeur qui devrait alerter les autorités et décourager tous ceux qui seraient tentés de s'installer dans ces régions...

Plus grave encore, mais sans doute compréhensible de la part de ceux qui n'y soupçonnent aucune escroquerie : près d'un quart des demandeurs d'emploi de longue durée (ils sont 760 000) se font mettre en arrêt maladie pour prolonger leurs droits d'autant, avec des indemnités plus avantageuses, d'où une proportion moyenne de 84 jours d'indemnités journalières par an pour les 55-59 ans.

Au total, sur un montant d'environ 7,5 milliards d'euros d'indemnités journalières par an, on estime qu'au moins 20 % sont dues à des faux et usages de faux certificats, soit 1,5 milliard d'euros, soit un peu moins que le produit de l'ISF (2,3 milliards d'euros).

Pour les transports sanitaires, qui représentent près de 2 milliards d'euros (un autre équivalent de l'ISF), on estime que 54 % d'entre eux sont en infraction, mais 70 plaintes seulement ont été déposées par la CNAM, sans doute pour des multirécidivistes. Là encore, autre signe d'une France qui se couche : les frais de transport par ambulance ont augmenté de 50 % entre 2000 et 2003, et ceux par taxi de 60 %.

30 000 lits d'hôpital inoccupés et des urgences encombrées.

Une France qui agonise peut-être aussi par surconsommation de médicaments... On savait les Français gros consommateurs de médicaments : ils avalent un volume de deux à quatre fois plus élevé d'antidouleur, d'antidépresseurs et de tranquillisants que leurs voisins anglais ou allemands. On sait moins que, chaque jour, 350 hospitalisations résultent d'effets pervers de prescriptions non justifiées ou incompatibles entre elles. Coût de ces hospitalisations, selon la Cour des comptes, 335 millions d'euros, soit plus que la somme promise par Dominique de Villepin aux banlieues. On sait moins aussi qu'on estime entre 5 et 6 milliards d'euros le coût des prescriptions non conformes au mode d'usage recommandé. Au mépris de toute sagesse, la majorité des Français traités pour faire baisser leur cholestérol n'ont ni suivi au préalable un régime alimentaire ni réduit leur dose de tabac ; deux fois sur trois, le choix du traitement ne tient pas compte des seuils biologiques recommandés. La surconsommation d'antibiotiques explique par ailleurs qu'en France un tiers des souches bactériennes, dont des pneumocoques ou le staphylocoque doré, courants et dangereux en l'absence de traitement, seraient devenues résistantes, contre 5 % au Danemark, en Suède et au Royaume-Uni...

Autres abus qui devraient perturber le citoyen qu'insupporte le poids des prélèvements obligatoires : pourquoi conserver 234 médecins pour 100 000 habitants en Ile-de-France, contre seulement 122 dans le Nord-Pas-de-Calais ? Pourquoi disposer de 4,2 lits pour 1 000 habitants dans le Val-de-Marne, contre 20,6 en Lozère ? Pourquoi les actes de chirurgie ambulatoire (malade ne couchant pas à l'hôpital) sont-ils de 30 % en France, contre 78 % au Danemark et 85 % au Canada ? Pourquoi les attentes pour une radiothérapie varient-elles selon les hôpitaux de un à trois mois ? Pourquoi le prix d'achat des matériels hospitaliers ou des prothèses varie-t-il de plus ou moins 40 % ? Pourquoi, en France, 90 % des consultations se terminent-elles par une ordonnance, contre 20 % aux Pays-Bas ? Pourquoi la moitié des médicaments finissent-ils à la poubelle, ce qui représente un gaspillage d'au moins 1 milliard d'euros par an ? Pourquoi les cures thermales « de confort » sont-elles toujours remboursées, alors qu'elles ne le sont plus en Allemagne ? Pourquoi 30 000 lits d'hôpital sont-ils inoccupés, alors que les urgences sont encombrées ? Pourquoi la France compte-t-elle 4 084 laboratoires d'analyses, alors que l'Allemagne n'en aligne que 600 pour 20 millions d'habitants de plus ?

Autant de questions qui pourraient faire sourire, mais dont la note finale est estimée à plus de 15 milliards d'euros. Soit justement le montant du déficit de la Sécu en 2005. Autant de menus gaspillages qui pourraient faire hausser les épaules.

Mais quand le chômage persiste alors qu'il baisse partout ailleurs et que la dette explose, faisant peser le risque d'asphyxie sur la génération du « baby-krach », celle qui devra supporter tout à la fois les dépenses de santé, les dépenses de retraite et les dettes de la génération du « baby-boom », il est urgent de devenir populiste, c'est-à-dire de dénoncer sans ménagement et en langage compréhensible les abus et les scandales, si minimes soient-ils, qui attisent les haines entre Français et accentuent leurs fractures. A l'heure où, du sommet à la base, de la « France d'en haut » à la « France d'en bas », se développe une culture du privilège ou du réseau, il y a urgence. Certes, la France de l'Elysée n'est pas celle de Versailles. Encore que... La seule différence peut-être entre la France de l'Ancien Régime et celle d'aujourd'hui est que les défenseurs de la Bastille sont à l'heure actuelle infiniment plus nombreux. Mais il est temps de rompre avec cette logique « bananière » pour redécouvrir les vertus de la démocratie et de la solidarité.

Au hit-parade des abus, on l'a vu, figurent les dépenses de santé, dont tout démontre que la croissance explosive n'améliore pas la santé des Français, pis, qu'elle ne réduit pas les inégalités sociales. Comme toujours en la matière, et contrairement à ce que pensent les Français, plus vaut rarement mieux. Comme l'écrit Béatrice Majnoni d'Intignano, la meilleure spécialiste de l'économie de la santé, « la pression pour plus de dépenses ne provient pas de la seule demande de soins, comme on le prétend souvent, mais aussi de l'offre. Une bizarre coalition d'intérêts se forme entre offreurs et demandeurs de soins, pour plus de dépense, contre les financeurs, contribuables et cotisants. Une coalition des malades, des vieux, des retraités qui dépensent plus, contre les jeunes et les actifs qui financent et dépensent moins. Les premiers sont soutenus par les syndicats professionnels qui gèrent l'assurance-maladie, pour plus d'emplois, les syndicats médicaux et l'industrie pharmaceutique pour des revenus plus élevés, tous partisans du toujours plus au nom du droit des soins, du refus du rationnement, de l'égalité des citoyens. Les seconds restent démunis face à ces arguments apparemment irréfutables. On voit défiler les communistes avec des médecins libéraux sans que ce mariage contre nature surprenne quiconque. Les contribuables restent sans voix (2) ».
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Pascual Garrido
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:00

CPP a écrit:


Imaginez le nombre d'emplois qu'on pourrait créer, de labos de recherche qu'on pourrait monter, de formations qualifiantes qu'on pourrait financer, d'IRM qu'on pourrait acheter, de lignes TGV et de tunnels sous Vizzavona qu'on pourrait construire avec ça...

c'est la petite touche de démagogie qui fait tout ton charme... Laughing
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CPP
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:01

Citation :
Les ministères ignorent tout de leur patrimoine.

Autre passoire de la République qui a fait l'objet d'un rapport enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale le 6 juillet 2005, « La gestion et la cession du patrimoine immobilier de l'Etat et des établissements publics ». Un patrimoine évalué à 32,8 milliards d'euros, qui coûte en dépenses annuelles d'entretien autour de 2 milliards d'euros (l'équivalent de l'ISF) et qui ne « rapporte » quasiment rien. Selon l'Inspection générale des finances, en effet, la valeur locative des 137 000 logements de fonction - dont les ministères ne tiennent pas les listes à jour (selon les sources, il en y aurait entre 94 000 et 137 000 !) - représente 1,4 milliard d'euros (soit environ 10 000 euros par an). Or le montant total des redevances perçues par l'Etat auprès des bénéficiaires ne dépasse pas... 30 millions d'euros. De plus, un taux de vacance de 18 % à 20 % a été enregistré à la suite d'enquêtes auprès des ministères de la Culture, de l'Economie et de la Justice. Ajoutons-y, pour faire bonne mesure, que « la carence du pilotage des logements de fonction est aggravée par le fait que, dans la plupart des cas, l'Etat ne respecte pas ses obligations fiscales (déclaration des avantages en nature au fisc) et sociales (paiement des cotisations sociales correspondantes) ». La suite du rapport mérite d'être citée pour nos concitoyens qui y puiseront sans doute de quoi méditer sur l'article 15 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui dit : « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. » « Il ressort des auditions de la MEC, est-il écrit, que les ministères se considèrent libres de faire ce qu'ils veulent, sans souci de cohérence globale. L'impression de "gratuité" prévaut, alors que l'immobilier public constitue un coût pour l'Etat... Certes, les ministères sont évidemment le mieux à même de connaître leurs besoins. Mais, livrés à eux-mêmes, sans bride, leur pente naturelle les pousse au mieux à l'immobilisme, pour conserver les immeubles mis "gratuitement" à leur disposition, au pis à l'accroissement de leur parc au fur et à mesure de l'évolution de besoins nouveaux, sans arbitrer par rapport aux services qui pourraient être allégés. Au sein de chaque ministère, les grandes directions, ou réseaux, sont pour une bonne part elles-mêmes autonomes, sans effort de coordination entre elles. Des "baronnies" sont ainsi constituées.

Rares sont les ministères qui connaissent le nombre de mètres carrés à leur disposition. Aucun ministère n'a été en mesure d'estimer l'ensemble des coûts annuels liés à l'immobilier. Aucun ne dispose de comptabilité analytique ni de contrôle de gestion... » Ce qui amène ces mêmes ministères, comme celui de la Culture, à prétendre que leurs « besoins les incitaient plutôt à acquérir ». On peut citer à titre d'exemple la rénovation du campus de Jussieu, dans le 5e arrondissement de Paris, dont le coût total devrait atteindre 1,2 milliard d'euros, alors que, dans le même temps, cette même université de Paris-VII va s'implanter sur 100 000 mètres carrés dans la ZAC Rive Gauche !

97 500 enseignants recrutés n'exercent pas.

Autre passoire à larges trous : la gestion des personnels de l'Etat, dont les salaires et pensions représentent désormais 118,2 milliards d'euros, soit 42,8 % des dépenses du budget général, au lieu de 39,8 % en 2005. A tous ceux, fort nombreux, qui acceptent cette croissance comme une nécessité, mieux, qui manifestent leur mécontentement en exigeant que soient accrus les « moyens » consacrés, par exemple, à l'Education nationale, on ne saurait trop conseiller la passionnante lecture du rapport d'information présenté le 24 mars 2005 sur « La gestion des personnels enseignants des premier et second degrés n'exerçant pas devant des classes de l'enseignement scolaire », un rapport qui n'a guère fait l'objet de commentaires. Selon ce nouveau rapport, qui fait suite à celui de la Cour des comptes de 2003 sur la gestion du système éducatif, on peut évaluer à 97 500 équivalents-temps plein (ETP) le nombre d'enseignants des premier et second degrés n'exerçant pas devant les classes de l'enseignement scolaire. Il convient en outre de préciser que cela ne tient pas compte de l'absentéisme en général et des divers types de congés, qui représentent en plus 15 000 ETP.

Si certaines situations sont justifiées, comme certaines activités pédagogiques, les décharges de direction d'école, certaines missions administratives... la plupart sont en revanche contestables au regard des exigences réglementaires ou de gestion. En fait, comme pour les ALD ou les arrêts de travail, c'est l'addition de multiples cas de faible importance apparente qui aboutit, au bout du compte, à un volume qui devient considérable. Ce chiffre représente, en effet, 12,1 % des effectifs enseignants, correspondant à un coût annuel d'environ 3,8 milliards d'euros, soit 6,65 % du budget de l'Education nationale, soit 1,33 % du budget de l'Etat, soit plus que la totalité du budget du ministère de la Culture...

Facture totale : 80 milliards d'euros.

Un ensemble composite qui recouvre trois types de situation : des cas de sous-utilisation manifeste des moyens (tels que les surnombres disciplinaires, remplaçants inoccupés, remplaçants incapables d'enseigner, enseignants en réadaptation, divers cas de décharges fictives ou non statutaires relevés par la Cour des comptes) ; des situations d'emploi apparemment justifiées, telles que les décharges syndicales ou certaines fonctions administratives ; enfin, une zone grise d'emplois dont l'utilité ou le bien-fondé juridique ne sont pas toujours clairement établis comme certains détachements et prêts à d'autres ministères ou placements temporaires hors du système éducatif.

Autant dire que, avant d'accroître les moyens consacrés à l'enseignement ou à la recherche, mieux vaut utiliser toutes les « marges de manoeuvre » possibles, pour reprendre l'expression du premier président de la Cour des comptes.

Dernière en date des passoires qui ont été pointées, l'intercommunalité, ce « deuxième niveau » (il en manquait manifestement) d'administration locale qui se traduit, selon le rapport du 14 novembre 2005 de la Cour des comptes, par des « surcoûts », des « opacités », des « doublons », des « compétences virtuelles » et une « faible mutualisation des moyens ». Menées auprès de 144 communautés, les conclusions de l'enquête sont sévères : pour la Cour, « l'impact de l'intercommunalité en termes d'économies d'échelle ou de nouveaux services rendus n'apparaît pas de manière flagrante ». Cette « réforme inachevée » aura en revanche « présenté un coût réel pour les contribuables » et comporte « un risque de dérive financière ». Au total, les dépenses de ces Epci (établissements publics de coopération intercommunale) se sont élevées en 2003 à près de 23 milliards d'euros, soit plus du double de leur montant en 1999. Elles sont désormais supérieures aux dépenses des régions (un peu moins de 15 milliards d'euros) mais inférieures (heureusement !) aux dépenses des communes (près de 80 milliards d'euros) et des départements (41,4 milliards d'euros).

C'est qu'en principe la création des Ecpi aurait dû entraîner le transfert du personnel des communes pour les agents exerçant totalement leurs fonctions dans le service transféré. Cela a été rarement le cas. Ainsi, pour la communauté de communes du Sud, à la Réunion, il n'y a eu aucun transfert de personnel des communes membres vers la communauté pour la compétence ordures ménagères, alors que trois communes étaient désormais collectées en régie. Pour l'ensemble des travaux comptables et la rédaction aussi essentielle que les délibérations du conseil communautaire, on a dû même faire appel à des... prestataires privés ! Ainsi, au niveau global, « les transferts de personnel ont été particulièrement coûteux, note la Cour, alors qu'ils auraient dû, pour le moins, tendre à la neutralité ».

Autre dysfonctionnement, les transferts réalisés ont rarement été précédés d'« un diagnostic approfondi sur l'adaptation des effectifs des communes membres et n'ont pas été accompagnés d'une véritable réflexion pour la mise en place de l'organigramme des Epci ». C'est le cas notamment pour la communauté urbaine de Marseille-Provence-Métropole, « où les compétences transférées n'ont pas donné lieu aux transferts corrélatifs de personnel », ce qui a obligé l'Epci à « procéder dans l'urgence à un recrutement direct de personnel ». Trop d'échelons administratifs, des subventions accordées sans contrôle, des notes de frais monstres, une folie des grandeurs expliquent ainsi que les dépenses des collectivités locales s'envolent (de 44 milliards en cinq ans, soit un peu moins que l'impôt sur le revenu), alors que les services rendus ne suivent guère. Ainsi ces comités régionaux du tourisme dont la Cour des comptes, dans son rapport public 2004, a largement démontré la faible efficacité, mais dont les frais de déplacement, surtout à... l'étranger, sont particulièrement élevés.

On pourrait multiplier jusqu'à l'écoeurement ces passoires qui font de la France un pays lourdement endetté, lourdement imposé, mais dont les services rendus au public manquent souvent d'efficacité, pis, d'équité. Ce serait sombrer dans le pessimisme et faire le jeu de tous les poujadismes qui prospèrent sur ce terreau particulièrement fertile. On pourra surtout y puiser une formidable leçon d'optimisme - qu'elle est riche, la France, pour pouvoir s'offrir une telle gabegie ! - et se dire qu'avec de la volonté et du courage il est possible d'enrayer cette spirale qui désespère les Français et cultive leur goût historique du privilège. C'est le passionnant défi lancé à l'homme d'Etat qui devra se donner les moyens de leur présenter la facture (qu'on peut estimer à au moins 80 milliards d'euros, soit plus d'une fois et demie le montant de l'impôt sur le revenu) et de les convaincre de rompre avec ces dérives. Pourquoi la France serait-elle incapable de faire ce que tant d'autres ont réalisé ces dernières années ?

Jacques Marseille
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:04

Mnt a écrit:
CPP a écrit:


Imaginez le nombre d'emplois qu'on pourrait créer, de labos de recherche qu'on pourrait monter, de formations qualifiantes qu'on pourrait financer, d'IRM qu'on pourrait acheter, de lignes TGV et de tunnels sous Vizzavona qu'on pourrait construire avec ça...

c'est la petite touche de démagogie qui fait tout ton charme... Laughing

Et le pire, crois-moi, c'est que je crois à ceci Shit

Sans pourtant penser que quelqu'un le mettra en oeuvre, même partiellement...

Maintenant, si tu fais référence à Vizzavona, je t'accorde que je voulais imager mon discours Mr.Red
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:10

avec 3 millions d'euros je te monte un labo... si tu les as...
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:11

trop tard, je viens de faire banco dans le tourisme ... pig
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:14

arf encore un sous-fifre à Camillou... Mr.Red
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MessageSujet: Re: Sortie de crise : analyses   Sortie de crise : analyses EmptyMar 11 Avr - 22:47

sauf que je ne bétonne pas moi môssieur Exclamation

je fais de la qualité, de l'authentique, et du haut de gamme... Cool


(les lunettes c'est pour me mettre au diapason des coutumes aiatchennes)
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