Pierfran Morfale
Nombre de messages : 8170 Age : 44 Localisation : Aix en Provence/Oletta Date d'inscription : 08/09/2004
| Sujet: Antone, arrête d'envoyer tes déchets en Inde!! Mar 3 Jan - 14:32 | |
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- Le « porte amiante » Clemenceau vers l’Inde
Environnement . Via une société allemande, le gouvernement français s’est débarrassé de son ancien porte-avions, devenu arme de pollution massive.
Toulon (Var),
correspondant régional.
La monumentale car-
casse du Clemenceau (265 mètres, 35 000 tonnes) renfermant encore, selon diverses estimations, entre 110 et 150 tonnes d’amiante, a pris la mer le dernier jour de l’année 2005 à 14 h 30. D’abord sorti de la rade de Toulon par la marine nationale, il a été pris en charge au large par des remorqueurs affrétés par la société SDI (Ship Decommissionning Industries, filiale du groupe allemand Thyssen-Krupp). Direction, via le canal de Suez, un chantier d’Alang à l’ouest de l’Inde où l’ancien orgueil de la royale, mis en service en 1961 et désarmé en 1997, sera découpé avant d’être revendu à des ferrailleurs.
« La raison d’État l’a emporté », ont estimé les quatre organisations (Greenpeace, Ban Asbestos, le Comité anti-amiante de Jussieu et l’Association nationale des victimes de l’amiante), déboutées, la veille même de cet appareillage express, par le juge des référés du tribunal administratif de Paris, devant lequel elles avaient plaidé pour une application stricte de la convention de Bâle sur les déchets dangereux, ratifiée par la France. « Comment pouvons nous accepter pour les ouvriers de l’Inde ce que nous refusons pour les ouvriers français ? » avait également interrogé la sénatrice (PCF) Hélène Luc, vice-présidente de la commission de la Défense, dans un courrier à la ministre de la Défense, daté du 29 décembre.
En effet, ainsi que le soulignait lors d’un récent voyage de presse à Toulon, Vaiju Naravane, journaliste au quotidien The Indu, « rien ne nous permet d’assurer que chez nous les ouvriers de la plage d’Alang travailleront dans des conditions de sécurité acceptables ». Un flot de paroles rassurantes est aussitôt venu noyer ces inquiétudes franco-indiennes. Un minimum de cinq ingénieurs français seront à Alang durant toute la durée du chantier (un an environ) sachant qu’autant d’Indiens ont été formés en France aux techniques de désamiantage. Pour Vincent Campredon, commandant le SIRPA marine, ce découpage-désamiantage du Clem « est un beau projet pilote qui ouvre une filière de démantèlement des bateaux ». Le directeur technique de la société SDI, Richard Moisy, précisait, de son côté, avant le remorquage du « porte-amiante », qu’il s’agit de « mettre en place un processus industriellement et financièrement valable ». Traduction en langage courant : en Europe, le démantèlement et le désamiantage des bateaux en fin de vie ne posent aucun problème technique, mais coûte cher (environ 10 millions d’euros pour le Clemenceau) ; alors, autant le laisser faire ailleurs pour moins cher, quitte à sacrifier la santé et la sécurité des travailleurs. Comment ne pas souscrire dès lors aux propos des associations de défense de l’environnement ou de victimes de l’amiante qui fustigent un gouvernement français « irresponsable et cynique » ?
Philippe Jérôme Source | |
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