Elément de débat :
« Albanais de merde », l'injurie le technicien. Des propos qui mettent le milieu de terrain hors de lui. Cana répond vivement à Ciccolini lorsqu'il est remplacé trois minutes plus tard par Mendy. L'un des délégués du match s'interpose, afin d'éviter que l'affaire ne se transforme en bagarre. Laurent Fournier prend le joueur sous son aile qui regagne les vestiaires, en compagnie de Graille, rapidement descendu des tribunes.
« La passion a dépassé la raison. Je me suis un peu emporté », dira simplement à chaud, après le match, Ciccolini en guise d'explications. « Nous en avons longuement parlé et pour nous, ce n'est pas une injure raciste, assurait hier Marcel Bernacchi, président de l'Association du SC Bastia. François Ciccolini a dit cette phrase en corse. C'est une injure, oui, mais pas à caractère raciste. Je travaille depuis longtemps avec François Ciccolini, je vous assure qu'il nest pas raciste. Il s'implique beaucoup pour les joueurs africains du club. » « C'est un vrai scandale », s'étranglait hier matin Jérôme Rothen au camp des Loges. « C'est grave, reprend Selim Benachour, qui a passé l'après-midi d'hier avec le joueur albanais. Des propos comme ça sont inadmissibles. Lorik est énormément touché. Je ne l'ai jamais vu dans un état comme ça. » Francis Graille commente a minimiser l'affaire : « Si de tels propos avaient été tenus par un entraîneur parisien, je n'ose imaginer les réactions du monde du football. »
En pleine campagne européenne Speak up, Stand up contre le racisme, on voit mal la Ligue et toutes les instances du football, dont le Conseil national de l'éthique de Dominique Rocheteau, rester insensible à ce grave dérapage. Joints hier, les délégués du match ne souhaitaient faire aucun commentaire. Dominique Federico, délégué principal, consent juste : « Sur le rapport, on a relaté quelque chose. Il y a eu un échange de paroles. Cela va suivre son cours. Je ne peux pas en dire plus. » Concrètement, le rapport sera adressé cette semaine à la commission de discipline présidée par Jacques Riolacci, dont l'indépendance est redoutée dans le milieu du football. L'instance commencera l'examen du dossier jeudi prochain.
Un comportement incompréhensible