Triste derby pour des raisons évidentes.
Football - L2 : samedi, le derby En s'imposant mardi soir à Reims (1-2) en match en retard (19e journée), les joueurs bastiais ont redonné du piment à leur fin de saison.
Revenu après coup à la hauteur de Clermont (5e), le Sporting a repris trois longueurs à Troyes (3e) battu la veille à domicile par Nantes (0-2) en match décalé de la 30e journée.
Entre le SCB et l'ESTAC, désormais séparés par huit points, il y a toujours Grenoble qui, lui, accuse cinq unités de retard sur le podium.
Si le club de l'Aube doit bien évidemment surtout se méfier de Grenoble - auquel il rend d'ailleurs visite lundi - il ne peut pas se désintéresser totalement de la nouvelle paire de 5e. Huit points d'avance c'est beaucoup à huit journées du terme, mais c'est insuffisant pour croire que le danger ne peut plus venir d'aussi loin.
A Troyes on doit d'autant moins fanfaronner que l'équipe reste sur trois défaites consécutives (Brest, Nantes à domicile et à Libourne), et qu'il lui faudra donc à la prochaine se déplacer sur le terrain de son suivant immédiat.
Un GF 38 qui n'a perdu qu'un seul (1-0 à Nantes) des onze matchs qu'il a disputés depuis janvier, pour six victoires et quatre nuls, ce qui en fait l'une des formations les plus performantes en 2008.
Avant ce « sommet », décalé donc au lundi, le Sporting aura demain l'occasion de mettre un peu plus la « pression », et sur Troyes et sur Grenoble.
« On a de nouveau une petite chance et on va la jouer à fond, annonçait hier Pierre-Paul Antonetti. Je peux assurer que les joueurs sont déterminés à ne plus rien lâcher, et que tout le club reste mobilisé. »
Au-delà de la victoire qui a donc mis fin à une mauvaise série (quatre défaites, un nul), le président du directoire a particulièrement apprécié. « Avant le match, on s'était dit que c'était notre dernière chance de revenir dans la course. Eh bien les joueurs ont su la saisir. Et je peux témoigner que cette victoire ils sont allés la chercher avec les tripes ! Voilà, on avait la tête dans le sac depuis quelques journées et on l'a sortie. »
Et Antonetti d'enchaîner avec une parenthèse sur l'arbitrage.. « Je voudrais dire, au passage, que cette fois encore on n'a pas été aidés par l'arbitre. On prend notamment deux avertissements à la 90e. Mais ça fait un petit moment que ça dure, et maintenant il va falloir que ça s'arrête. On ne demande rien de plus que d'être arbitrés comme les autres. »
Que peut encore espérer le Sporting ?« Bien sûr qu'on a pris beaucoup de retard et que ce sera très difficile de rattraper Troyes. Mais on y croit et, j'insiste, l'équipe est fermement décidée à jouer le coup à fond. Et j'espére que nos supporters sauront lui apporter tout le soutien qu'elle mérite, vraiment... Il reste huit journées, vingt-quatre points en jeu ce qui n'est pas rien. Le match Grenoble-Troyes va forcément laisser des traces quelque part. Le résultat peut nous profiter, car si Grenoble gagne on revient à cinq points de Troyes. »
A condition déjà de disposer de l'ACA, à l'occasion d'un derby qui intervient dans un contexte très douloureux.
« Le Sporting est à l'entière disposition de l'ACA pour quoi que ce soit. Le plus bel hommage que l'on puisse rendre à Michel Moretti, est de donner du football corse la meilleure image. »
Jean-Richard GRAZIANI
L'ACA dit adieu à son président
Depuis quelques mois, le racisme dans les stades de foot en France a pris une telle ampleur - comme si avant il n'existait pas… - que les sanctions pleuvent. Selon de qui il s'agit, d'ailleurs.
Quoi qu'il en soit, le SC Bastia a été le premier à en faire les frais cette saison. Le racisme, cette « théorie de la hiérarchie des races » détestable, est tout de même pourvue de tentacules sournoises selon les circonstances.
Il n'est aucunement question d'entrer dans ce débat particulier. Simplement d'établir une constatation justement particulière. Perte de valeurs, respect de la personne humaine, ces fondamentaux qui se désagrègent au fil du temps témoignent combien la société est malade...
Michel Moretti est décédé lundi. Le soir même, une minute de silence a été respectée au plus haut point au stade de l'Aube à l'occasion de la rencontre décalée de L2 Troyes-Nantes.
Le lendemain, les joueurs de Bastia, à Reims, portaient un brassard noir, cela par pure solidarité insulaire, c'est vrai.
Mais en Ligue 1, lors de Monaco-Rennes, lundi, ou encore Paris-Strasbourg, avant-hier soir, rien n'a été fait à la mémoire du président de l'ACA…
Les plus hautes instances du football, notamment la LFP, devraient prévoir un recueillement sur tous les stades à l'occasion de la prochaine journée de L1 et L2.
Toutefois, on est en droit de se poser certaines questions quant aux démarches d'autres clubs, ignorant la plus terrible des nouvelles et « préférant » se cantonner aux décisions de la Ligue nationale. Dès lors, occulter la mort si tragique d'un président de L2, ex de L1, ne représente-t-il pas l'une des tentacules précitées ? Chi vergognà.
Pour sa part, l'AC Ajaccio a toujours su s'investir immédiatement dans le bonheur et le malheur des autres clubs. Comme quoi…
Michel Moretti savait de quoi il parlait en ce sens. Veuillez nous pardonner la formule, mais il doit bien en sourire.
Rappelons que les obsèques du président Moretti se dérouleront ce matin à partir de 10 heures à la cathédrale d'Ajaccio. L'inhumation suivra au nouveau cimetière, route des Sanguinaires.
Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football Professionnel, et d'autres responsables de la LFP et FFF seront présents pour l'adieu à un homme irremplaçable.
Nouvelles du groupeSur le plan sportif, l'ACA a entamé mardi une série d'entraînements spécifiques entre foncier et travaux différents avec le ballon. Gernot Rohr disposera de la majorité de son effectif à l'exception de Romain Rocchi, suspendu. Rémi Fournier (cheville) et Lucas (légère entorse) sont, quant à eux, incertains.
Le technicien ajaccien retouchera donc son onze de départ par rapport au précédent match à domicile face à Brest (1-1) essentiellement dans l'entrejeu et sur le plan offensif. Les choix seront effectués cet après-midi lors de la mise en place à l'issue de l'ultime séance.
Dominique COTONI