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Racisme: la Ligue se penche jeudi sur la deuxième affaire Kébé
Il y a 1 jour
PARIS (AFP) — La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) va se pencher jeudi soir, réservant son verdict pour plus tard, sur la 2e affaire Kébé, celle des banderoles racistes déployées dans les tribunes bastiaises visant le joueur de Libourne/Saint-Seurin.
Le secrétaire d'Etat aux Sports Bernard Laporte se dit jeudi dans le journal Aujourd'hui/Le Parisien partisan de "sanctionner financièrement" les clubs ou les associations de supporteurs contrevenant à la législation contre le racisme et la violence dans les stades.
"Il faut frapper fort et (faire) passer les interdictions administratives de stade de trois mois à un an", ajoute-t-il, s'étonnant qu'il n'y ait que "80 interdits de stade en France alors qu'il y a en a 3.500 en Angleterre".
De son côté, le président de l'UEFA Michel Platini a estimé jeudi sur France Info que les derniers incidents racistes de Bastia, avec les banderoles visant Kébé, étaient "plus graves" que ceux de Metz, où un spectateur avait insulté Ouaddou, car l'acte était "prémédité" en Corse.
La commission de discipline de la LFP a convoqué jeudi soir Charles Orlanducci, président bastiais, Pierre-Paul Antonetti, président du directoire du Sporting Club Bastia et Pierre Antoniotti, responsable de la sécurité du club corse.
La LFP ne devrait pas rendre son jugement ce jeudi mais mettre ce dossier à l'instruction, pour un délai qui n'est pas encore déterminé.
Il faudra du temps pour examiner tous les paramètres de cette histoire depuis l'apparition vendredi dernier avant le match Bastia-Libourne des banderoles "Kébé, on n'est pas racistes"; "La preuve, on t'enc...".
Le club corse a ainsi confirmé dès lundi que les caméras de surveillance du stade de Bastia n'ont pas fonctionné pendant une trentaine de minutes (19H55 à 20H30), avant le coup d'envoi de la rencontre, moment où des banderoles étaient déployées.
"Je n'ai pas été à la hauteur, puisque les banderoles sont rentrées, a déjà reconnu Pierre-Paul Antonetti sur RTL. Je le répète, je prends mes responsabilités. C'est ma faute, il n'y a pas de problème, j'assume."
"La banderole a été déployée par des gamins d'une quinzaine d'années, alors que les instigateurs (...) se cachent", a-t-il poursuivi.
"Le club ne peut pas payer les conséquences de leurs actes"
Le parquet de Bastia a ouvert une enquête pour injures publiques à caractère raciste et incitation à la haine raciale. La LFP a porté plainte lundi contre les auteurs de la banderole raciste.
"Nous allons voir avec les autorités pour que ces personnes là soient interdites de stade, car le club ne peut pas payer les conséquences de leurs actes", détaille encore M. Antonetti.
Pierre-Paul Antonetti a par ailleurs confié à RMC que "le club est responsable mais pas les joueurs de foot", indiquant qu'il préférerait une sanction (devant les instances sportives) par "huis clos" plutôt qu'un retrait de point comme dans la première affaire Kébé.
Dans ce premier volet, le joueur burkinabé de Libourne avait été victime d'insultes racistes au match aller en Gironde, auxquelles il avait répondu par un doigt d'honneur qui lui avait valu un carton rouge. Le club de Bastia avait été condamné à un point de pénalité au classement.
Le club corse a contesté cette sanction sportive, se tournant vers le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui a approuvé ce retrait de point. Un avis que le SCB refuse de suivre, décidant de "continuer à se battre" juridiquement pour récupérer le point perdu malgré le nouvel épisode des banderoles, en estimant que les deux affaires sont "différentes".
Par ailleurs, un autre joueur de Libourne, Mohamed Dennoun, a déclaré sur RMC mardi soir avoir été victime de "propos racistes" à Bastia vendredi dernier.