je ne veux pas dire de bétise mais je crois qu'il fait un peu dans le monochrome blanc..d'où le fait que le baiser était bien visible..
sinon, éclairage sur l'affaire où l'on voit que la baiseresse n'est pas folle et compte bien rebondir sur l'affaire.
Le baiser d'Avignon" devant la justiceLE MONDE | 10.10.07 | 18h01 • Mis à jour le 10.10.07 | 18h01
Avignon Correspondant régional
l y a des amis dont on pourrait se passer. Le "fiancé" et "conseiller artistique" de Rindy Sam, cette jeune Cambodgienne de 30 ans qui, en juillet, a laissé la trace de ses lèvres rouges sur un triptyque de Cy Twombly exposé à la Fondation Lambert d'Avignon a, en quelques secondes, fait souffler un vent désagréable sur une audience que le président du tribunal de grande instance d'Avignon, Dominique Boisselet, avait manifestement voulue compréhensive. Bien sûr Rindy Sam, longue chevelure de jais tombant sur un pull blanc, avait multiplié les contradictions durant l'interrogatoire sur les faits et ses motivations.
"Je voulais juste déposer un baiser, c'était un acte d'amour", répétait-elle d'une voix douce, niant avoir eu l'intention de laisser une trace sur la toile de lin blanche. Quelques instants après, cette
"artiste amateur qui ne vend pas ses toiles" revendiquait son action
"comme un geste artistique".
Questionnée sur le bristol décoré de son baiser actuellement en vente sur Internet et distribué dans la salle des pas perdus du palais de justice d'Avignon, elle lançait :
"Je me fous de cette notoriété, je veux qu'on me fiche la paix." Le président lui rappelait dans un sourire sa présence dans l'émission télévisée de Laurent Ruquier.
"Je suis gentille avec les journalistes", susurrait Mlle Sam, se retournant vers les rangs de la presse.
Mais ces contradictions entre une naïveté enfantine dans les gestes et une rouerie certaine dans les mots ne plaidaient pas forcément en sa défaveur. D'ailleurs, dans son réquisitoire, le procureur expliquait que, s'il faut
"protéger le patrimoine commun", il faut aussi
"protéger Sam Rindy du parasitisme qu'on sent autour d'elle".
L'allusion était claire, qui désignait sans la nommer la petite troupe de Patrick Levieux, ledit
"conseiller artistique" de la demoiselle, entendu comme témoin quelques instants auparavant. Ce professeur de philosophie marseillais avait d'abord averti le président qu'il fallait distinguer
"les faits internes des faits externes" dans cette fameuse matinée du 19 juillet à la Fondation Lambert, devenue son chemin de Damas. M. Levieux expliquait ensuite qu'avant cette date il était
"un niais prétentieux englué dans sa prétendue culture". La preuve ?
"Quand Sam embrasse la toile", il est plongé dans le catalogue et ne voit rien de cette
"expérience mystique et joyeuse" que vient d'éprouver son égérie. Depuis ce moment de grâce, Patrick Levieux est devenu
"un autre homme, sorti de sa torpeur dogmatique". Légèrement narquois, le président s'étonne :
"Si vous ne regardiez pas, vous devez avoir le sentiment d'avoir raté un grand moment de l'art ?" "Effectivement !", concède M. Levieux.
La défense plaidait alors que ce
"baiser, complètement spontané, naturel", loin d'être une dégradation, était
"une consécration de l'artiste Cy Twombly" et demandait la relaxe pour une jeune femme
"devenue l'objet d'un débat de la petite communauté qui s'intéresse à l'art contemporain".
La partie civile a demandé 33 000 euros pour la restauration de la toile, 1 euro pour Cy Twombly au titre du préjudice moral et 2 millions d'euros pour la Fondation Lambert, propriétaire de la toile. Délibéré au 16 novembre.