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Wikipedia vient de voir son article sur l'économie corse bien développé.

Citation :

L'économie corse se caractérise par la faiblesse du tissu productif et la surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. La deuxième caratéristique majeure concerne les structures de production : il s'agit en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. D'un autre côté, on trouve les plus grosses structures dans la grande distribution ou dans le secteur du BTP soumis aux commandes publiques. A ceci s'ajoute une population faiblement active et vieillissante.
Le secteur tertiaire, premier employeur de l'ile, est marqué par la prépondérance du public tant dans la fonction publique de l'état que des divers organismes et collectivités territoriales. L'île a le privilège de compter 360 communes, 2 départements, 1 collectivité territoriale et divers agences ou offices en dépendant. Longtemps cette suradministration a permis aux politiques locaux de disposer d'un volant important de postes à attribuer.
Le tertiaire privé marchand est marqué par une très forte saisonnalité liée à la quasi monoactivité touristique. Un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. Avec le commerce, c'est pourtant le secteur qui est le plus dynamique mais il se cantonne souvent aux secteurs non délocalisables ou non concurrentiels.
Le secteur industriel est presque entièrement concentré dans le BTP qui dépend pour ses carnets de commande : des offres publiques pour les plus grosses entreprises et de la demande local ou touristique pour les plus petites. On note cependant l'appartion du secteur des IAA qui dérive à l'origine des entreprises de transformation de la matière première locale. On pourra relever sans être exhaustif, le secteur des eaux minérales (Saint Georges, Zilia, Orezza), des boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe outre les bières, les sodas et limonades; on peut aussi citer Torra), de la biscuiterie produisant selon des recettes locales, des plats cuisinés corses, de la charcuterie de type corse (sans aucune garantie sur l'origine de la matière première) mais aussi des fromageries et laiteries semi industrielles. D'autres ressources sont exploités mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction). L'énergie utilisée est en partie d'origine hydraulique, mais surtout issue de centrales thermiques. L'éolien se développe mais rencontre des résistances.
L'agriculture reste le secteur productif le plus important malgré sa faible part dans le PIB. On ne peut comprendre la situation actuelle sans connaître un minimum l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers "traditionnels" disparaissent au début du vingtième siècle sous la pression conjuguée de la concurrence des céréales des pays neufs et de tarifs douaniers défavorables. Ces systèmes se basaient sur la culture des céréales en sec sur terrasses avec jachère biennale voire culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, de cultures d'appoint soignées (jardins, vignes, vergers) et d'un élevage "semi-nomade inverse" alliant terres de plaine d'hivernage et montagnes d'été avec village de montagne (Niolu, Alta Rocca, Ascu etc...). Certaines région sremplacent les cultures de céréales par le châtaigner.
Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré. Se produit à 10 ans d'intervalle deux phénomènes qui vont dessiner le paysage agricole actuel : la mise en valeur de la plaine orientale et la reconquête de l'intérieur.
Face au marasme ambiant et aux première agitations (en 1950 la Corse compte environ 150 000 habitants soit son minimum démographique)le gouvernement entreprend de drainer la vatse plaine orientale, terre d'hivernage des bergers de brebis. Il s'agit d'y installer une agriculture moderne au sens des lois Pisani. A l'origine conçue pour les Corses, cette politique vient à propos pour accueillir les pieds noirs de retour d'Algérie. C'est l'origine d'une agriculture essentiellement orientée vers les cultures permanentes (Vignes, Agrumes, Kiwis, Fruitiers), exercée au sein de grosses structures, à fort capital, grande SAU, employeuse de main d'oeuvre salariée souvent d'origine marocaine. Cette agriculture a connu des cycles : vin de table, kiwi, agrumes mais connait des difficultés récurrentes dus à la forte capitalisation nécessaire et à l'endettement important. SI les performances se sont améliorées, l'avenir reste sombre car les exploitations ont du mal à honorer leur en-cours.
Au contraire, l'intérieur a connu une certaine reprise dans les années 1970 en liaison avec le slogan "vivre au pays/campà in paese". Il s'agit au ocntraire de structures légères (peu d'investissements) d'élevages de petits ruminants laitiers organisés en systèmes de types pastoraux : races rustiques, surfaces vastes mais peu productives, résultats techniques moyens ou médiocre mais grande stabilité. On peut y rattacher la castanéiculture et l'oléiculture. S'y ajoute souvent une production de produits fermiers pour valoriser la main d'oeuvre familiale : fromages, agneaux, cabris, huile d'olive, veaux, charcuterie, miel. C'est un secteur en pleine évolution et organisation qui construit des démarches de qualité mais qui doit faire face à des problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financière de mises aux normes des ateliers de transformation. La viticulture en cave particulière combine des caractériques hybrides : forte capitalisation mais orientation vers une production labellisée.

Ces quelques considérations permettent de dire que l'économie corse est à la croisée des chemins et que les décideurs locaux doivent impérativement dégagée des priorités et établir une stratégie pour relever le défi de la mondialisation et du marché européen. La Corse est encore trop dépendante et sa balance commerciale trop déséquilibrée. Il s'agit donc d'entrer dans la modernité et la société post moderne de l'information et de ses technologies tout en se basant sur les patrimoines et savoir faire traditionnels et indentitaires, sans négliger de résoudre les inévitables conflits à venir ou déjà présents : conflit pour l'usage de l'eau, conflit pour l'usage de l'espace, rôle et place du tourisme dans le développement, mobilisations de l'épargne et des finances locales et arbitrage dans la destination des fonds, protection de l'envirronnement et développement local...
Traitant d'économie, on peut sans faire de mauvais jeux de mot affirmer que la Corse ne peut faire l'économie d'un débat sur son avenir.

ghjattuvolpa a écrit:

(en 1950 la Corse compte environ 150 000 habitants soit son minimum démographique)

J'invite celui qui a publié cet article à vérifier ses sources.

Citation :

Au contraire, l'intérieur a connu une certaine reprise dans les années 1970 en liaison avec le slogan "vivre au pays/campà in paese".

ça aussi je demande à voir ,

Citation :

Il s'agit au ocntraire de structures légères (peu d'investissements) d'élevages de petits ruminants laitiers organisés en systèmes de types pastoraux

.

Certains vont être heureux de l'apprendre, avec les nouvelles directives en matière sanitaire, la situation c'est sensiblement dégradée

1. Jeanine Renucci : Corse traditionnelle, Corse Moderne. Les vrai chiffres. Le quid cite 176 000 en 1962 y compris les doubles comptes et l'arrivée des pieds noirs
2. Ces éléments de reprise sont constatés et visibles sur photographies aériennes. Par exemple dans le Curtinese, on constate un pic d'installation de bergers entre 1970-80. Ce qui pose aujourd'hui le problème de la reprise des exploitations face à un départ massif prévu pour ces prochaines années. Le problème se pose aussi en plaine. Il faut noter que c'est cette génération qui a créé les démarches d'organisation : Vins AOC, reprise de l'oléiculture, Miel etc....
3.Pour les investissements, il suffit de lire la suite de l'article pour voir que le financement des miuses aux normes est le problème majeur des producteurs fermiers. Pour le reste je t'invite à comparer le capital d'exploitation d'un éleveur ovin fermier et d'un arboriculteur dans le référentiel technico-économique régional Corse dont j'étais le coordinateur

Concernant la population : dans l'atlas ethnohistorique de la Corse (Sous la direction de Ravis Giordani, 2004), en page 26, Antoine Marchini dans son article "les hauts et les bas démographiques" cite plusieurs chercheurs. Seul Damiani (je n'ai pas lu) propose 200 000 mais en extrapolant une tendance. Renucci est à 170 000 et Kolodny à 150 000. Je précise que j'ai eu en main les éditions originales des deux auteurs : Renucci à l'INRA Corti et à la BU, Kolodny à la bibliothèque de géographie de Paris X. L'auteur de l'article conclut à 150 000 -160 000.

Citation :

Au contraire, l'intérieur a connu une certaine reprise dans les années 1970 en liaison avec le slogan "vivre au pays/campà in paese".

J'ai pas bien vu la reprise, là ou tu avais trois cafés tu n'en a plus qu'un et encore pas de partout ...

Pour ce qui est des éleveurs je te crois sur parole.

Reste aussi l'abattage et les abattoirs qui plombent sérieusement les chances de survie de la charcuterie artisanale de montagne. Entre autre chose.
Il y a aussi le problème des terres laissés à l'abandon etc... Il y a un immobilisme décourageant de la part des élus et des pouvois publics

Le problème de maîtrise foncière va trouver une réponse immédiatement.

ghjattuvolpa a écrit:

Concernant la population : dans l'atlas ethnohistorique de la Corse (Sous la direction de Ravis Giordani, 2004), en page 26, Antoine Marchini dans son article "les hauts et les bas démographiques" cite plusieurs chercheurs. [...]

Je n'ai pas pas tous ces chiffres en main et l'on pourrait débattre cent ans, vu la complexité d'établir une évaluation démographique après-guerre pour la Corse. Juste selon LMdC, en 1946, on estime qu'elle se chiffre entre 165 000 et 182 000 habitants. L'INSEE donne un chiffre assez farfelu de 267 000 habitants. C'est pour dire. Non pas pour polémiquer, mais pour signifier qu'un article encyclopédique doit être légèrement plus exhaustif et qu'il doit intégrer toutes les données pour être objectif. C'est tout le problème de Wikipédia d'ailleurs.

Tu peux compléter...
C'est tout l'intérêt mais aussi le risque de Wikiedia


Je précise que si j'ai écrit cet article, c'est que j'ai les qualités universitaires pour le faire, mais que je pense qu'ici beaucoup ont les connaissances techniques, théoriques ou pratiques pour compléter mais aussi pour développer d'autres articles sur la Corse. L'article sur Wikipedia est léger.

A vos claviers

Un t'inchieta chi tempu ne aghju passatu quallà (e troppu) nantu a sugetti assai più periculosi. L'attitudine di certi m'hanu fattu passà u laziu.

Curagiu

J'essaie de faire encyclopédique pas engagé. Il faut respecter les autres c'est pour cela que je n'efface rien. Mais Wikipedia devient un enjeu politique et c'est bien dommage (on l'a vu pour les élections)

C'est un article très juste, même si divers sujets peuvent faire l'objet d'approfondissements.

A dicia : a vos claviers