Ils me gavent.

Citation :

L'Armée du Peuple Corse menace de s'en prendre à un représentant de l'Etat

MARSEILLE 2005 (AFP), le 06-01-2005

Un des mouvements corses considéré comme parmi les plus dangereux, l'Armée du Peuple Corse (APC), a menacé de s'en prendre à un représentant de l'Etat en poste dans l'île, dans un communiqué parvenu jeudi à l'AFP et dont la teneur fait songer à l'assassinat, en février 1998, du préfet de Corse Claude Erignac.

Ce texte authentifié ne mentionne aucun nom. Mais il menace de "drames tels que celui qui s'abattra sur un représentant de l'occupant en poste sur l'île". Il annonce des "actions radicales" dans "les jours à venir" et fait allusion à "une ligne militaire de plus en plus dure".
La lettre de l'APC, frappée du logo d'un homme encagoulé brandissant une arme automatique sur fond de drapeau corse, fait suite à un précédent texte en date du 22 novembre, jour de la visite du Garde des Sceaux Dominique Perben dans l'île. L'APC menaçait alors de frapper "dans un mois exactement" (le 22 décembre) "des cibles" déjà "verrouillées". Elle réclamait un rapprochement des détenus nationalistes et l'arrêt des poursuites contre les militants.

Sans revendiquer aucun des récents attentats, l'APC constate que ce délai "est expiré" et tente de justifier à l'avance des "actions radicales" à venir.

Elle affirme que "les débats qui découleront de ces prochaines actions" seront des "arguties pour justifier le non développement" de la Corse, assure que "les actions de résistance du peuple corse (...) résultent en grand partie des politiques inconséquentes de l'Etat français et de leur mise en oeuvre sur le terrain par ses relais locaux".

"A partir d'aujourd'hui, il appartiendra aux pouvoirs dominants, afin d'éviter les drames tels que celui qui s'abattra sur un représentant de l'occupant en poste sur l'île, non plus de tenir des discours sur la violence légitime pratiquée par un peuple lui-même violenté quotidiennement, mais bien d'éliminer les distorsions qui sont écologiquement, socialement, économiquement ou culturellement dangereuses", ajoute-t-elle.

"Un tel revirement nous inciterait à revoir notre existence", assure l'APC qui se prononce pour une indépendance de la Corse "mais tout en restant librement associée à la France".

"Si le défi qui nous est proposé par la France est celui de tester notre capacité d'action, alors nous serons forcés de continuer la lutte sur une ligne militaire de plus en plus dure", conclut le communiqué.

L'APC, qui s'était manifestée pour la première fois en juillet, avait lancé le 14 novembre un "avertissement" à l'UMP, en revendiquant un attentat contre la mairie de Bordeaux. Auparavant, ce mouvement avait déjà menacé les gendarmes, des élus corses, "tous les fonctionnaires de passage sur l'île" invités à partir, ainsi que les "réseaux de la grande distribution".

Le groupe a également revendiqué un attentat à la roquette en mai contre la gendarmerie de Cauro (Corse-du-sud) et un autre contre l'inspection académique d'Ajaccio en octobre.

Dans le communiqué reçu jeudi, aucune allusion n'est faite à l'attentat commis mardi soir contre des locaux annexes du rectorat à Ajaccio, qui a provoqué d'importants dégâts et commotionné trois personnes.

Selon certains enquêteurs, l'APC est une "équipe qui a quitté le FLNC-UC avec armes et bagages pour marquer sa désapprobation avec la politique de la trêve armée", décidée par ce mouvement le 14 novembre 2003.

Putain, mais c'est pas vrai

Vous ètes jamais contents,pour une fois qu'il y en a qui parlent et ne font rien

ils font parler d'eux et c'est déjà de trop. Je vais essayer de t'expliquer en deux mots, le genre de problèmes que ça me pose. Ici, sur le Web Corse, je suis assimilé au "parti français" tout simplement parce que je prône la modération et le respect d'autrui dans le respect des idées de chacun. Sur le continent, je fais pareil et j'essaie de me montrer pédagogue avec mes amis pinzutti qui m'interrogent souvent sur ce qui se passe en Corse. Je leur fais un cours d'histoire, bien rodé, sur le mécanisme d'appauvrissement de type colonial, sur la saignée de la guerre, sur le particularisme de l'île, la richesse de sa culture etc..Je ne mets donc pas mon drapeau dans la poche en défendant si le besoin s'en fait sentir la cause de mes compatriotes.
Une chose que je n'ai jamais pu expliquer parce qu'elle est inexplicable, odieuse et indéfendable c'est l'assassinat de M.ERIGNAC. Elle a choqué au-delà de ce que vous pouvez imaginer parce que tout simplement, les gens ne voient pas quel intérêt dans cet assassinat.
Et voilà que de sombres abrutis, prétendant parler au nom du peuple corse, remettent le couvert avec ça! Soit, il sont vraiment l'intention de le faire et ce sont des types à interner d'urgence, soit ils font ça pour faire parler d'eux et la solution est la même, placement d'office pour troubles graves de la personnalité.
Ou alors, c'est stratégique, histoire de creuser un peu plus le fossé et là ce sera réussi. Quoiqu'inutile car vois-tu, sur le continent, il n'y a jamais autant eu de gens favorables à l'indépendance retrouvée de la Corse.

Antone a écrit:

Une chose que je n'ai jamais pu expliquer parce qu'elle est inexplicable, odieuse et indéfendable c'est l'assassinat de M.ERIGNAC.

Il est pour moi explicable mais pas défendable dans l'absolu (politiquement seulement mais ça n'a pas à entrer en considération)

j'emploie le mot inexplicable parce que dans mon propos, je disais un peu plus avant, que je m'efforçais toujours d'expliquer les phénomènes et là c'est impossible.
Quant à défendre l'acte politiquement, c'est faire trop d'honneur à ces auteurs, qui ne l'ont assumé qu'après leur arrestation. Auparavant, ils ne l'avaient pas revendiqué (dichotomie entre ceux qui ont écrit et ceux qui ont agi) et ont mis tout le monde, nationalistes compris dans une belle semoule. Le but était de créer un évènement irréparable.
C'était humainement parlant une igniminie et politiquement un non sens.

c'est vrai que c'est de plus en plus long d'expliquer aux gens ce qui se passe sur notre ile. D'ailleurs, bientôt, je me demande s'il ne faudra pas qu'on m'explique à moi aussi...

par exemple, dans le texte plus haut, je ne comprends pas bien la responsabilité de l'Etat dans le non-developpement de la Corse.

La tu déconnes. Mais on passe ici à un autre type d'action qui pose des problèmes :
Ethiques (vous l'avez tous cité)
Politique (est ce défendable, est ce opportun, est ce productif?)
Politicien
Social etc....

Il faut bien voir que le calcul du groupe Erignac s'est révelé plutôt faux sur le fond, puisque l'objectif avoué de faire réagir la société après les provocations et les excès de l'état qui ne manqueraient pas de suivre l'acte d'assassinat, s'il s'est momentanément révélé juste, a vite connu des déboires, dont le moindre n'est pas d'avoir déstabilisé et fait imploser la société corse.

On ne parle pas de problème d'éthique bien sûr....

ghjattuvolpa a écrit:

La tu déconnes.

non

je ne comprends pas. Certainement par ignorance, mais je ne vois pas (je veux dire, pas plus qu'ailleurs).

Alors lis un certin nombre d'ouvrage pas nationalistes pour un sou certains :
Le mémorial des Corses (dirigé par un historien CFR)
Y a t-il une vie après la rente (Levratto Nadine)
La corse en question (Dressler)
e tant'altri

Je regarderai dans ma bibliothèque

Avec des déclarations comme ça dans la presse on aura beau jeu de dire ensuite que les médias nous plombent !
Si l'APC passe à l'acte ou même s'ils ne font rien (pitié mon dieu) ça contribue :
1) pour les corses nationalistes à brouiller leurs messages et a discréditer 30 ans de "lutte"
2) pour les corses non nationaliste a nous casser les couilles et a nous faire encore passer pour des cons, ça donne de l'importance à ceux qui nous aime pas, ça promet de beaux articles de presse...
Après il y en aura pour venir se plaindre de la manière dont sera geré l'aprés acte (ou non acte d'ailleurs) violent, mais merde au départ la merde c'est qui , qui l'aura mise ?


Enfin pour revenir à ce que disait zinzala, ce qui est certains c'est que si l'idée indépendantiste n'a pas reussi à faire l'unanimité en corse, elle est en train de reussir l'exploit d'y parvenir ailleurs en France. Nous serons les premiers au monde à obtenir notre indépendance par dégout !
D'ailleurs certains ne s'en cache même plus, conscient de ne pas parvenir à reunir assez de monde autour de leurs idées ils passent leus temps à créer des situations bordélisantes dans l'espoir de creuser le fossé corse-continent, d'attendre le faux pas étatique dans la gestionde crise qu'ils ont eux-memes crées, de convaincre non pas les corses mais les continentaux... c'est lamentable.
Et les plus à plaindre, je pense, dans cette situation sont les nationalistes sincères car leurs idéaux sont dévoyés et tirés par le bas. Pour être comme vous le savez opposé politiquement aux nationalistes (pour faire court et caricaturale) je n'en suis pas profondement respectueux de tout corse qui croit sincérement faire ce qu'il pense juste pour son pays, quelque soit ces idées, il y a des gens qui méritent le plus grand respect par la sincérité de leur engagement. Hors par reflexe de solidarité, ils n'osent pas s'élever, je ne comprend pas

"une vie après la rente" est-ce que ça dit que les rentes, primes et autres subsides de l'Etat sont responsables de la situation car ils ont rendus les gens assistés?

Meuh non, c'est une analyse comportementale des entrepreneurs et de l'entrepreunariat en Corse et de la stratégie des enreprises corses. C'est pas beau pour nous mais c'est vrai.

ah oui? ça manque à ma culture. J evais me le procurer, si tu dis qu'il est bien, et surtout objectif, sinon, ça ne m'interesse pas

en matière de développement, il faut me semble-t-il distinguer plusieurs périodes. La première jusqu'au milieu du siècle dernier se caractérise par un réel déficit d'investissement. Voire même un appauvrissement substantiel à travers une politique douanière qui asphyxiait l'île. Il y a pour faire court, j'ai peu de temps, une responsabilité historique de l'état qui est patente.
Maintenant qu'avons-nous? quatre aéroports, cinq ports dont deux se cannibalisent car trop proches, etc.
Ce n'est pas la région la plus abandonnée économiquement parlant, du point de vue des crédits d'investissement.
S'il doit y avoir débat, c'est sur l'aspect culturel (pourquoi faire l'économie de la reconnaissance des langues régionales par exemple?)
Pour l'aspect du sous développement politique , je peine à rendre l'état seul responsable.

Ce qui m'exaspère le plus dans l'histoire du développement économique de la Corse, c'est qu'à chaque fois, on nous ressasse cette histoire de colonialisme, de taxe douanière...

Ok, je ne la nie pas, je dis seulement qu'aujourd'hui cet argument demeure un peu pauvre et décalé par rapport à l'écart industriel qui existe entre l'époque à laquelle vous faites allusion et celle d'aujourd'hui...

Nous n'avons pas eu de mines de charbon... et pourtant nous peinons de la même manière que les régions du nord... pour nous développer. je parle de développement parce que contrairement notre société n'a pas connu de réel essor industriel, elle est resté au stade de l'artisanat qui depuis de nombreuses années meurt inlassablement...

Cependant, doit-on imputer à cette époque douanière notre incapacité à développer une industrie de pointe... doit-on sans cesse remettre sur l'état cette faute que nous même avons entretenue en n'exploitant pas les moultes plan de déveleppement... que dira-t-on quand il en sera de même avec les quelques milliards d'euros investis actuellement...

Et là notre débat va inlassablement retomber sur les hommes politiques insulaires et leurs magouilles clanistes pour s'accaparer un pouvoir devenu aujourd'hui le graal de notre société!!!

Je crois que j'en ai marre d'entendre toujours les mêmes arguments pour rejeter inlassablement les fautes sur les uns et les autres...

Je crois sincérement que cette situation arrange plus de gens qu'elle n'en dérange et que fatalement trop de monde y trouve son compte pour vouloir remettre en cause tout ça!!!

La vie est une question de priorité et aujourd'hui la priorité est qu'il n'y en a pas... sinon celle de s'en mettre plein les poches...

Quant à avoir un oeil objectif sur ce genre de communiqué, je ne crois plus que nous en soyons capables étant donné que d'un côté nous ne pouvons admettre que la Corse soit représentée par des gens qui usent du meurtre pour revendiquer une pseudo existence et de l'autre nous avons des gens qui récusent ce genre d'actes mais ne sont pas capables de dire ouvertement qu'un assassinat est une chose ignoble qui n'a pas lieu d'être et ce quelle que soit la raison pour lequel il a été commis!!!

Ton message appelle de ma part un certain nombre de réflexions.
Tout d’abord, il me semble qu’il faut admettre l’idée que la Corse ne dispose pas d’une ou plusieurs richesses susceptibles de servir de « carburant » au développement industriel (charbon, pétrole etc..). Son économie a toujours été de type agro-pastoral avec de surcroît des contraintes géographiques voire culturelles qui lui interdisaient de se positionner favorablement dans un marché concurrentiel. A partir de là, la responsabilité de l’état central était de mettre en œuvre une politique de discrimination positive, si j’ose dire en employant un terme furieusement tendance. Or, la Corse n’a pas été mieux traitée que le désert intérieur français et même pire puisque sa caractéristique géographique principale, l’insularité, s’est retournée contre elle. Renchérissement des produits qui ne pouvaient être produits sur l’île et pire, impossibilité d’exporter vers le continent du fait d’un régime douanier défavorable. En 1860, le traité de libre échange avec l’Angleterre aboutissait par exemple à ce que les produits provenant de Corse étaient plus taxés que les anglais. La France avait maintenu une barrière douanière avec une de ses régions ! Ce n’est pas anodin car à parti de cette époque, à défaut de marché intérieur, les industries et micro industries locales ont périclité ou n’ont pas vu le jour (projet de fonderie avorté à Bastia, filatures ajacciennes fermées en 1863, savonneries bastiaises ruinées la même année). Je ne dis pas qu’elles auraient servi à favoriser un développement pérenne mais elles sont l’illustration d’un état de fait. Au moment du tournant industriel et marchand, la Corse avait non seulement un handicap naturel mais on en créait un de nature économique.
Le discours nationaliste a propos de ces faits n’est pas le même que le mien. Je parle d’incurie politique, de défaut d’analyse et d’égoïsme jacobin. Il parlent de volonté délibérée de saigner une région honnie par l’état central. C’est une vision très politique et même anachronique puisqu’elle aboutit à plaquer les analyses d’aujourd’hui sur les événements d’hier. D’autres départements français ont été traités de la même manière (Lozère, Ardèche ou Haute Loire par exemple) mais eux ne souffraient pas en prime de l’insularité. C’est pour ça que je reviens sur les tarifs douaniers car ils sont la marque d’une vraie différence.
Pour l’avenir et le développement. Il ne peut objectivement passer que par le tourisme mais un tourisme raisonné. Je suis très inquiet au regard des appétits immobiliers que ne manque pas de susciter l’île qui est une niche foncière vierge. Mais c’est un autre débat.
Mon autre inquiétude va vers l’évolution « morale » de l’île qui se satisfait plus ou moins consciemment du rapport financier qui la lie au continent. Il y a un certain fatalisme qui existe car en définitive, l’argent est là et bien là sans qu’il y ait besoin d’esprit entrepreneurial. Si tu rajoutes le climat non favorable qui règne du fait d’une violence politique déplacée et contre productive, tu auras fait le tour.
Si je voulais résumer ma pensée, je dirais qu’historiquement la France porte une responsabilité mais que lorsqu’il s’agit d’entreprendre et de construire nous ne répondons plus présent alors même que les fonds ne manquent pas et que la donne a changé.

désolé mais des messages ont disparu..ce n'est pas de la censure mais un crash serveur.

Antone a écrit:

désolé mais des messages ont disparu..ce n'est pas de la censure mais un crash serveur.

C'est une lame de fond signée Sarkozy...