sous l'ancien Régime, les classes étaient bien organisées et l'ordre social figé.
Les aristocrates, les bourgeois et l'immense masse des manants. Ceux là écartés de l'école, épuisés et réprimés férocement dans leurs révoltes épisodiques ne risquaient pas d'avoir les moyens de bouleverser cet ordre social dont ils étaient les premières victimes.
Ceux qui ont écrit, mis en place les conditions du changement, ce sont quelques individus qui combattaient contre leur classe. Oh, pas des révolutionnaires mais des esprits éclairés qui se posaient un certain nombre de questions sur l'organisation de la société, la morale et le changement nécessaire.
J'imagine qu'on a dû dire de ceux là que c'était la gauche caviar de l'époque. Ceux qui allaient contre leurs intérêts matériels au profit de gens de peu.
Rien ne m'énerve davantage que cette expression. J'y ai souvent eu droit à titre personnel puisque je fais partie des gens aisés. Et alors? Parce qu'on a de l'argent, on doit devenir égoïste? Oublier la morale et la justice en ne pensant qu'à préserver et faire croître son petit capital?
Une belle société que voilà. Les pauvres abrutis à qui on promet les miettes toujours plus petites d'un gâteau toujours plus gros et les nantis, les vrais, méprisants ceux que ma situation sociale me fait cotoyer de temps à autres pour mon plus grand déplaisir.
Comment cher ami, vous votez à gauche?
Et oui, on peut avoir du pognon et voter à gauche parce que justement on sait qu'on n'a jamais vu un millionnaire aller à la soupe populaire.
Eh oui, on peut avoir du pognon et garder présent à l'esprit un certain idéal de justice et de morale sans jamais se désintéresser de son prochain.
Ne serait ce que pour éviter la colère qui va gronder tellement fort que les changements que les urnes ne permettent pas, vont nous arriver sous la forme de bombes en tout genre.
Car, il ne faut pas se tromper. Cette logique de prédation financière qui prévaut ici, prévaut partout et les damnés de la terre en Afrique ou ailleurs ne resteront pas longtemps à crever pendant que quelques uns, dont nous, se gobergent.