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 Petit hommage à un homme que j'ai eu l'occasion d'apprécier

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Antone
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Antone


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Petit hommage à un homme que j'ai eu l'occasion d'apprécier Empty
MessageSujet: Petit hommage à un homme que j'ai eu l'occasion d'apprécier   Petit hommage à un homme que j'ai eu l'occasion d'apprécier EmptyMer 20 Juil - 11:28

Petit hommage à un homme que j'ai eu l'occasion d'apprécier Lemondefr_pet
Citation :
Alain Bombard, un joyeux hérétique
LE MONDE | 20.07.05 | 08h19 • Mis à jour le 20.07.05 |

Alain Bombard, qui avait été un célèbre "naufragé volontaire" en 1952, est mort, mardi 19 juillet, à l'hôpital de Toulon. Il était âgé de 80 ans.

Toute sa vie, Alain Bombard aura été un hérétique. Par son héritage protestant, d'abord, qu'il conservera fidèlement au travers des vicissitudes de l'existence. Par son tempérament ensuite, qu'il avait éruptif et rebelle. Par son action enfin, qui ne s'embarrassa jamais de convenances et prit des chemins toujours inattendus. D'où le nom donné en 1952 à son canot pneumatique, l'Hérétique, lors de sa traversée de l'Atlantique en naufragé volontaire.


Cette expérience insensée, Alain Bombard, né le 27 octobre 1924 à Paris, l'avait décidée à la suite d'un événement qui le bouleversa à jamais. Alors qu'il faisait son internat de médecine à Boulogne- sur-Mer, en 1951, un camion débarqua un jour un macabre chargement : les cadavres de quarante-trois marins d'un chalutier qui avait coulé à quelques encablures du port. Pour le jeune médecin parisien, cette catastrophe posait une énigme : comment des hommes vigoureux et endurcis peuvent-ils périr si vite, sans exception, à quelques brasses du rivage ?

Le docteur Bombard se penche alors sur les grands naufrages de l'Histoire, et il en tire une conviction : ce n'est pas l'organisme physiologique qui cède lorsqu'un bateau coule, mais le moral. Le naufragé qui se voit noyé perd aussitôt tous ses moyens et s'abandonne au fil de l'eau. Encore faut-il en administrer la preuve. Comme Pasteur pour le vaccin de la rage, Bombard va donc tenter lui-même l'expérience. D'abord en traversant la Manche à la nage, puis en se lançant avec un mécène néerlandais sur un dinghy, un de ces engins gonflables utilisés pendant la guerre pour secourir les pilotes d'avion tombés en mer. La traversée échoue, mais, après deux jours de dérive sans manger ni dormir, Bombard observe qu'il est en meilleure forme que son coéquipier, car il a bu un peu d'eau de mer.

Il mène ensuite des recherches au laboratoire du Musée océanographique de Monaco, afin d'étudier le contenu de l'eau de mer, le plancton et le potentiel hydrique de la chair des poissons. Il sait qu'un homme peut survivre trente jours sans manger, et même davantage si le jeûne est volontaire. Mais il ne peut vivre plus de dix jours sans boire. Or, selon Bombard, un naufragé dispose de trois sources pour apaiser sa soif: l'eau de mer, le jus de poisson et l'eau de pluie. Il doit donc normalement survivre s'il dispose de l'équipement minimum pour boire et s'alimenter, soit seulement un hameçon et un morceau de toile, qui sert à la fois à recueillir l'eau de pluie et à filtrer l'eau de mer pour recueillir de la bouillie de plancton.

Pour mettre sa théorie à l'épreuve, Bombard imagine une folle entreprise : traverser l'Atlantique en dérivant à bord d'un Zodiac, canot pneumatique fabriqué en France et utilisé surtout par les militaires. Mais il ne souhaite pas se lancer seul dans l'expédition. C'est seulement parce que son coéquipier anglais, embarqué avec lui à Monaco, le lâche en cours de route, à Tanger, qu'il se décide à tenter l'aventure en solitaire. Il mettra soixante-cinq jours à rallier les Canaries à la Barbade (23 décembre 1952), en perdant trente-cinq kilos malgré ses repas de plancton et de poisson cru...


Petit hommage à un homme que j'ai eu l'occasion d'apprécier H_9_ill_673849_bombard
Citation :
Après cet exploit, le naufragé volontaire jouit d'une grande popularité, mais il est boudé par la Marine nationale, l'Université et les institutions scientifiques avec lesquelles il comptait travailler. Tous les gens sérieux se méfient de ce médecin hors normes, dont le bagout et la truculence inquiètent plus qu'ils n'amusent. Bombard n'a plus qu'à rédiger le récit de son aventure, sous le simple titre de Naufragé volontaire. Le livre, publié en 1954, sera tiré à des centaines de milliers d'exemplaires à travers le monde, et même réédité plus de trente ans après.

Le docteur Bombard parcourt donc le monde en donnant des conférences. Il se lance ensuite dans la construction d'un voilier-laboratoire, le Coryphène, grâce à la générosité de l'ex-roi Léopold III de Belgique. Il étudie ainsi les pathologies du marin en suivant les pêcheurs en campagne le long des côtes d'Afrique et en Méditerranée. Le 3 octobre 1958 survient un drame qui bouleverse à nouveau sa vie : au cours d'une tentative de franchissement de la barre d'Etel (Morbihan), à bord d'un radeau pneumatique réputé insubmersible, neuf personnes meurent noyées. Lui seul s'en tire, au grand scandale des habitants du lieu. La justice impliquera l'imprudence des marins, dont plusieurs étaient ivres, et le mauvais équipement du canot de sauvetage venu au secours du radeau. Même disculpé, cependant, le docteur Bombard apparaît pour beaucoup comme un pestiféré.

Les ennuis vont continuer. Avec son Coryphène, il accumule les dettes. Le bateau est saisi. C'en est trop : un soir de janvier 1963, Alain Bombard rate son suicide aux barbituriques. Il ne reprendra pied que grâce à Paul Ricard, qui l'a connu comme orateur enflammé contre le scandale des boues rouges en Méditerranée. Le magnat de l'anisette rachète son Coryphène et le nomme délégué général de la Fondation Paul-Ricard, installée dans l'île des Embiez (Var).

Une fonction qui lui laisse tout loisir de se livrer à sa nouvelle passion : le combat politique. Après avoir été compagnon de route du Parti communiste lorsqu'il habitait Amiens, il adhère au Parti socialiste en 1974. L'année suivante, il devient conseiller du PS pour les problèmes d'environnement. Il est de tous les meetings écolos et antinucléaires. En même temps, il raconte la mer le dimanche après-midi à la télévision, où sa faconde fait merveille. Elu conseiller général du canton de Six-Fours (Var), Bombard est nommé secrétaire d'Etat à l'environnement en 1981. Il ne restera qu'un mois au gouvernement, car ses déclarations contre la chasse à courre n'ont pas été appréciées en haut lieu...

Elu au Parlement européen, il manifestait un zèle étonnant par une présence assidue. Il étudiait consciencieusement tous les dossiers de santé et d'environnement. Car il tenait à contrer le zèle des Verts, qui se montraient eux aussi très assidus, puisque Strasbourg était leur seule tribune. Bombard, en plus, aimait ses bureaux confortables, où il pouvait travailler en musique – son autre passion. Il a très tôt renoncé à la carrière de chef d'orchestre dont il rêvait dans sa jeunesse, et il ne jouait plus que très rarement du violoncelle. Député européen truculent et jovial, de 1981 à 1994, il ne comptait que des amis dans les couloirs de Strasbourg et Bruxelles.

Musicien sans orchestre, médecin sans clientèle, marin sans bateau et politicien sans vocation, Alain Bombard a papillonné à travers la vie en butinant son miel au hasard de ses coups de tête et de ses coups de cœur. Il laisse l'image contrastée d'un bon vivant ayant choisi l'ascèse, au moins pour l'exploit qui lui a valu sa renommée et restera à jamais son titre de gloire.

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