Nous sommes cernés par les Agences de notation

On voit plus que ça.
tout le monde court après son A+ ou son AAA, après son aval de la structure d'évaluation

Aujourd'hui, nous avons eu droit à deux notations/recommandation à la Fac
les demandes de subventions en réponse aux appels d'offres ouverts par la différents organismes (Conseil régional PACA, Conseil géneral 06... entre autres).
Depuis 3 ans, les projets sont interclassés par le Conseil scientifique de l'université (ce qui est normal, sinon c'est la foire) mais depuis quelques temps tout le monde se met à attribuer des notes, sans donner d'explication particulière qui justifie le refus, ou le moindre classement.

ça ressemble à ça

Citation :

Bonjour,

L'évaluation de nos projets par le Conseil Scientifique de l'UNS à donné de résultats très positifs, comme souvent en faveur de la chimie. Vous les trouvez indiqués en bleu. Merci pour votre participation qui était bien apprécié (10 projets de l'ICN sur 24 en fonctionnement, 5 sur 10 en équipement). Je vous pris de me contacter individuellement si vous avez besoin de informations supplémentaires. Merci également de garder ces résultats confidentiel. Je vous rappelle que c'est le CA qui va communiquer son avis final au département. Souvent les projets classe A-, A ou A+ sont financés.

Cordialement,
XXX

(note Mnt : faites pas attention aux fautes c'est pas un français qui écrit)



Le 18/10/2011 09:51, XXXXXXX a écrit :
>
> Bonjour,
>
> Vous trouverez ci-dessous le résultat du classement par mail des dossiers CG06 :
>
> Fonctionnement
> 1) demande 59 - APSM (G.L......) A
> 1) demande 67- PCRE (C.D.......) A+
> 2) demande 5 - MB (M.M......) A+
> 3) demande 71 - MB (B.M......) B
> 4) demande 65 - APSM (S.A........) A
> 5) demande 61 - PFTC (M...........) B
> 6) demande 30 - MB- (A. ............) A/A+
> 7) demande 16 - MB (N.M...........) A
> demande 62 - PFTC (L.M.......) A-
> 9) demande 55 - APSM - (S.M.........) A-
> 10) demande 29- MB (N.P......) B-
>
> Equipement
>
> 1) demande 63 - PFTC (L.M.....) A
> 2) demande 66 - PCRE (C.D........) A
> 3) demande 81- MB (S.A........) A
> 4) demande 82- APSM (J.F.......) A
> 5) demande 40 - PFTC (P..........) A
> .
> Bien cordialement,

et ça continue encore avec les évaluations de l'AERES, le labo, la Fac, l'université... tout y passe, même le pays entier avec la France qui veut son AAA de Moody's


Et le pire, c'est que les gens ne disent rien, on se laisse manger la tronche et dicter nos actes par tout ces connards qui sont la pour évaluer mais qui sont eux même incapables de sortir d'un système de pensée ultra-réducteur.
....
- t'as pas obtenu ton A ??? ah le nul !!!!
- et sinon le contenu vous avez regardé ?
....


qu'est ce que c'est que ce système qu'on veut nous imposer ?
ça c'est de la lobotomie, en vrai !!!

le seul triple A qui vaille c'est celui-là:

l'andouille!

sinon, les agences de notation qui sont des organismes privés dictent la politique des états et colonisent la pensée tout court avec leur cotation à la con.

+100000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000

le terme "coloniser" la pensée est particulièrement bien choisi

Antone a écrit:

le seul triple A qui vaille c'est celui-là:

au passage ce triple AAA, c'est comme celui de la France, il sent un peu la merde.

mais c'est tellement bon.

Bastunate, ma si cascatu di lu to lettu ???

Pour cette histoire de notation (de merde, autant le dire de suite), c'est pareil au labo, AERES, Conseil Scientifique, revu de direction, bref, j'en ai PROFONDEMENT ras-le-bol. Particulièrement parce que pour avoir l'air tout beau tout lisse au moment des festivités, tu passes plus de temps à justifier ton travail qu'à le faire. Je sais très bien que le post-doc est le dernier moment où l'on fait vraiment de la recherche et qu'après c'est une autre paire de manche mais dans tous les cas, ces gesticulations incessantes à la recherche de la note max sont une perte de temps et une infantilisation grotesque du travail de recherche.

Tout cela m'amène à mon 2d point: ces fameuses notations (de merde, toujours). C'est l'illustration d'une dérive de la société vers l'immédiateté, la réponse rapide à une requête Google je dirais "Labo XXX Note" ==> "B"; ce sont des tocards, on ne traite pas avec eux. Alors que bon une telle note peut être juste le signal qu'une recherche débute, qu'elle ne peut encore aboutir à une production AAA, A+ ou une mention Chuck Norris qui met des calci à la science moderne et propulse les neutrinos plus vite que la lumière. Mnt a raison, le contenu perd de sa valeur, seul un indicateur de sa perception (par qui, comment et sous quel angle, ça on s'en fout pas mal) compte, parce que, selon moi, plus personne ne cherche à comprendre, on cherche juste à avoir les bonnes briques, les meilleurs d'un pdv de vue que l'on cherche à nous faire croire comme objectif, peu importe finalement que ces briques soient faites en bouses séchées ou de bon argile bien cuit au four.
Un projet de recherche, c'est complexe et aride => on met une note
Les finances d'un pays, c'est complexe et inextricable => on met une note

Doit-on finir par mettre une note à la connerie rampante du monde ?

agence Moody's note ZZZ-

dans le domaine de la recherche, vous avez la notation. Dans mon domaine à moi, ce sont les statistiques avec indicateurs et objectifs de programme.

Royal pipeau!

Ah les statistiques

venez bosser dans le privé les gars vous verrez, y a pire ailleurs croyez moi

je sais que c'est dur dans le privé. Le problème c'est qu'on exporte dans le public des méthodes sans changer les mentalités.

De toutes façons, tu as plus de chance de prendre du grade en ne faisant aucune erreur. Or, plus tu agis, plus tu risques d'en commettre. Donc, c'est parapluie et inertie à tous les étages. Les statistiques sont un thermomètre qui donne la température qu'on veut afficher. La forme ultime du mensonge comme disait l'autre.

Cette année, j'ai entendu un truc qui m'a rendu fou furieux. On ne fait plus des choses pour démontrer qq chose ou faire avancer un domaine, on fait des analyses, des publications et que sais-je pour "SE PROTEGER". Je vous raconte pas la crise de foi :/

publish or perish... bel adage !

Le système d'évaluation actuel pose quand même de sérieux problèmes, y compris à l'école. Il n'y a rien de plus réducteur qu'une note, surtout quand les observations attenantes sont régulièrement ignorées.

Faut voir l'évolution aussi.
La recherche il y a 50 ans, n'était pas outillée comme aujourd'hui. Pour un sujet, combien de références différentes accessibles en 1 clic ? Un document qui mettait des années à se rédiger et à se diffuser, en combien de temps maintenant ? La notation est une réponse au nécessaire besoin de hiérarchisation devant le trop plein d'informations.

En revanche je ne suis pas sûr de saisir le rapport avec les notes à l'école... certains disent que les notes ne servent à rien parce que ça traumatise les pauvres bambins qui se sentent déconsidérés. C'est un symptôme du nivellement par le bas généralisé.

Et la minute du troll : pour aller plus loin, je propose aux prochains jeux olympiques de ne pas chronométrer la finale du 100m, ça pourrait vexer le lambin qui arrive dernier. Et puis on arrête le classement de L2, on tirera au sort pour savoir si Bastia montera en L1

Chjucu a écrit:

En revanche je ne suis pas sûr de saisir le rapport avec les notes à l'école... certains disent que les notes ne servent à rien parce que ça traumatise les pauvres bambins qui se sentent déconsidérés. C'est un symptôme du nivellement par le bas généralisé.

J'ai du mal avec la note chiffrée brute, parfois plus révélatrice du correcteur que du corrigé. Je préfère l'observation (écrite ou orale).

Ghjuvanni a écrit:

Chjucu a écrit:

En revanche je ne suis pas sûr de saisir le rapport avec les notes à l'école... certains disent que les notes ne servent à rien parce que ça traumatise les pauvres bambins qui se sentent déconsidérés. C'est un symptôme du nivellement par le bas généralisé.

J'ai du mal avec la note chiffrée brute, parfois plus révélatrice du correcteur que du corrigé. Je préfère l'observation (écrite ou orale).

Le problème c'est que l'observation ne permet pas la hiérarchisation, donc de savoir qui a le droit à son image et qui se la met derrière l'oreille

Chjucu a écrit:

Faut voir l'évolution aussi.
La recherche il y a 50 ans, n'était pas outillée comme aujourd'hui. Pour un sujet, combien de références différentes accessibles en 1 clic ? Un document qui mettait des années à se rédiger et à se diffuser, en combien de temps maintenant ? La notation est une réponse au nécessaire besoin de hiérarchisation devant le trop plein d'informations.

En revanche je ne suis pas sûr de saisir le rapport avec les notes à l'école... certains disent que les notes ne servent à rien parce que ça traumatise les pauvres bambins qui se sentent déconsidérés. C'est un symptôme du nivellement par le bas généralisé.

Et la minute du troll : pour aller plus loin, je propose aux prochains jeux olympiques de ne pas chronométrer la finale du 100m, ça pourrait vexer le lambin qui arrive dernier. Et puis on arrête le classement de L2, on tirera au sort pour savoir si Bastia montera en L1

Tu noteras amicu "Chjucu" que dans mon post, j'attaque juste ce qui fonde le système de notation, c'est à dire que bien souvent la hiérarchisation parait bancale.
Comment tu veux hiérarchiser un projet bien installé qui produit a palettate avec un investissement minimum (juste une màj de cohorte d'étude on dira) avec un qui part quasi de zéro, ou qui propose une approche novatrice ou pluri-disciplinaire?
Et ne crois pas que je prends un edzemple volontiers extrême, je te parle de qq chose que j'ai réellement connu.

Chjucu a écrit:

Faut voir l'évolution aussi.
La recherche il y a 50 ans, n'était pas outillée comme aujourd'hui. Pour un sujet, combien de références différentes accessibles en 1 clic ? Un document qui mettait des années à se rédiger et à se diffuser, en combien de temps maintenant ? La notation est une réponse au nécessaire besoin de hiérarchisation devant le trop plein d'informations.

c'est le coté pervers du système.
Effectivement, on est obligé de se satisfaire de moyens de hiérarchisation rapides et approximatifs pour faire face à tout ce vomi d'information. La science est désormais régie par les mêmes critères d'urgence que l'on trouve partout ailleurs dans la société, ce qui est antinomique avec un de ses principes de base : accorder du temps à la réflexion.

Swedish Tenimi a écrit:

Chjucu a écrit:

Faut voir l'évolution aussi.
La recherche il y a 50 ans, n'était pas outillée comme aujourd'hui. Pour un sujet, combien de références différentes accessibles en 1 clic ? Un document qui mettait des années à se rédiger et à se diffuser, en combien de temps maintenant ? La notation est une réponse au nécessaire besoin de hiérarchisation devant le trop plein d'informations.

En revanche je ne suis pas sûr de saisir le rapport avec les notes à l'école... certains disent que les notes ne servent à rien parce que ça traumatise les pauvres bambins qui se sentent déconsidérés. C'est un symptôme du nivellement par le bas généralisé.

Et la minute du troll : pour aller plus loin, je propose aux prochains jeux olympiques de ne pas chronométrer la finale du 100m, ça pourrait vexer le lambin qui arrive dernier. Et puis on arrête le classement de L2, on tirera au sort pour savoir si Bastia montera en L1

Tu noteras amicu "Chjucu" que dans mon post, j'attaque juste ce qui fonde le système de notation, c'est à dire que bien souvent la hiérarchisation parait bancale.
Comment tu veux hiérarchiser un projet bien installé qui produit a palettate avec un investissement minimum (juste une màj de cohorte d'étude on dira) avec un qui part quasi de zéro, ou qui propose une approche novatrice ou pluri-disciplinaire?
Et ne crois pas que je prends un edzemple volontiers extrême, je te parle de qq chose que j'ai réellement connu.

Certes, tout hiérarchisation se base sur des critères volontairement simplificateurs mais dans ton cas, est-ce que le problème n'est pas la légitimité du noteur ?
Dans le cas d'une classe d'écoliers on peut dire qu'un prof a la légitimité car dispose de la vision d'ensemble de ses élèves.
Dans ton cas, un collège d'experts qui ne réunirait pas "tout le monde" est de fait réducteur pour reprendre le mot de Ghjuvanni.
Cas insoluble en gros...

Forza Scienza Più Che Mai

Mnt a écrit:

Chjucu a écrit:

Faut voir l'évolution aussi.
La recherche il y a 50 ans, n'était pas outillée comme aujourd'hui. Pour un sujet, combien de références différentes accessibles en 1 clic ? Un document qui mettait des années à se rédiger et à se diffuser, en combien de temps maintenant ? La notation est une réponse au nécessaire besoin de hiérarchisation devant le trop plein d'informations.

c'est le coté pervers du système.
Effectivement, on est obligé de se satisfaire de moyens de hiérarchisation rapides et approximatifs pour faire face à tout ce vomi d'information. La science est désormais régie par les mêmes critères d'urgence que l'on trouve partout ailleurs dans la société, ce qui est antinomique avec un de ses principes de base : accorder du temps à la réflexion.

Les mêmes critères d'urgence qui tournent en réalité autour de la notion de rentabilité.
Aujourd'hui, combien de projets 'audacieux' (entendre, dont le ROI n'est pas garanti) se lancent encore ? ...