Après trois ans passés au Paris FC, Gilles Cioni vit son retour à Bastia comme « un cadeau extraordinaire ». Photo Gérard Baldocchi
Formé au Sporting avant de partir en 2007 du côté du Paris FC, Gilles Cioni a disputé plus de 80 matchs en National durant ses trois saisons passées dans la capitale. A 26 ans, il revient dans son club de toujours avec la ferme intention de s'y imposer grâce notamment à l'expérience acquise depuis son départ de l'île.
Comment avez-vous vécu votre retour ?Très bien ! Mais avant tout que les choses soient claires, je ne débarque pas avec un statut de titulaire. Je n'ai aucun passe-droit et je pars sur la même ligne que tous mes coéquipiers. En revanche, pour en revenir à mon retour, c'est un cadeau exceptionnel. Dans un coin de ma tête, j'espérais que le club me contacte. Cela a été un peu long à se dessiner même si je savais qu'il y avait des rumeurs et que mon nom avait été cité au cours de réunions...»
Vous aviez quitté le club l'année après la descente en Ligue 2. Quel regard portez-vous sur lui depuis votre retour ?C'est totalement paradoxal mais j'ai retrouvé une fraîcheur qu'il n'y avait plus quand nous étions en Ligue 2. Il y a une attente autour du club qu'il n'y avait plus il y a quatre ans. Finalement, la relégation peut être une renaissance pour le Sporting.
Pensez-vous que le Sporting ait les capacités pour jouer l'accession ?Sans hésitation oui ! Je me base surtout sur mes années passées au Paris FC où nous avons terminé dans les huit premiers à chaque fois et je peux vous dire que le Sporting est largement supérieur à cette équipe parisienne. Nous sommes mieux en qualité mais surtout en quantité. Mais il ne faudra pas penser que la saison sera facile. Il nous reste 39 matchs qui seront 39 combats. Le groupe devra s'appuyer sur ses qualités et son expérience.
Une expérience que vous avez acquise durant vos trois années à Paris…Il est clair que sur un plan humain, c'est une émancipation extraordinaire. Quand vous passez 20 ans dans une petite ville comme Bastia et que vous vous retrouvez à Paris, le choc est grand. C'était très difficile et au bout de trois mois j'ai failli rentrer. L'éloignement, la solitude, le fait de s'assumer, tout a été très difficile à gérer pour moi mais je me suis accroché et j'ai gagné en maturité. J'ai enchaîné les matchs, j'ai acquis de l'expérience. J'ai beaucoup douté après mon départ de Bastia et le fait d'avoir aligné 80 matchs en National m'a fait tout simplement fait grandir.
Du coup vous revenez avec un sentiment de revanche ?(Il coupe). Absolument pas ! Ce n'est pas dans mon caractère. Il n'y a aucune rancœur. A Paris, dans un environnement nouveau où personne ne me connaissait, j'ai pu me lâcher. En revanche, j'avais un peu de pression à mon retour car je voulais prouver au public que je méritais ma place dans cette équipe. J'avais à cœur de bien débuter face à Amiens et même si je n'ai pas tout à prouver, je voulais m'imposer rapidement et lancer notre saison. Maintenant je suis prêt à aider le Sporting et il faudra que l'on continue sur notre lancée.
Justement samedi, vous allez disputer votre véritable premier test face à une « pure équipe » de National à savoir Rodez. Êtes-vous prêts ?Effectivement cela va être LE test ! Il s'agit d'une équipe type de National qui joue très bas, très rugueuse, dans un stade plutôt champêtre. Il faudra être mobilisé, répondre présent dans les duels et surtout jouer notre football et ne pas tomber dans leur piège. Il est évident qu'après ce match et celui à domicile face à Rouen nous serons véritablement où se situe le club. Mais pour ma part je suis très confiant.