Football - SC BastiaCapia renonce, Lolli revient au directoire ! Photo : G.B.
Charles Capia : «Je jette l'éponge»
A une époque l'affaire se serait, peut-être, réglée en deux jours. Aujourd'hui, réussir l'union sacrée autour du Sporting est une chose très compliquée voire impossible, même quand on s'appelle Charles Capia...
Mardi passé quand il était apparu en première ligne, le P.d.g du groupe Géant Casino en Corse avait posé certaines conditions pour aller plus loin dans son engagement. A commencer par réunir à ses côtés les représentants des deux autres principaux sponsors locaux du club : Jean Dominici (directeur de la société Europcar) et Jean-Jacques Vendasi (directeur de la SNC Vendasi). Il était également nécessaire, pour Capia, d'avoir le soutien des supporters et des colectivités.
Le lendemain au soir il annonçait que ces conditions étaient réunies.
«Les deux autres personnes ne sont pas là, mais je vous confirme qu'elle sont à mes côtés. J'ai vu les supporters et le maire de Bastia, et désormais je peux passer à l'étape suivante, présenter ma candidature au poste de président de directoire laissé vacant par Julien Lolli.»Rendez-vous fut pris pour vendredi, avant le match contre Brest. L'élection de Charles Capia ne devait être qu'une formalité. Elle sera renvoyée à plus tard. A ce moment-là, l'union restait encore à faire.
«On sera trois lundi sinon je ne viendrais pas» avait prévenu celui qui, pourtant depuis quelques jours, se comportait déjà en patron du club.
Mais hier il n'était pas trois, peut-être deux au plus. Si Jean Dominici était prêt à suivre, dans une certaine mesure, à l'évidence Jean-Jacques Vendasi n'était pas, lui, partant.
Et en milieu d'après-midi, Charles Capia a annoncé qu'il renonçait à prendre la direction du Sporting.
Si après avoir transmis un commmuniqué (
voir par ailleurs) il s'est d'abord refusé à tout commentaire, il a accepté un peu plus tard, dans un bureau de la Chambre de commerce où il devait assister à une réunion, à en dire un peu plus.
«J'ai essayé mais je n'ai pas réussi. Trois personnes étaient annoncées mais on n'a pas pu tomber d'accord. J'en suis désolé.»Quand on lui fait remarquer qu'il a fait naître beaucoup d'espoirs et que la déception sera grande, il insiste :
«J'en ai conscience mais il fallait être trois. Je ne montre personne du doigt, c'est juste que le compte n'y est pas.»A-t-il conscience, aussi, qu'il laisse un club décapité ? «
Mais il n'est pas plus décapité que la semaine dernière. Il y a des gens en place, et je suis persuadé que le Conseil de surveillaance saura trouver les solutions.»Concernant les décisions qu'il a prises, il précisait :
«Je n'ai rien fait qui ait engagé le club. Quand je me suis déclaré, l'entraîneur avait déjà été limogé. Le licenciement de Meniri était décidé et le fait que la DNCG, à ma demande, ait repoussé l'examen des comptes ne remet rien en cause. Tout cela n'est qu'une tempête dans un verre d'eau, j'espére que ce ne sera pas la goutte qui fera déborder le vase. Encore une fois, je ne voulais que donner un nouvel élan, recréer une dynamique avec les supporters. Le sauvetage est toujours possible, ce sont avant tout les joueurs qui l'ont dans les pieds.»Rencontré aussi à la Chambre de commerce, Jean Dominici a simplement déclaré :
«je reste sponsor du club. Pour le reste, je ne ferai aucun commentaire.»Joint au téléphone, Jean-Jacques Vendasi a souhaité ne faire aucune déclaration.
«La SNC Vendasi continuera de soutenir le Sporting» assurait en soirée Julien Lolli, le neveu de François Vendasi sénateur-maire de Furiani.
«Une direction collégiale»Informé vers 16 heures, Charles Orlanducci a réuni le Conseil de surveillance en fin de journée.
Après plus d'une heure de discussions, les membres présents (1) ont demandé à Julien Lolli, qui a accepté, de revenir sur sa décision de démissionner du poste de président du directoire.
Après avoir remercié Charles Capia
«d'avoir essayé de redonner un élan nouveau au club», et «
regretté vivement qu'il nait pas pu aboutir dans sa démarche», Charles Orlanducci (président du Conseil de surveiallance) a fixé de nouvelles conditions quant au fonctionnement de la structure dirigeante :
«Julien Lolli reprend sa place, mais le Conseil de surveillance a désormais des pouvoirs plus élargis. Toutes les décisions qui pourraient être prises par le directoire devront obligatoirement être entérinnées par le Conseil. En somme, on a décidé de mettre en place une direction collégiale.»Il n'est plus question d'assemblée générale extraordinaire, et donc de retour à un simple conseil d'administration comme cela avait été envisagé.
«Mais le club reste grand ouvert. Maintenant, j'espére qu'on nous laissera travailler sereinement...»La question de l'entraîneur ne sera pas non plus tranchée cette semaine : «
Padovani sera encore sur le banc vendredi lors du match contre Clermont» précisait Orlanducci.
L'image du Sporting a en encore pris un sacré coup. On espére que l'équipe saura faire abstraction de tout ça.
Le communiqué de Charles Capia
«J'ai tenté de provoquer l'union sacrée de tous pour tirer le SCB du mauvais pas dans lequel il se trouve. En effet la situation sportive est à ce point compromise que seul un élan d'enthousiasme partagé peut enclencher un processus salvateur. je n'y suis pas parvenu. Je jette donc l'éponge avec beaucoup de regrets, notamment envers les supporters, les joueurs et le staff technique. Tous mes voeux accompagnent le club qui bénéficiera bien sûr de ma part du même soutien de sponsor qu'avant.»
(1) Etaient présents hier soir à la réunion du Conseil de surveillance : Charles Orlanducci, Jean-Louis Carlotti, Pierre-Marie Geronimi, Alain Tomasi, Marie-Hélène Torre, Jean Noël Filippi, Pasquin Mariotti, André Vendasi, René salducci, Antoine Rombaldi, Julien Lolli.Jean-richard Graziani