Allez!!! Au débat!!!

Pour remettre un peu de débat voici :

Jeudi 07 Avril 2005


Hausse de +5,2% des morts sur les routes en mars 2005



PARIS (AFP), le 07-04-2005

Le nombre de tués sur les routes a augmenté de 5,2% en mars 2005 par rapport à mars 2004, la première hausse depuis plusieurs mois, selon les chiffres provisoires publiés jeudi par l'Observatoire national interministériel de sécurité routière.

En mars 2005, 367 personnes ont été tuées, soit 18 de plus qu'en mars 2004, selon ces chiffres. Le nombre de blessés a en revanche baissé de 4,5% et celui des accidents corporels de 4,9%.

Le ministre des Transports Gilles de Robien s'est déclaré "soucieux" dans un communiqué. "Il faut vraiment que ces chiffres demeurent une exception (...) Il n'est pas possible de revenir aux errements du passé", a-t-il ajouté.

"Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec l'augmentation des vitesses enregistrée dernièrement", a-t-il dit.

Mardi, lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale, le ministre s'était inquiété d'une tendance à l'augmentation de la vitesse sur les routes "depuis quatre mois".

"Le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour que nous poursuivions sur le même chemin vertueux que celui qui, depuis juillet 2002, nous a permis de sauver plus de 5.000 vies en trois ans", assure-t-il dans son communiqué.

Selon les chiffres provisoires publiés jeudi, le nombre de tués a baissé de 1,4% au premier trimestre 2005 par rapport à la même période de 2004, et le nombre de blessés a reculé de 4,1%.

c'est le moment de ressortir ce vieux texte bilingue paru par ailleurs et hélas toujours d'actualité!

Citation :

A morte si piglia prima, quelli chi correnu (*).

A tè s’assumigliava. Circa vint’anni. Forse cappellineru e occhji ridancii chi campava indè un bellu paese e chi l’avvene era soiu. A so mamma e u so babbu parianu dino i toi. Fieri di u figliolu e pronti a fà tuttu per ch’ellu sia felice. Una notte, in paese, addurmintati in pace, qualchisia è venutu a pichjà a a porta di a casa.
U babbu è fallatu prima e a capitu subitu vedentu i giandarmi e i vicini. S’è lasciatu cascà nant’è scaline senza pudè parlà e so i mughji scemi di a so moglie chi l’anu, per forza, fattu move. Altrimente, sarebbe statu cusi ore sane, per un pinsà a i ghjorni ch’avianu da vene, senza u so figliolu, incu u ricordu da e stonde sebiate e u dulore a parpetuità. L’accidente, a vitezza, a vittura troppu rapida chi l’avianu rigalata e a corsa incu l’amichi per questa strada stretta sin a un ultimu scogliu. Un corpu dichjavatu e piu nulla. Mucchji brusgiati e una carcassa muta. Bughjime e pena. Troppu bravezza da i genitori è a morte da i zitelli. Eccu, è tuttu cio chi li firmara. Parolle di l’altri un portanu micca cunsolazione. Incu quest’orrore, omu sta solu..
Quantu tempu ci vulera, quantu morti torna, per capisce in fattu fine chi un n’è piu pussivule di perdurà cusi ?
Tutti l’anni, decine di ghjuvanotti, d’omi e donne chi morenu indè noi. Incusà u statu da e strade e troppu faciule. E vera, so cattive e lasciate troppu spessu a l'allera. Ma l’accidente i piu cattivi accadenu nant’i stradoni rapidi e muderni. Altre regione chi si ponu paragunà un prisintanu micca un bilanciu cusi amaru.
Un ghjornu ci vulera accittà d’agguardà di fronte a nostra manera di cunsiderà a vittura. Spiccu di riesciuta, mezzu per sprime a so putenza sotta l’occhji di l’altri, religione di a vitezza e disprezzu maio per e regule di sicurità entese quante pastoghje a a libertà.
Quantu linie bianche passate, quantu trapassamenti risicosi ? Micca sulamente quelli di l’altri ma dino i toi, perche omu è bramosu di ghunghje, chi questu turistu viagghja veramente troppu pianu, perche ci vole a abbacciacà i so amichi, perche omu a betu e si sente u piu forte.
A tè s’assumigliava e un n’è piu, un nome scrittu nantu una petra ghjacciata. Pensa a ellu, pensa a a so famiglia et pensa a l’altri chi tu periculeghji. A to vittura è un’ arma chi ti po tumbà e tumbà quelli chi t’ingiranu. Perde a vita è perde l’avvene e diggia, ne avemu persu troppu.

* Citation de …infrasata di Jean Giono

La mort attrape d'abord ceux qui courent (*).

Il te ressemblait. Une vingtaine d’années. Sans doute des cheveux noirs et des yeux rieurs parce qu’il vivait dans un beau pays et que l’avenir était à lui. Sa mère et son père ressemblaient aux tiens. Fiers de leur fils et prêts à tout pour le rendre heureux. Une nuit, au village, alors qu’ils dormaient en paix, quelqu’un est venu frapper à la porte de la maison.
Le père est descendu le premier et il a tout de suite compris en voyant les gendarmes et les voisins. Il s’est assis dans l’escalier sans pouvoir parler et ce sont les hurlements de sa femme qui l’ont forcé à bouger. Sinon, il serait resté là des heures pour ne pas avoir à penser aux jours qui allaient venir, sans leur fils, avec le souvenir des jours heureux et la douleur à perpétuité. L’accident, la vitesse, la voiture trop rapide qu’ils lui avaient offerte et la course avec les amis sur la route très étroite jusqu’à un dernier rocher. Un corps disloqué et plus rien. Des cistes brûlés et une carcasse silencieuse. Le noir et la peine. Voilà tout ce qu’il leur restera. Les mots des autres ne sont pas une consolation. Trop de bonté dans les parents cause la perte des enfants. Avec cette horreur, on reste seul.
Combien de temps, combien de morts faudra-t-il encore pour que nous comprenions enfin qu’il n’est pas possible de continuer ainsi ?
Chaque année, ce sont des dizaines de jeunes gens, d’hommes et de femmes qui trouvent la mort dans notre île. Il est aisé de mettre en cause l’état de nos routes. C’est vrai, elles sont étroites et mal entretenues. Mais les accidents les plus dramatiques se produisent sur des voies rapides et modernes. D’autres régions aussi mal loties ne présentent pas un tel bilan.
Il va falloir un jour accepter de regarder en face notre rapport à la voiture. Symbole de réussite apparente, moyen d’exprimer sa puissance aux yeux des autres, culte de la vitesse et mépris souverain des règles de sécurité perçues comme des entraves à la liberté.
Combien de lignes blanches franchies, combien de dépassements osés ? Pas ceux des autres seulement, les siens aussi, parce qu’on est pressé d’arriver et que ce touriste roule trop doucement en vérité, parce qu’il faut impressionner ses amis, parce qu’on a un peu trop bu et qu’on se sent le plus fort.
Il te ressemblait et il n’existe plus, un nom sur une pierre glacée. Pense à lui, pense à tes parents et pense aux autres que tu mets en danger. Ta voiture est une arme qui peut te tuer et tuer ceux qui t’entourent. Perdre la vie c’est perdre l'avenir et nous n’avons déjà que trop perdu.
* Citation de …infrasata di Jean Giono

En effet, je pense que ce texte nous ouvre la voie et nous indique la manière de toucher la population et les jeunes.

Je crois sincérement qu'il faudrait que chaque nouveau conducteur fasse un stage en unité de réveil (comas) ou unités de rééducation fonctionnelle avec les Traumatisés crânien et autres handicapés moteurs...

J'ai passé une semaine en unité de réinsertion des traumatisés crânien et je vous prie de croire que je suis sorti plusieurs fois le soir avec la boule au ventre... De celle qui vous prend et qui ne vous lâche plus pendant un moment...