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 Une interview d'un qui parle peu

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Antone
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Antone


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MessageSujet: Une interview d'un qui parle peu   Une interview d'un qui parle peu EmptySam 19 Jan - 9:14

Une interview d'un qui parle peu Logo-notr

Bernard Squarcini, directeur de la DST
Le «Squale» fait surface
Invisible et secret, il nage dans les eaux profondes du renseignement depuis vingt-cinq ans. Il va bientôt prendre la tête d'un nouveau FBI à la française

Une carrière discrète





A la fin de l'été dernier, panique dans les cercles de la lutte antiterroriste : les services de renseignement tunisiens menacent de ne plus collaborer avec Paris. Leurs griefs ? Ils reprochent aux Français leur trop grande mansuétude à l'égard d'un opposant au président Ben Ali exilé dans l'Hexagone. Pour la DST, le coup est rude. Ces dernières années, en effet, plusieurs réseaux terroristes sont tombés en France grâce à des informations en provenance de Tunis. Comment regagner leur confiance ? Place-Beauvau, certains proposent la manière forte : l'expulsion manu militari du gêneur. Au risque de faire passer la France pour un auxiliaire zélé du régime tunisien.
Et puis «Bernard» est arrivé. Le nouveau patron de la DST vient juste de s'installer dans le bunker moderne de Levallois-Perret (92), qui abrite également les Renseignements généraux. Les deux services, en juin prochain, seront regroupés au sein de la DCRI, Direction centrale du Renseignement intérieur, dont la direction devrait lui être confiée. Bernard Squarcini, 52 ans, homme tout en rondeur, crâne chauve et sourire de prélat, est un adepte de la méthode douce. Comment neutraliser le Tunisien qui dérange ? Il négocie avec lui l'obtention de la nationalité française contre l'abandon de ses activités politiques. Résultat : les Tunisiens retrouvent le sourire et reprennent contact avec Paris. Une liaison précieuse au moment où al-Qaïda menace à nouveau la France. La méthode Squarcini, vingt-cinq ans de pratique du secret, d'abord aux Renseignements généraux puis maintenant à la DST, vient encore de faire merveille. «Bernard a toujours concilié avec brio, astuce, loyauté et ambition», résume l'ancien directeur des RG, Yves Bertrand, l'un des hommes qui le connaît le mieux pour l'avoir eu comme adjoint pendant dix ans. Autre qualité du personnage : il ne court pas les caméras. «B ne vise pas h une des journaux. complète Stéphane Berthomet, ancien conseiller technique du syndicat Synergie- Officiers. Squarcini est plus habile. Il sait s'effacer pour laisser les lauriers à ses supérieurs, qui d'ailleurs l'apprécient aussi pour cela.»

Sans états d'âme
Le grand bénéficiaire de cet effacement s'appelle Nicolas Sarkozy. Entre les deux hommes, la complémentarité est évidente. L'un aime l'ombre. L'autre n'aime vivre que sous les sunlights. L'idylle entre eux a commencé il y a plus de quatre ans, très précisément le 5 juillet 2003. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy triomphe au cours d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur. La veille, Yvan Colonna, assassin présumé du préfet Erignac, a été arrêté. Le ministre raconte la traque dans les moindres détails. Comme un flic. Un véritable chef d'enquête. En retrait, Bernard Squarcini, surnommé «Squarce» ou le «Squale», savoure la situation. Il est le maître d' oeuvre de ce succès policier, mais laisse le «patron» parader en première ligne. Sans états d'âme.
Chez les policiers, personne n'est dupe. Sans Bernard Squarcini, alors numéro deux des RG, le berger de Cargèse courrait encore... Trois mois plus tôt, grâce à ses réseaux corses, «Bernard» a «logé» un indicateur précieux qui a conduit les enquêteurs jusqu'à l'homme le plus recherché de France. «Nous avions déjà de nombreuses pièces du puzzle reconstituant le réseau d'assistance à h cavale de Colonna, tempère Bernard Squarcini. Contrairement à la légende sur l'omerta, en Corse, les indices courent les rues.» L'homme sait de quoi il parle. Petit-fils d'un berger corse, il est originaire de Cuttoli-Corticchiato, petit village de montagne à 30 kilomètres d'Ajaccio. Son père, policier lui aussi, à l'époque du protectorat français au Maroc, part en poste à Rabat. C'est là que Bernard Squarcini voit le jour en 1955. Durant de nombreuses années, il vit entre le Maroc et la Corse, pour les vacances. «Il tire son côté oriental de cette période, précise un de ses proches. C'est une arme formidable aujourd'hui pour ses contacts avec les services de renseignement arabes.» Après des études de droit, dès sa sortie de l'école des commissaires en 1981, d'où il sort parmi les premiers, il opte pour les RG et se fait bombarder directeur départemental dans les brumes bretonnes à... Brest. «Je suis toujours allé là où personne ne voulait aller, minaude-t-il. Cela doit expliquer la progression de ma carrière.» Ses postes suivants : l'île de Beauté et le Pays basque, des terres agitées par la violence terroriste, où il apprend beaucoup. Puis il monte à Paris en 1 993, à la direction centrale des RG. Là encore, avec son style patte de velours, il réussit quelques bons coups.


Exemple : en novembre 1995, toutes les polices traquent Boualem Bensaïd, le chef d'un réseau islamiste qui a ensanglanté la France quelques mois plus tôt. Les hommes de Squarcini finissent par le localiser et évitent une nouvelle tragédie : Bensaïd venait en effet de donner l'ordre à son artificier de commettre un nouvel attentat sur un marché à Lille. Là encore, Bernard Squarcini reste dans l'ombre. Il est un adepte des victoires feutrées. Il a pourtant, avec ses collègues de l'antiterrorisme, neutralisé pour un temps le GIA en France. «Son efficacité sur le terrain fonde aujourd'hui sa légitimité dans la lutte antiterroriste», observe le commissaire Christophe Chaboud, chef de l'Unité de Coordination de la Lutte antiterroriste (Uclat). Ses bonnes relations avec le pouvoir suprême, l'Elysée, font le reste. «Bernard» est apprécié du président. Sarkozyste de choc, «Squarce» ? «J'assume totalement, sourit-il. J'en porte d'ailleurs les stigmates après plus de trois ans d'exil à Marseille, en tant que préfet de police, à la demande du futur président.» Explication : en 2004, le vibrionnant ministre de l'Intérieur veut le propulser à la tête des RG, poste-clé pour préparer l'élection présidentielle. Le clan chiraquien soutient Yves Bertrand. L'affaire Clearstream éclate. Sur les fameux faux listings son nom apparaît. Comme des dizaines d'autres, il est soupçonné d'avoir des comptes à l'étranger. «Vous vous rendez compte, ironise Bernard Squarcini. Quand ma femme l'a lu dans les journaux, elle m'a demandé de voir la couleur de cet argent !» Pour lui, aucun doute, il est victime d'une cabale. Le poste de patron des RG lui passe sous le nez. Il est muté à Marseille. Et démarre une nouvelle vie. «là-bas, mon job était simple : lutter contre la délinquance ordinaire pour faire baisser le vote FN au profit du vote UMP, confesse-t-il. Au vu des résultats de l'élection présidentielle dans la région, l'objectif est atteint, non ?» Dans la cité phocéenne, le nouveau préfet de police se transforme en grand frère des quartiers difficiles. Avec succès. «Rarement un préfet n'a été autant à l'écoute de la population que lui», dit Monique Cordier, coordinatrice des comités d'intérêt de quartiers de la ville. Branché sur le réseau associatif, il monte des opérations antidrogue dans des quartiers de dealers. Il organise des coups de filet contre les voleurs à la tire. Il sillonne en scooter, incognito, les quartiers «traités» pour évaluer les résultats. «On l'a déjà vu sauter lui-même sur des pickpockets, se souvient Monique Cordier. Rare pour un préfet, non ?»

Couteau suisse du président
Aucun dossier ne lui échappe. L'OM et ses pratiques douteuses ? M. le préfet fait filmer les agents de sécurité qui ont la fâcheuse tendance à désactiver les tourniquets d'entrée au stade pour laisser passer les copains sans billet. Ensuite, il les convoque et les sermonne : «Ca va pour cette fois. Mais plus jamais ça.» La méthode est-elle aussi efficace qu'il le prétend ? En tout cas, Place-Beauvau, Sarkozy apprécie. «Je lui ai démontré ma polyvalence, conclut Bernard Squarcini, sans fausse modestie. Peut-être qu'un jour le président va me demander de refaire la tapisserie dans le fort de Brégançon», s'amuse le grand flic réputé pour être, dans le privé, un as du bricolage. Quand; il évoque cette période, derrière l'ironie perce l'amertume. Il a depuis porté plainte contre X dans l'affaire Clearstream et suit le dossier avec opiniâtreté. Il vient même de déclassifier certaines notes «confidentiel défense» émanant de la DST.
Le nouveau chef du contre-espionnage assume sans fard son rôle de couteau suisse du président. Un homme essentiel dans le dispositif qui peut rendre tous les services. Squarcini a en effet été l'un des piliers de la campagne présidentielle, malgré un grave accident cardiaque début 2007. Côté cour, il sert de poisson-pilote pour déjouer les coups bas destinés à faire trébucher le candidat UMP Côté jardin, il se soucie du bien-être du futur président. Sarkozy lui sait gré par exemple de lui avoir déniché un havre de paix, longtemps inconnu de la presse, où il pouvait venir se ressourcer pendant le week-end. Le Hameau des Baux, une auberge de luxe à 500 euros la nuit (hors saison), est devenu, l'espace de quelques mois, le refuge du candidat. Aujourd'hui, sous l'oeil méfiant de sa ministre, Mchèle Alliot-Marie, qui ne le porte pas dans son coeur, il doit préparer le terrain à la création d'un FBI à la française. Cette fois, il est en première ligne. Comment regrouper la DST et les RG sans provoquer de querelles de chapelle ? Le «Squale» va devoir se mouiller.





Olivier Toscer
Le Nouvel Observateur
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http://membres.multimania.fr/azinzala/
 
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