PLus inquiétant que les supporters du PSG !

Citation :

SOURIEZ, VOUS ETES TABASSES!
Plus fort que la télé-réalité


Comme ça, pour rien. La petite bande qui, la semaine dernière, a tabassé un collégien de 13 ans à Gigean (Hérault) ne lui a rien volé. Elle ne cherchait pas non plus à se venger de quoi que ce soit. Rien ne motivait ce passage à tabac, sauf une chose: les agresseurs ont filmé la scène avec leurs téléphones portables pour la diffuser. Tout comme ceux de cette enseignante du lycée professionnel de Porcheville (Yvelines), molestée; de ce collégien marseillais, jeté dans une poubelle; de ce jeune Orléanais de 16 ans, tabassé; de cette collégienne niçoise, violée. Dernière affaire en date: au cours d'une soirée bien arrosée à Bully-les-Mines (Pas-de-Calais), une jeune fille de 17 ans a subi plusieurs viols et agression sexuelles ignobles alors qu'elle était inanimée. Le lendemain, des photos de son agression circulaient sur les portables des proches de ses violeurs. «Au traumatisme terrible du viol, s'indigne son avocat, Franck Berton, s'ajoute celui d'une incertitude qui ne la quittera jamais: elle se demandera toujours si des photos de son agression circulent encore.»

C'est sans doute la question que doivent se pose toutes les victimes de cette étrange épidémie que les Anglais appellent le happy slapping (littéralement «joyeuse baffe») et qui a déjà fait des centaines de victimes outre-Manche, où il est devenu un véritable sport. «Le happy slapping est né vers la fin des aimées 90, raconte le sociologue Christian Papilloud, professeur à l'université de Lüneburg (Allemagne) et auteur d'une étude sur le phénomène. A l'époque, il n'était question ni de viol ni d'agressions: des bandes de jeunes filmaient les incivilités qu'ils s'infligeaient les uns aux autres. Tout se passait entre eux. C'est seulement vers 2003-2004 que la «culture jeune» a repris cette idée, en étendant la pratique à n'importe qui. Le happy slapping s'est inscrit alors dans une forme de violence classique, à ceci près qu'elle était filmée au téléphone portable.»

Que les jeunes soient friands d'images de violences authentiques n'est cependant pas nouveau. Il y a vingt ans déjà, en France, les cassettes vidéo de Face To Death («Face à la mort»), compilation de suicides en direct et autres autopsies, circulaient déjà dans les cours de récré des lycées. «La médiatisation de la violence par les jeunes eux-mêmes, reprend Christian Papilloud, voilà le fait nouveau.» Julien, Eymeric et Vincent, une bande de lycéens, s'en sont fait une spécialité. Pour «se marrer», «se moquer des fayots» ou se venger d'un ex-bon copain. Au moment où leur proie s'y attend le moins, ils lui versent un verre d'eau sur la tête, lui balancent une gifle ou simulent un assaut, et filment la scène avec un téléphone portable. Ensuite, les images circulent dans le lycée et la victime se «tape la honte toute la semaine».
«C'est ça qui est drôle»

«Est-ce de la violence ou est-ce du spectacle? interroge Christian Papilloud. C'est la question que ces jeunes posent à la société. Et c'est la réaction de la victime qui donne la réponse.» Ainsi, l'agresseur de l'enseignante de Porcheville, interpellé aussitôt après les faits, avait été relâché à l'issue de sa garde à vue: le procureur ignorait, à ce moment-là, que l'agression avait été filmée et diffusée sur Internet. C'est seulement après avoir découvert les photos dans la presse que le parquet a interpellé à nouveau l'élève, qui, cette fois-ci, a été mis en examen, placé sous contrôle judiciaire et frappé d'une interdiction de séjour dans les Yvelines. Bref, le spectacle est considéré comme plus grave que l'acte lui-même. Au point de conduire des magistrats à poursuivre des «happy slappers» pour diffusion de messages portant atteinte à la dignité humaine.

«La violence physique est complètement banalisée, elle passe au second plan», reprend Christian Papilloud. «C'est de la télé-réalité, explique Vincent. Tu montes un coup pour faire croire que c'est réel. Mais c'est la réaction du mec, elle, qui est vraiment spontanée. Tu ne peux pas prévoir comment la personne va réagir. C'est ça qui est drôle.» A l'évidence, ces adolescents ne semblent pas comprendre qu'il s'agit de violence: «C'est juste de la déconne. Mettre une baffe à un mec et montrer les images à ses potes pour le faire passer pour un gland, c'est quand même moins cruel que de balancer son numéro de portable sur un site gay!»

Inquiétant? Effrayant même, à observer le niveau franchi aux Etats-Unis avec les bumfights, une nouvelle mode à côté de laquelle le happy slapping ressemble à un atelier vidéo de classe de troisième. Les bumfights (littéralement, «bagarres de clodos») sont nés il va quatre ans des cerveaux malades de quatre jeunes (la vingtaine), tous fils de bonne famille américains. L'idée: demander n'importe quoi à des clochards ivrognes, des SDF toxicos ou des actrices de films X complètement camées, en échange de pinard, de crack, d'héroïne, etc., et filmer la scène pour la balancer sur Internet. Le résultat est à la hauteur des moyens: on peut voir deux SDF se bagarrer férocement, jusqu'au sang, un accro au crack déféquer sur le trottoir comme un chien, un clodo s'arracher les dents qui lui restent avec des tenailles, un clochard ivre mort être balancé la tête la première dans une vitrine qui se brise sous la violence du choc, des filles à moitié nues se battre comme des chiffonnières dans la rue... Hilarant, non? Pour s'amuser un peu plus encore, les quatre jeunes ont même inventé un bumhunter («chasseur de clodos») qui, vêtu d'un costume d'explorateur, kidnappe de pauvres SDF terrifiés comme s'il s'agissait de bêtes sauvages, avant de les enfermer dans une camionnette pour «étudier leur comportement», puis de les relâcher à coups de pied aux fesses dans leur «milieu naturel» (la zone). « Plus c'est gore, plus c'est choc, et plus c'est apprécié», explique Christian Papilloud. En effet, les bumfights ont connu un succès tel que leurs inventeurs en ont fait un DVD, qui, dès les premiers mois, s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires, déclenchant une importante polémique outre-Atlantique.

Les quatre jeunes gens ont été arrêtés, traînés devant les tribunaux... et, pour finir, condamnés pour «organisation de combats illégaux»! Depuis, ils ont fait des émules: des centaines d'internautes se sont mis à filmer à leur tour des clochards dans les situations les plus dégradantes pour revendre les images aux bumfights, qui en sont aujourd'hui à plus d'une dizaine de DVD. Leur site commercialise des T-shirts à l'effigie des clodos les plus appréciés du public. Les violences physiques - inouïes - subies par ces pauvres hères? Elles n'ont plus aucune espèce d'importance.

vire le lien Pierfran, il n'ajoute rien.

Ce qui m'inquiète davantage dans tout ça, c'est que la touche la jeunesse, et qu'elle n'a pas la conscience de la douleur de l'autre !!! Société du virtuel en marche !!!

je viens de finir "les bienveillantes", livre d'une grande ambiguité. Il en ressort tout de même une évidence. La barbarie est possible dès lors que tu dénies à l'autre son humanité, que tu ne le considères pas comme un être humain. Après tout peut arriver.

C'est vraiment une horreur

Les bienveillantes ou le happy slapping ?

Rien de nouveau sous le soleil, l'homme a la base n'a pas ou peu de morale.
Dans une société ou l'ont rejète toute morale, comment les choses pourraient elles être différentes ?

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Si mai 68 a échoué, et a conduit à cette société d'aujourd'hui, c'est aussi parce qu'en 68 y'avait aussi des Pasqua, Debré....et 2 millions de moutons à la Concorde....

Sinon pour moi le responsable de cette société d'aujourd'hui c'est Huntington et son aéropage , son analyse des années 6O.70 qu'il a alors émises et les recommandations qu'il a alors préconisé...

Je developperai plus ce soir

c'est certain que la société, mettons du 19ème, était profondément juste et paisible.
Quant à la morale chrétienne, je veux bien qu'elle serve de guide à un individu. Pas davantage.
Et s'agissant des symboles bourgeois, famille compris, il sont revenus par la fenêtre aussi vite qu'ils avaient pu être contestés.

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sittembre a écrit:

Antone a écrit:

c'est certain que la société, mettons du 19ème, était profondément juste et paisible.

Peut être pas mais elle avait du sens et les gens avaient leurs certitudes !

Antone a écrit:

Quant à la morale chrétienne, je veux bien qu'elle serve de guide à un individu. Pas davantage.

Sauf que la morale Chrétienne nous imprègne tous, et on ne peut nier qu'elle est la plus grosse matrice éthique de ce pays, d'ailleurs ce que dit VINCE n'est pas en relation par rapport à une morale communiste qu'il ne connais pas et n 'a pas connu donc qu'il ne peut regretter, mais par rapport à la morale Chrétienne qui l'a formé.

Lorsque tu affaiblis ce qui a donné du sens à ce pays pendant presque 2000 ans, alors il faut s'attendre à plus de peur, à plus de crainte, donc le rejet de l'autre, ce que pourtant la gauche dit combattre mais fait tout pour favoriser.

C'est effectivement cela . Je parlais de la morale chrétienne, dont il ne faut négliger l'influence, y compris durant la révolution française

Qu'est ce que c'est la morale chrétienne?
Et rapporté aux faits, elle a donné quoi?

Antone a écrit:

Qu'est ce que c'est la morale chrétienne?
Et rapporté aux faits, elle a donné quoi?

Elle a permis au moins de donner de la valeure à la vie.
Si tu lis les évangiles tu dois savoir que les derniers seront les premiers, les riches auront plus de mal a se rapprocher du royaume de dieu, parce qu'ils ont plus de mal à se détacher de leur biens matériels etc ...

Je synthétise évidément

Tu sais, j'ai arrêté l'éducation religieuse à 16 ans (et oui...j'aimais ça) et ce que tu décris là, c'est la vision angélique de la morale chrétienne, celle qui sert à l'édification des masses pour qu'elle se tienne tranquille.
Oui, il est dit que le riche aura plus de mal à rentrer au Paradis qu'un chameau à passer par le chas d'une aiguille.
Oui, il est dit que le Royaume est ouvert aux pauvres en esprit.
Mais en pratique?
Tu vois, j'ai tendance à penser que la corruption du clergé a plus fait contre la morale chrétienne que tous les mai 68 du monde.

Antone a écrit:

Tu sais, j'ai arrêté l'éducation religieuse à 16 ans (et oui...j'aimais ça) et ce que tu décris là, c'est la vision angélique de la morale chrétienne, celle qui sert à l'édification des masses pour qu'elle se tienne tranquille.
Oui, il est dit que le riche aura plus de mal à rentrer au Paradis qu'un chameau à passer par le chas d'une aiguille.
Oui, il est dit que le Royaume est ouvert aux pauvres en esprit.
Mais en pratique?
Tu vois, j'ai tendance à penser que la corruption du clergé a plus fait contre la morale chrétienne que tous les mai 68 du monde.

Il n'empéche que ce message a laissé des traces , même si nous n'en sommes pas conscient.
Qu'est-ce qui arrète notre bras lorsque nous ressentons une envie violente de frapper quelqu'un ?

Notre cerveau, bien sur.
Difficile d'ignorer que le cerveau sans éducation chrétienne ignore la non violence et le respect des autres

c'est une vision très occidentale du problème. Il existe des dizaines de religions non violentes de par le monde et d'un point de vue historique, la religion catholique (une des religions chrétiennes) a fait couler beaucoup de sang au nom de sa foi (et d'intérêts économiques sans soute aussi).
Elle n'est pas pacifique ou plutôt elle a cessé de l'être il ya bien longtemps.

Antone a écrit:

c'est une vision très occidentale du problème. Il existe des dizaines de religions non violentes de par le monde et d'un point de vue historique, la religion catholique (une des religions chrétiennes) a fait couler beaucoup de sang au nom de sa foi (et d'intérêts économiques sans soute aussi).
Elle n'est pas pacifique ou plutôt elle a cessé de l'être il ya bien longtemps.

Je ne parle pas de la religion en tant qu'institution mais du message que l'église porte.
Il existe bien entendu d'autres religions pacifique, ce qui tendrait à démontrer que cela correspond bien a un besoin pour l'humanité.

Parler des abus de certains hommes d'églises ne rend pas moins pacifique le message des évangiles

vince a écrit:

Il n'empéche que ce message a laissé des traces , même si nous n'en sommes pas conscient.
Qu'est-ce qui arrète notre bras lorsque nous ressentons une envie violente de frapper quelqu'un ?

Notre cerveau, bien sur.
Difficile d'ignorer que le cerveau sans éducation chrétienne ignore la non violence et le respect des autres

C'est du sophisme à l'état pur. Ce n'est pas parce qu'on ignore la "morale chrétienne" qu'on est de fait violent et irrespectueux de ses semblables.

L'artichjoccu a écrit:

vince a écrit:

Il n'empéche que ce message a laissé des traces , même si nous n'en sommes pas conscient.
Qu'est-ce qui arrète notre bras lorsque nous ressentons une envie violente de frapper quelqu'un ?

Notre cerveau, bien sur.
Difficile d'ignorer que le cerveau sans éducation chrétienne ignore la non violence et le respect des autres

C'est du sophisme à l'état pur. Ce n'est pas parce qu'on ignore la "morale chrétienne" qu'on est de fait violent et irrespectueux de ses semblables.

regarde l'histoire, la tendance naturelle n'est pas très jolie, des individus normaux arrivent à commettre des actes épouvantables, pour peu qu'une autorité supérieure le leur commande. La religion est une autorité supérieure qui te commande de ne pas faire n'importe quoi

Et ? Désolé mais j'ai du mal à saisir ce que tu veux démontrer.

C'est pas parce que la religion commande de ne pas faire qu'on ne fait pas. Je peux très bien commettre un acte horrible, detestable, et me réclamer de la religion.

Rael se réclame bien d'une religion non???

Pierfran a écrit:

Les bienveillantes ou le happy slapping ?

Pour le coup le plus horrible c'est les histoires en Angleterre avec les SDF. Quoi qu'en France c'est pas mal non plus avec la condamnation hier du jeune de 16 ans pour la mort d'un SDF, avec la complicité... de ses parents

vince a écrit:

Qu'est-ce qui arrète notre bras lorsque nous ressentons une envie violente de frapper quelqu'un ?

La peur du gendarme pour le pervers, la sociabilisation pour le nevrosé