- Vendredi 12h30 : Je sors du boulot pour aller bouffer, accompagné d'un collègue de travail avec qui je fais du covoiturage. Je m'engage sur un rond-point en même temps qu'une autre voiture, moi sur la voie de gauche, elle sur la voie de droite. L'autre voiture change de file et me percute le coté droit, faisant plusieurs rayures sur environ 1m50 de long. En colère, je m'arrête sur la file de gauche, bloquant l'autre véhicule. Je fais signe à la conductrice, d'origine asiatique, de me suivre à la prochaine sortie. Je sors, pas elle, elle se barre...
- Vendredi 18h30 : Je vais à la Gendarmerie de Lorient afin de porter plainte (délit de fuite). Le gendarme qui me reçoit me conseille d'essayer de contacter la personne afin de faire un constat amiable, la plainte ayant peu de chance d'être retenue. J'ai noté la plaque de l'autre voiture, le gendarme peut me donner le numéro de téléphone (sur liste rouge) et les coordonnées de la conductrice.
- Vendredi 20h00 : J'appelle l'autre conductrice. Elle ne parle pas très bien le français, mais le comprend plus ou moins. Elle m'explique qu'elle a paniqué sur le moment, et a suivi l'avis d'une de ses filles en prenant la fuite. Nous nous donnons rendez-vous près de la gendarmerie afin d'aller y faire le constat.
- Samedi 08h00 : Mon beau-père (priopriétaire de la voiture) me demande de gérer le truc afin qu'il ne prenne pas de malus, quitte à ne pas réparer la voiture.
- Samedi 09h00 : Rencontre avec l'autre conductrice, accompagnée de ses trois filles. J'explique comment s'est déroulé l'accident, sans que personne ne bronche. Nous nous mettons d'accord pour faire le constat après avoir consulté nos assurances. C'est l'occasion pour moi de savoir s'il y a risque de 50-50....
- Samedi 10h00 : Une des filles, intronisée chargée de communication, ne téléphone et n'annonce que sa version de l'accident est différente de la mienne. Elle n'annonce qu'elle fera un constat de son côté et l'enverra à son assureur. Ca commence à sentir mauvais...
- Samedi 11h00 : Je contacte mon assureur, qui me conseille de demander une dernière fois de faire un constat amiable, et de porter plainte si refus. Elle me confirme que dans ce cas d'accident, je ne risque pas de 50-50.
- Samedi 12h00 : Je recontacte la fille de la conductrice pour une dernière tentative de conciliation. Refus. Je recontacte la gendarmerie, le gendarme qui me suit n'annonce qu'il va se déplacer au domicile de la personne pour faire pression.
- Samedi 17h00 : Le gendarme n'a pas pu contacter l'autre partie ("y'a pas d'asiatiques dans la cité..."), mais a laissé un courrier de convocation dans la boite aux lettres. Je décide de porter plainte.
- Samedi 18h00 : La chargée de communication me recontacte. Elle a trouvé le courrier, a appelé le gendarme et est au courant du dépôt de plainte. Elle accepte de remplir un constat pré-rempli par mes soins.
- Dimanche 09h00 : Rendez-vous à la gendarmerie pour compléter le constat. Le gendarme qui me suit est en intervention. La partie adverse et moi sommes seuls dans une pièce. Ca se précise, mais pas dans le bon sens : cette fois, on me signifie clairement que c'est moi qui ai provoqué l'accident! Pas d'accord en vue, je rentre chez moi...
- Dimanche 10h30 : Je suis chez moi, je reçoit un nouvel appel. La chargée de communication accepte de remplir mon constat seulement si je retire ma plainte. Rendez-vous de nouveau pris à la gendarmerie.
- Dimanche 12h00 : La partie adverse se rammène à la gendarmerie avec une nouvelle personne, un mec assez balèze visiblement décidé à ne pas faire trainer les choses, et visiblement lui aussi issu de la téci. Les gendarmes reconvoquent tout le monde à 15h00.
- Dimanche 14h30 : Y'a de plus en plus de monde de la même cité qui se rammène, ça ne me rassure pas trop... Je contacte un ami qui est en école de police, afin qu'il puisse m'accompagner. Je lui dit que j'ai eu un accident de voiture et que j'ai rendez-vous à la gendarmerie à 15h00. Il me coupe : "Attends, ton accident, ça serait pas avec une cambodgienne sur un rond-point? J'ai un collègue qui essaie de l'aider, il parait que l'autre connard lui est rentré dedans et a ensuite porté plainte...". Le mec rencontré à midi et moi avons donc un ami commun. J'apprend par la même occasion que l'autre partie commence à se résigner.
- Dimanche 15h15 : Je suis en retard pour le rendez-vous. Le gendarme qui me suit et l'autre partie sont dans le hall, et il semble visible que l'autre partie vient de se prendre un gros savon... Mon retard a eu du bon! Le constat que j'avais soigneusement pré-rempli est complété, ma plainte est ensuite retirée.
Conclusion :
- J'ai passé un week-end merveilleux.
- Je suis presque sur que la conductrice avait un bon fond, mais s'ai fait bien mal conseiller par ses filles, toutes d'environ 20 ans. Ca promet...
- Cet exemple montre à quel point beaucoup de personnes ne prennent plus leurs responsabilités. A croire qu'admettre une erreur est devenu honteux...