Le trou de la sécu - expérimentation au quotidien épisode 2

Après l'épisode 1 de l'année 2005 : un poste à pourvoir, offre naïvement transmise par mes soins à l'ANPE : 15 "candidats" sur 15 qui voulaient soit travailler au noir pour continuer à toucher les allocs ou juste se faire tamponner un avis de passage.

Voici l'épisode 2.

Une femme de chambre se fait une légère entorse en travaillant en fin de semaine dernère. Je l'emmène fissa aux urgences.

Bilan : rien de grave, le médecin lui préconise 3 ou 4 jours d'arrêt, j'insiste auprès de lui pour qu'elle en ait 4, afin que l'intéressée, qui faisait mine de vouloir travailler le plus tôt possible, récupère à 100%. Je lui fais ses papiers dans l'heure et expédie tout à la CPAM.

Elle revient aujourd'hui, en boitant très fortement, et me montre un deuxième avis d'arrêt, de 21 jours cette fois, obtenu auprès d'un médecin non conventionné bien connu à AJaccio...

Je sens alors venir la belle enculade, et prétexte qu'il faut que je consulte mon expert comptable, parce que "oulalala, c'est compliqué" (c'est vrai en plus).

Elle repart...

Et une autre femme de chambre m'affirme l'avoir vue déambuler samedi après midi dans les rues d'ajaccio, sans béquille ni attelle évidemment.

Je précise que la jeune fille en question avait été aidée par moi sous diverses manières lorsqu'elle en avait besoin... (pour trouver un logement notamment...).

Coût de l'arrêt maladie de convenance pour la société : 1500 euros.

Coût pour moi : du stress, des charges à payer quand même et congés maladies qui s'accumulent.

Coût pour les autres employés : du stress, des horaires surchargés.

Conséquences pour l'intéressée : pour deux semaines et demi à glander, je la grille en ce moment même dans tous les hôtels de la région.

Si cela ne tenait qu'à moi : 100 coups de bâton au médecin, c't'encul*, à la Singapourienne.

sur ce sujet, tu vas être étonné, mais nous serons d'accord.
Certains médecins prescripteurs, peu nombreux mais bien identifiés, n'ont aucune éthique.
Que les gens bousillent le système en abusant des facilités qui sont offertes, je n'approuve pas mais je ne suis pas surpris.
Mais que des praticiens manquent à ce point de hauteur de vue..
Nous en avions identifié un qui nous pourrissait la vie en mettant en tort et à travers des arrêts maladie sans parler des cures (à l'époque où ça marchait encore). Il a eu des soucis et a changé sa pratique mais un autre s'est emparé du créneau.

Et c'est comme ça qu'à coup de calculs boutiquiers, de petites compromissions personnelles et de gros trafics (n'oublions pas l'industrie médicamenteuse) qu'une belle idée (la prise en charge collective du risque) est morte ou en passe de l'être.

Envois lui un controle au cul de la Sécu, ok c'est ta boite qui va payer mais comme ça tu pourra vraiment la griller.

Sinon pour "certaines" pathologie avec un minimum de 4 semaines d'arrèt (ce qui n'est pas le cas ici) sache que désormais la Sécu CONTROLE toutes les personnes en arrèt maladie de sa propre initiative, en convoquant la personne à un controle avec demande d'apporter les preuves justifiant l'arrèt de travail (exemple: radios ou irm)

CPP, tu peux aussi rajouter 100 coups de batons à ton employée.

la société fonctionne sur ce qu'on pourrait appeler un "contrat social".
Chacun a la capacité à son échelle de faire fonctionner ou non le système.
Une employé qui pille la sécurité sociale, un gars qui travaille au noir, un type qui touche un chomage indu, sont autant d'indvidus qui à leur niveau détruisent un peu ce contrat. Chacun se fixe les limites de ce qu'il est prêt à accepter pour lui. Chacun décide des lois qui lui seront applicables ou pas. Et on se trouve toutes les excuses du monde...les impôts sont mal employés, le voisin fait pareil ou les hommes politiques font pire.
Ce n'est pas faux au demeurant mais toutes ces petites compromissions détruisent peu à peu le fonctionnement de la société.
Mais il s'agit là d'individus de base à qui on ne peut reprocher qu'un manquement à l'éthique personnelle.
Il existe des organismes de contrôle. Par exemple dans le cas de CPP, le médecin qui lui a une responsabilité personnelle (sa morale) et collective (il est le garant d'un système). A ce titre, il est bien plus engagé et plus coupable que la femme de ménage à qui il suffit de dire "non" pour que le trouble social ne soit pas créé.
Et plus tu montes dans l'échelle des responsabilités, plus la morale devrait être forte car tu es de plus en plus visible.
Ce n'est plus à ta famille que tu donnes le mauvais exemple ou un alibi pour faire pareil, mais à une ville, une région voire un pays.
C'est pour ça que je considère que ce qui tue notre civilisation c'est la trahison des clercs pour reprendre le titre d'un ouvrage célèbre.
Le spectacle de la corruption, des magouilles impunies, de la fraude à grande échelle est destructeur.
Selon moi, le seul vrai débat politique est celui du retour à l'éthique. On ne bâtit pas une société sur des fondations moisies.
Alors donner des coups de baton au lampiste ça n'a aucune signification.

d'accord avec CPP cela est inadmissible à toi de trouver le moyen de sanctionner.
Je rajouterais que souvent ce sont les plus assistés qui coutent le plus à la collectivité parce que justement il reçoivent plus qu'ils ne donnes (je ne parles pas que d'argent)
L'exemple des CMU souvent gros consommateur de prestation médicale est éloquent.

Antone a écrit:

la société fonctionne sur ce qu'on pourrait appeler un "contrat social".
Chacun a la capacité à son échelle de faire fonctionner ou non le système.
Une employé qui pille la sécurité sociale, un gars qui travaille au noir, un type qui touche un chomage indu, sont autant d'indvidus qui à leur niveau détruisent un peu ce contrat. Chacun se fixe les limites de ce qu'il est prêt à accepter pour lui. Chacun décide des lois qui lui seront applicables ou pas. Et on se trouve toutes les excuses du monde...les impôts sont mal employés, le voisin fait pareil ou les hommes politiques font pire.
Ce n'est pas faux au demeurant mais toutes ces petites compromissions détruisent peu à peu le fonctionnement de la société.
Mais il s'agit là d'individus de base à qui on ne peut reprocher qu'un manquement à l'éthique personnelle.
Il existe des organismes de contrôle. Par exemple dans le cas de CPP, le médecin qui lui a une responsabilité personnelle (sa morale) et collective (il est le garant d'un système). A ce titre, il est bien plus engagé et plus coupable que la femme de ménage à qui il suffit de dire "non" pour que le trouble social ne soit pas créé.
Et plus tu montes dans l'échelle des responsabilités, plus la morale devrait être forte car tu es de plus en plus visible.
Ce n'est plus à ta famille que tu donnes le mauvais exemple ou un alibi pour faire pareil, mais à une ville, une région voire un pays.
C'est pour ça que je considère que ce qui tue notre civilisation c'est la trahison des clercs pour reprendre le titre d'un ouvrage célèbre.
Le spectacle de la corruption, des magouilles impunies, de la fraude à grande échelle est destructeur.
Selon moi, le seul vrai débat politique est celui du retour à l'éthique. On ne bâtit pas une société sur des fondations moisies.
Alors donner des coups de baton au lampiste ça n'a aucune signification.

Si j'ai bien compris, tu dintingues la responsabilité personnelle et le responsabilité professionnelle.
Certes, le médecin est plus coupable.

Maintenant, je suis totalement contre ta dernière phrase.
Tu parles de retour à l'éthique, je pense parler de la même chose en parlant de responsabilisation des personnes. Je pense également que le problème est là.
Mais je ne vois pas pourquoi on dédouanerait la personne qui profite immoralement du système. C'est elle qui en premier met en péril le système. C'est un état d'esprit à combattre.
Dans notre exemple, ce n'est pas le médecin qui est allé voir l'employée, c'est l'inverse. Elle a essayé avec le médecin, la prochaine fois, elle essayera avec les allocs, la prime pour l'emploi...

nous sommes entièrement d'accord. La personne en question est condamnable. C'est l'idée de lui donner autant de coups de baton à elle qu'au médecin qui me dérangeait. Car sincèrement, lui en tant que garant du système est plus coupable à mes yeux car en prime...il est payé pour faire un acte de complaisance.

Antone a écrit:

nous sommes entièrement d'accord. La personne en question est condamnable. C'est l'idée de lui donner autant de coups de baton à elle qu'au médecin qui me dérangeait. Car sincèrement, lui en tant que garant du système est plus coupable à mes yeux car en prime...il est payé pour faire un acte de complaisance.

Bon, ben 100 pour lui et 50 pour elle alors...