Pierfran Morfale
Nombre de messages : 8170 Age : 44 Localisation : Aix en Provence/Oletta Date d'inscription : 08/09/2004
| Sujet: Privilège de la fonction suprême... Jeu 14 Sep - 18:49 | |
| - Citation :
NOMINATION DU PROCUREUR GENERAL DE PARIS
"Un système archaïque et verrouillé"
NOUVELOBS.COM | 13.09.06 | 18:18
''Un système archaïque et verrouillé'' par Laurent Bedouet, secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM)
Comment réagissez-vous à l'annonce de la nomination de Laurent Le Mesle comme procureur général de Paris ?
- La position de l'Union Syndicale des Magistrats est la suivante: il n'y a pas de problème sur le plan technique. Nous connaissons les compétences de Monsieur Le Mesle, nous savons que c'est un bon magistrat. Mais sa nomination est gênante concernant le signal envoyé aux citoyens. Le procureur général de Paris est nommé de la même façon que les préfets. C'est un système très archaïque. Le fait que l'ancien conseiller justice de l'Elysée soit désigné à ce poste clé risque de nuire à l'image de la justice. Cependant, nous n'avons aucune animosité personnelle vis-à-vis de lui. Nous l'avions défendu en 1998, alors qu'il venait d'être écarté de la Direction des affaires criminelles et des grâces par la ministre Elisabeth Guigou. Il avait écrit un "Que sais-je" qui avait déplu au Garde des sceaux. Il y dénonçait la dépendance du parquet.
S'agit-il selon vous d'une récompense, ou comme l'indique François Hollande, d'une manière de se protéger d'éventuelles poursuites judiciaires ?
- Je n'en sais rien. Ce qui nous préoccupe c'est l'impartialité de la magistrature.
Au poste où il se trouve, il aura à gérer les dossiers sensibles liés au président. Une fois son mandat terminé, Jacques Chirac ne bénéficiera plus de l'immunité. En cas de poursuites, il y aura alors une suspicion légitime permanente, qu'il y ait non lieu ou pas. Un doute subsistera à cause du parcours du magistrat. Un sentiment d'opacité de la justice va se confirmer dans l'opinion des citoyens. On imagine l'effet de la nomination sur la population en termes d'indépendance de la justice.
Quels sont justement les incidences de cette nomination sur la perception de la justice en générale ?
- Le discrédit de la justice est renforcé. Il y a d'une manière générale une défiance des politiques vis-à-vis du pouvoir judiciaire. En arrivant au pouvoir, la droite annonçait la couleur en précisant qu'elle ne suivrait pas systématiquement les avis du CSM. Puis il y a eu l'affaire d'Outreau et cette nécessaire exigence de réforme de la justice. Ainsi, il est proposé que le poids des politiques augmente par rapport au magistrat au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature. Ce qui finalement affaiblit le pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique. Ce n'est pas vraiment la réponse souhaitée au drame d'Outreau. La Belgique a libéralisé son système judiciaire après l'affaire Dutroux. En France, c'est l'inverse. On voit que le système est archaïque et verrouillé. La France est sous-développée en matière de justice, tant dans les pratiques que dans les moyens dont elle dispose. On exige des standards aux nouveaux entrants dans l'Europe en matière judiciaire que l'on n'applique pas à nous-mêmes. Nous voulons une réforme de la désignation des procureurs généraux. Tant que le système l'autorise, il est logique que les nominations politiques se poursuivent. On a la justice qu'on mérite.
Propos recueillis par Bernard Javet | |
|
vince Nebosja Krupnikovic
Nombre de messages : 4881 Age : 58 Date d'inscription : 06/02/2006
| Sujet: Re: Privilège de la fonction suprême... Jeu 14 Sep - 18:53 | |
| Il est certain que si ce sont les politiques qui distribuent les postes, les promotions etc ... la neutralité de la justice en prend un sacré coup ... Malheureusement rien de bien nouveau dans notre belle république Bananière | |
|
Plefu L'homme au bob
Nombre de messages : 2257 Age : 41 Localisation : en Gaule Date d'inscription : 05/09/2004
| Sujet: Re: Privilège de la fonction suprême... Jeu 14 Sep - 20:01 | |
| - Citation :
- Au poste où il se trouve, il aura à gérer les dossiers sensibles liés au président. Une fois son mandat terminé, Jacques Chirac ne bénéficiera plus de l'immunité. En cas de poursuites, il y aura alors une suspicion légitime permanente, qu'il y ait non lieu ou pas. Un doute subsistera à cause du parcours du magistrat. Un sentiment d'opacité de la justice va se confirmer dans l'opinion des citoyens. On imagine l'effet de la nomination sur la population en termes d'indépendance de la justice.
Vu dans les guignols de l'info ce soir, Chirac qui déclare: "ha oui j'ai nommé un ami procureur général de Paris. Mais non c'est pas un scandale, je le fais tous les jours de nommer des amis à moi à plein de postes différents. Tenez j'ai aussi nommé un ami douanier, j'ai mis un ami contrôleur aérien chez Air France, j'en ai nommé un pilote de ligne vers l'amérique du Sud. J'ai même placé un ami pilote de hors bord entre le Venezuela et Panama..." et en même temps | |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Privilège de la fonction suprême... | |
| |
|