CPP Adam Smith
Nombre de messages : 839 Localisation : Bientôt dans les geôles de l'état français. Date d'inscription : 08/01/2005
| Sujet: Un sujet qui devrait intéresser Macagnaman Lun 3 Oct - 10:17 | |
| - Citation :
- Napoléon est-il corse ?
1,083 mots 3 décembre 2004 Le Monde Français (c) Le Monde, 2004.
Au début des années 1950, les visiteurs pouvaient acheter à Ajaccio des porte-clés en forme de Corse avec, doré et incrusté au cœur de l'île, l'aigle impérial de Napoléon Ier. Ces porte-clés existent toujours, mais l'emblème napoléonien a été remplacé par la tête de Maure au bandeau blanc devenue, avec la montée de la revendication autonomiste puis nationaliste, le symbole de la "corsitude".
Cette évolution est symptomatique d'un nouveau regard : Napoléon est le héros d'une île qui n'a aucun doute sur sa place et son identité au sein de la nation française. D'une certaine façon, la Corse "napoléonienne" est aussi celle de Tino Rossi, qui popularisa sur le continent L'Ajaccienne, hymne grandiloquent à la gloire du grand homme.
En apparence, l'île reste un solide bastion du culte napoléonien. Outre les statues et les plaques des noms de rue, certains soirs d'été des grognards défilent, en musique et en uniforme, autour de l'une des places d'Ajaccio, à quelques dizaines de mètres de la maison natale de Napoléon.
Le bonapartisme, qui a disparu de la vie politique du continent depuis la IIIe République, a survécu en Corse jusqu'au début du XXIe siècle et existe toujours à Ajaccio. Les activités du comité central bonapartiste ne relèvent pas seulement de l'anecdote : c'est un courant de la droite locale, qui a tenu la mairie d'Ajaccio pendant des décennies, avant que le quarantième maire bonapartiste ne la perde en 2001 au profit d'un ancien rocardien. Et les bonapartistes comptent bien repartir à la bataille pour récupérer leur citadelle aux prochaines municipales.
Mais l'histoire "napoléonienne" de l'île est une fresque en trompe-l'œil et l'ancrage du bonapartisme en Corse doit au moins autant à Napoléon III qu'à son illustre oncle. Premier consul puis empereur, Bonaparte traite sans indulgence son île. Pour que "la Corse soit irrévocablement attachée à la République", il édicte en 1797 trois principes : "1) Y maintenir toujours deux départements. 2) N'employer dans les places à la disposition du gouvernement aucun Corse. 3) Choisir une cinquantaine d'enfants et les répartir dans les différentes maisons d'éducation de Paris." A la fin de sa vie, il regrettera que le temps passé sur les champs de bataille d'Europe l'ait empêché de développer la Corse.
Quoi qu'il en soit, c'est Louis-Napoléon, prince-président, puis empereur, qui relance l'économie et en recueille la popularité. En visite à Ajaccio en 1860, il lance : "La Corse, pour moi, n'est pas un département comme les autres, c'est une famille !" A l'inverse, Napoléon Ier confiait au général qui recueillait ses Mémoires à Sainte-Hélène : "Je ne suis pas corse ; j'ai été élevé en France, je suis donc français... Je suis plus champenois que corse." Même si d'autres déclarations, faites au même compagnon d'exil, ont une tonalité plus nostalgique.
Au-delà des tentatives, compréhensibles, pour valoriser l'image touristique d'une Ajaccio napoléonienne, lorsqu'il s'agit de politique, une partie des Corses se retrouvent bien plus en Pascal Paoli, "l'autre" héros insulaire. Né en 1725, donc beaucoup plus âgé que Bonaparte, Pascal Paoli, élu "général en chef"en 1755, incarne encore aujourd'hui le rêve "national" qui a toujours animé une partie des insulaires. L'île connut sous sa férule une éphémère indépendance, échappant à Gênes, avant d'être conquise par le roi de France, à qui la république déclinante avait cédé l'île en 1768.
Bonaparte et Paoli se sont croisés à de multiples reprises avant que leurs chemins ne se séparent. La famille Bonaparte était paoliste. Après sa défaite contre la France en 1769, Paoli s'est exilé à Londres. Il fait un retour triomphal avec la révolution de 1789, à laquelle le jeune Napoléon adhère lui aussi, avec plus d'enthousiasme encore. Mais Paoli rompt avec la Convention après l'exécution de Louis XVI en 1793. Bonaparte, poursuivi par les paolistes, devenus ses ennemis, doit fuir l'île en catastrophe.
DEUX CONCEPTIONS S'OPPOSENT
Puis Paoli prend la tête d'un éphémère royaume anglo-corse avant un exil définitif en Grande-Bretagne. En 1796, les Anglais rembarquent, sous la pression des troupes de Bonaparte. En 1799, celui-ci effectue sa dernière visite en Corse. En 1802 enfin, cinq ans avant la mort de Paoli, son biographe Antoine-Marie Graziani (Pascal Paoli père de la patrie corse, Tallandier, 2002), indique que Napoléon tenta, en vain, de le convaincre de revenir en France.
A travers l'antagonisme Bonaparte-Paoli, "deux conceptions géopolitiques et constitutionnelles" de la Corse s'affrontent déjà, souligne Louis Orsini, auteur des Arrêtés Miot (La Marge, Ajaccio, 1990) : "Pour les uns, partisans de Paoli, la Corse doit être associée à la France, mais dans le cadre d'une certaine autonomie, en disposant d'institutions spécifiques assurant le respect d'une identité propre au peuple corse. Pour les autres, partisans de Bonaparte et jacobins dans l'âme, la Corse doit être fondue, purement et simplement absorbée dans la France, au même titre que les autres provinces, sans que l'on puisse admettre en sa faveur le moindre statut particulier, rien que l'application du droit commun."
Le même débat continue d'une certaine façon. Charles Napoléon, descendant de Jérôme, frère de Napoléon Ier, a écrit un livre au titre explicite : Bonaparte et Paoli, aux origines de la question corse (Perrin, 2000). Il y évoque les affrontements et les affinités entre les deux hommes, en souhaitant que la Corse puisse "réconcilier Bonaparte, le défenseur des idéaux de 1789, et Paoli, le patriote corse".
Il s'est vu répondre par l'élu nationaliste Jean-Guy Talamoni (dans un article intitulé "Corse : les leçons de l'histoire", dans Le Monde du 15 mai 2001) : "On ne peut (...) que réfuter son idée de réconcilier Pasquale Paoli, porteur de la volonté d'émancipation nationale de la Corse, et Bonaparte, qui aurait, selon l'auteur, introduit dans l'île les idées fondatrices de la République. Car le paolisme réalisa déjà – à lui seul – la synthèse entre les deux aspirations. Il organisa en effet une République corse à une époque où la France n'envisageait pas de rompre avec la monarchie de droit divin (...) Non, continuait M. Talamoni, la République n'a pas été introduite en Corse par la France, et certainement pas par un futur empereur, fût-il corse de naissance."
Jean-Louis Andreani | |
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sittembre Visiteur du soir
Nombre de messages : 739 Age : 108 Date d'inscription : 11/09/2005
| Sujet: Re: Un sujet qui devrait intéresser Macagnaman Mar 4 Oct - 18:16 | |
| "De Roux n'a guère de reconnaissance pour les Corses qui ont choisi le parti de la France, Charles Bonaparte ? Un courtisan bas et soumis, et mari complaisant. Roux éprouve un profond mépris pour ces gens qui ne font à ses yeux que de maladroite imitations de leurs vainqueurs"
In Christine Roux "les Makis de la Résistance Corse 1772-1778". | |
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macagnaman A l'ours!
Nombre de messages : 2394 Date d'inscription : 07/09/2004
| Sujet: Re: Un sujet qui devrait intéresser Macagnaman Mer 5 Oct - 8:31 | |
| c'est quoi les "makis de la résistance" ? c'est un plat japonais ? Moi j'aime bien les makis à l'avocat et les californian'maki aussi.
Sinon pour l'article sur napo, on ne peut pas réduire la pensé de quelqu'un sur un truc qu'il a dit une fois . Une fois il dit ça, une autre fois il dit autre chose, faut voir le contexte et la continuité du discours aussi. | |
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macagnaman A l'ours!
Nombre de messages : 2394 Date d'inscription : 07/09/2004
| Sujet: Re: Un sujet qui devrait intéresser Macagnaman Jeu 6 Oct - 12:05 | |
| et c'est quoi les makis ? moi je connais le maquis, c'est tout. | |
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sittembre Visiteur du soir
Nombre de messages : 739 Age : 108 Date d'inscription : 11/09/2005
| Sujet: Re: Un sujet qui devrait intéresser Macagnaman Ven 7 Oct - 14:40 | |
| - macagnaman a écrit:
- et c'est quoi les makis ?
moi je connais le maquis, c'est tout. Le "makis" est le "maquis" en vieux françois. grooooooooooooooinnk | |
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Pierfran Morfale
Nombre de messages : 8170 Age : 44 Localisation : Aix en Provence/Oletta Date d'inscription : 08/09/2004
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